Après l'accord du patronat et certains syndicats

Le PCR appelle la population à s'organiser et à agir

  • Publié le 15 janvier 2013 à 10:00
Vendredi 24 février 2012 - Conférence de presse du PCR (Photo Émilie Sorres)

Suite à la signature, ce vendredi 11 janvier, d'un accord proposant de nouvelles règles dans le code du Travail par le patronat et la CFDT, la CGC et la CFTC, le PCR (parti communiste réunionnais) réagit dans un communiqué. Pour le parti, "si le gouvernement décide de retranscrire fidèlement le texte, alors les Réunionnais auront beaucoup à perdre". Le PCR appelle alors la population à s'organiser et à agir. Nous publions le communiqué ci-après.

"Vendredi, un accord proposant de nouvelles règles dans le Code du travail a été signé par le patronat et trois syndicats français: CFDT, CGC et CFTC. Le texte adopté prévoit de si profonds changements que les syndicats CGT et FO ne l'ont pas signé.

Il permet au patron de modifier unilatéralement le contrat de travail. Deux exemples très inquiétants:
- un chef d'entreprise pourra imposer une mobilité à un salarié. Si ce dernier refuse, alors il pourra être licencié pour "motif personnel".
- un chef d'entreprise aura la possibilité de baisser le salaire ou d'augmenter le temps de travail sans hausse du salaire. En cas de refus du travailleur, ce dernier pourra être licencié pour "motif économique".

Au soir de la signature de l'accord, le MEDEF s'est félicité d'un texte qui, selon lui, place la France "à l'avant garde". Le lendemain, le Premier ministre a annoncé qu'un projet de loi transcrivant l'accord signé sera bientôt soumis au Parlement. Les concessions du patronat sont négligeables au regard de cette remise en cause des acquis sociaux sans précédent depuis le Front populaire. Si le gouvernement décide de retranscrire fidèlement le texte, alors les Réunionnais auront beaucoup à perdre.

En effet, c'est justement pour l'extension de ces lois sociales que les Réunionnais se sont battus. Nous avons arraché l'abolition du statut colonial le 19 mars 1946. Puis nous avons lutté pour l'extension des lois de protection sociale contenues dans la loi Vergès-Lépervanche. Aujourd'hui, tout cela pourrait être remis en cause.

Dans un pays comme La Réunion, où près de 30% des travailleurs sont au chômage, il est aisé d'imaginer des conséquences amplifiées. Avec un dialogue social inexistant, que restera-t-il comme protection pour ceux qui auront réussi à garder leur travail?

Le PCR appelle la population à s'organiser pour repousser cette nouvelle menace qui intervient après la remise en cause du RSTA et de la prime COSPAR. Il invite les Réunionnais à solliciter leurs parlementaires pour que ces derniers prennent position sur cette question.

Quel Réunionnais peut soutenir la baisse du salaire de ses compatriotes et cautionner un tel mépris des travailleurs ?"

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