Comores - Diaspora

Le président Sambi reçoit une délégation de Comoriens de France

  • Publié le 27 juin 2006 à 00:00

Moroni, samedi 24 juin 2006 (HZK-Presse) - Une délégation de la communauté comorienne résidant en France a été reçue en audience ce vendredi par le président de la République, Ahmed Abdallah Sambi. Pour cette première prise de contact entre la diaspora et le nouvel homme fort des Comores, les entretiens ont essentiellement porté sur les doléances des organisations représentatives des quelque 150.000 expatriés Comoriens de l'Hexagone, notamment la possibilité d'ouverture de consulats dans les trois principales villes françaises (Paris, Marseille et Lyon) et la nomination d'un conseiller à la présidence en charge des relations avec la diaspora.

La délégation a également demandé, en ce début de période estivale, l'aménagement d'un couloir spécifiquement réservé aux Comoriens de l'étranger pour faciliter leurs formalités à l'aéroport international Prince Said Ibrahim. Entre juillet et septembre de chaque année, plus de 7.000 vacanciers débarquent au pays en provenance de France, pour rendre visite à leur famille ou célébrer l'incontournable "grand-mariage".

On assiste souvent à des scènes de cafouillage aussi bien à l'arrivée qu'au départ, en raison des conditions d'accueil de l'aérogare devenu trop exigu face au ce flux migratoire saisonnier sans cesse croissant.

La desserte par ligne directe entre les Comores et la France reste un facteur essentiel du désenclavement du pays, mais "l'Etat devra encore intervenir pour sécuriser le secteur en exigeant plus de fiabilité de la part des compagnies aériennes opèrant sur l'archipel", a déclaré le chef de la délégation.

De nombreuses tentatives de création de compagnies aériennes se sont soldées par un échec, à cause de l'inexpérience de la plupart des promoteurs, ce qui a donné lieu à des scandales financiers à répétition au détriment des intérêts de l'Etat et des voyageurs.

La dernière initiative remonte à l'été 2005, avec Air Comores International (ACI) et Air Bourbon, dont le projet s'est avéré être un fiasco, faute d'étude sérieuse de faisabilité et de garanties solides, à un moment où l'espace aérien européen durcit ses règles de survol.

Il faut reconnaître que l'absence de concurrence dans le secteur des transports internationaux aux Comores depuis quelques années, ajoutée à la fermeture du principal complexe hôtelier du pays en 2001, constitue aussi un sérieux handicap dans la promotion du tourisme.

Seule la compagnie Yemenia Airways assure actuellement la desserte avec la France, après le retrait de Sudan Airways. Des négociations seraient en cours entre Axis [en association avec les promoteurs du projet " ACI-Air Bourbon "] et les nouvelles autorités comoriennes pour une desserte long-courrier sur l'Europe.

À compter du 28 juin, la compagnie française Corsair et Royal Aviation, ont programmé plusieurs vols charters hebdomadaires entre Paris et Moroni via Antananarivo ou Mombassa.

En cette période dite de "haute saison" où la demande est plus forte que l'offre, les voyagistes ont parfois tendance à abuser sur les tarifs qui sont parmi les plus élevés de la région de l'Océan indien. Le billet Paris-Moroni coûte entre 1000 et 1200 euros.

Selon les statistiques de la direction générale du tourisme, le nombre d'arrivées des "Je viens" (surnom donné aux Comoriens de la diaspora revenant au pays pour les vacances ou pour se marier) a amorcé depuis 2002 une nette tendance à la baisse, avec un chiffre qui est passé de 14 860 à 12 344 en 2003 pour tomber à 10 740 en 2004. La situation pourrait se redresser à partir de cette année 2006, avec une estimation de 12.000 arrivées selon les spécialistes du secteur.

Le président Ahmed Abdallah Sambi a pris l'engagement de satisfaire une partie des doléances de la diaspora. Il envisage également un déplacement dans les pays où résident les plus fortes communautés comoriennes émigrées, notamment la France.

El-Had Said Omar
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