Prêtre officiant à la Plaine des Palmistes, Fabrice Ibrahim est jugé à partir de ce mercredi 13 avril 2022 devant la cour criminelle. Il est soupçonné de viols et agressions sexuelles sur une mère de famille et son fils, mineur au moment des faits. L'homme d'église encourt 20 ans de réclusion criminelle (Photo d'archives rb/www.ipreunion.com)
Les faits remontent à neuf ans. Un garçon âgé de 15 ans à cette époque et sa mère accusent le prêtre Fabrice Ibrahim de viols et agressions sexuelles entre 2013 et 2015. Enfant de choeur et croyant dans la paroisse, l'adolescent affirmait que les faits se déroulaient de manière "quasi hebdomadaire", commis alors par celui que le procureur de Saint-Denis Eric Tuffery avait qualifié de "père de substitution" pour le garçon.
La mère aurait également subi des violences sexuelles entre 2012 et 2013. En 2017 le parquet révèle que "la mécanique du prêtre est bien rôdée". À travers un discours de crainte, il aurait fait pression sur la mère, puis sur le fils. Elle, "d’abord surprise et stupéfaite", n’avait pu dénoncer son agresseur, "détenteur de certains secrets de la confession". Ils sont tous les deux très croyants et se font promettre "les flammes de l’enfer et autres suites spirituelles dramatiques", révèle à l'époque le procureur.
Le prêtre explique au jeune garçon qu’en cas de dénonciation, il pourrait lui aussi être condamné et porter un bracelet électronique. À la honte s’ajoute alors l’angoisse. Ce n’est qu’une fois majeure que la victime en parle à son entourage. "Il a fallu du temps, et surtout du courage" pour dénoncer ces agissements, avait alors déclaré Eric Tuffery. L’enquête est confiée à la brigade de recherches de Saint-Benoît. Le prêtre est mis en examen pour viols et écroué le 24 février 2017.
Après le déni des premières heures de garde à vue où il assurait qu’il y avait consentement et même demande, Fabrice Ibrahim a tout reconnu lors de la confrontation avec ses victimes en 2017. Il avait alors insisté sur le besoin "de se faire soigner", une décision qui appartient aux experts psychiatriques. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.
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