C'est un combat qu'il mène depuis novembre 2011, et qui a pris une tournure plus tragique cette semaine. Claude Antoinette est parti à Paris pour entamer une grève de la faim devant le ministère de travail. Son but : demander une visite médicale, pour réexaminer sa situation. En novembre 2011, le travailleur social, alors en congé maladie, a été jugé inapte par la médecine du travail. Dans la foulée, en janvier 2012, son employeur le licencie. Et quand il essaye de contester cette décision, Claude Antoinette découvre qu'un médecin inspecteur de Toulouse, qu'il n'a jamais vu, a confirmé son inaptitude à reprendre son poste. La raison de ce diagnostic à distance: il n'y a pas de médecin inspecteur dans l'île. Depuis, aucune des démarches de Claude Antoinette, auprès du ministère du travail, de la DIECCTE ou du tribunal administratif, n'ont permis de casser ce premier avis.
"Aujourd'hui, je suis donc toujours en arrêt maladie, mais je suis sans emploi", souffle Claude Antoinette, contacté au téléphone par RTL Réunion. Depuis Paris, il raconte inlassablement le déroulé de son histoire, estimant avoir tout essayé pour obtenir un réexamen de son dossier médical. "J'ai même saisi le tribunal administratif, et ma requête a été rejetée au bout de deux ans parce que je l'avais mal formulée", déplore-t-il. La seule instance à lui avoir donné raison, c'est l'ordre des médecins. En mars 2016, Claude Antoinette se rend en effet à Toulouse pour une réunion à laquelle participe le médecin toulousain qui a confirmé son inaptitude en 2012. "Entre temps, elle a raconté qu'elle avait démissionné parce qu'elle ne veut plus participer à ce genre de mascarades. Elle a expliqué que l'administration la poussait à faire des diagnostics uniquement sur dossier. Et l'Ordre des médecins a condamné le fait qu'un avis aussi important ait pu être donné sans que je sois examiné. Pour la première fois, j'ai eu l'impression de voir un peu le bout du tunnel".
Mais très vite, Claude Antoinette déchante. "Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a eu de graves erreurs, mais personne ne semble prêt à annuler la décision qui lui a valu son licenciement. Et même si elle était annulée, rien ne dit que son employeur le rembauchera", s'indigne Jean-Hugues Ratenon. Contacté par Claude Antoinette dès son arrivée à Paris, le président de Rézistans-ARCP (Association réunionnaise contre la pauvreté) a choisi de lui apporter son aide. Depuis hier, il a multiplié les coups de fils et les rendez-vous pour tenter d'aider "cet homme en danger". "J'ai tout de suite pris conscience de l'urgence de la situation. Il est parti tout seul à Paris, j'ai peur pour sa vie, je veux tout faire pour qu'il rentre et qu'une solution soit trouvée au plus vite. M. Antoinette est victime d'un laxisme de l'administration, il faut que les instances concernées prennent leurs responsabilités", défend Jean-Hughes Ratenon.
Mercredi 18 mai, le président de l'ARCP s'est ainsi rendu à la DIECCTE à Saint-Denis, puis à la préfecture. "J'ai été reçu par Monsieur Alain Le Poupon, responsable du pôle politique de la DIECCTE qui m'a expliqué avoir informé le cabinet du ministère du travail de la situation de Monsieur Antoinette, puis par Monsieur Jacques Michel, chef de cabinet à la Prefecture de Saint-Denis, qui m'a assuré qu'il allait demander au directeur de cabinet Monsieur Audebert de relayer la demande de M. Antoinette, qui souhaite être reçu à Paris".
Pour le président de l'ARCP, au delà de l'histoire d'un homme, les dysfonctionnements dont a été victime M. Antoinette sont aussi révélateurs d'un manque dans l'île." Comment les travailleurs peuvent-ils faire valoir leurs droits si nous ne disposons pas de médécin inspecteur du travail à La Réunion ?, questionne-il. C'est pour ça que le combat de Monsieur Antoinette ne doit pas laisser les Réunionnais indifférents !"
Jeudi 19 mai, Jean-Hugues Ratenon était toujours en contact avec M. Antoinette, qui continuait sa grève de la faim. Le président de l'ARCP, toujours très inquiet, prévoit de retourner à la préfecture "pour continuer le combat, et ne pas laisser cette homme tomber". Une nouvelle entrevue pourrait avoir lieu demain à la préfecture.
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Au lieu de se balader en avion en 1ère classe et voiture avec chauffeur que fait Ericka Bareigts ? encore une politique qui la vit cool et bien pendant que d'autres souffrent !