L'intersyndicale de RéuniLab, filiale de l'entreprise de laboratoires Inovie, appelle à la grève ce vendredi 15 mars 2024. Une grève nationale est organisée par les différentes filiales du groupe, pour revendiquer une augmentation des salaires ainsi qu'un meilleur dialogue social, alors que les conditions de travail se sont dégradées ces dernières années. Le taux de participation à cette grève n'étant pas connu pour l'heure, il est difficile de dire lesquels des 30 laboratoires de l'île seront ouverts, ou non, ce vendredi (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
Le 22 février dernier, l'émission Cash Investigation dédiait un reportage à Inovie, intitulé "profiteurs de crise". "Au début du Covid, chaque test a été remboursé 73 euros, soit 50 à 70 % plus cher que dans les pays voisins. Les fonds d’investissement ont flairé la bonne affaire et sont de plus en plus présents au capital des grands groupes d’analyses médicales" explique le reportage.
Parmis ces groupes, Inovie, où règne depuis de nombreux mois un mal-être chez les employés. "Le géant accueille 70 000 patients sur 600 sites et réalise plus d’un milliard de chiffre d’affaires en plein Covid" révèle l'émission. Des avantages auraient été proposé aux biologistes d’Inovie dont les parts "ont été valorisées à 320 %".
Parallèlement à ces bénéfices records, les conditions de travail sur place se sont dégradées. Une situation déjà dénoncée en 2022 à La Réunion, où une grève d'une dizaine de jours avait eu lieu.
"Rien n'a changé depuis, loin de là" dénonce Danielle Gence, déléguée syndicale de la CFDT Santé sociaux. "Il y a même eu une compression salariale, certains ont été poussés vers la sortie. Il y a eu 90 départs depuis la dernière grève" souligne-t-elle.
- Pour de meilleurs salaires et une prime -
Dans ce contexte, les salariés réclament une augmentation de salaire. "On a bien vu tous les bénéfices qui ont été réalisés, que des biologistes ont reçu un million d'euros grâce à leurs parts au sein de l'entreprise, on veut aussi une part du gâteau" dit Danielle Gence. "On demande aussi à être récompensé car le fonds d'investissement français ARDIAN doit se vendre au plus value bientôt.Inovie est une LBO au niveau financier".
"Compte tenu de l'investissement fourni jusqu'alors par les salariés nous demandons une revalorisation du taux horaire de 9% répartie sur l'année 2024 avec rétroactivité au ler janvier 2024 à hauteur de 60% et l'année 2025 à hauteur de 40% ,pour tous les salariés" réclame l'intersyndicale. Et ce, "sans impact négatif sur le nombre de salariés actuels à périmètre constant".
Par ailleurs, "compte tenu de l'investissement continu des salariés nécessaire à la réussite de la sortie du premier LBO et aux valeurs de cession qui ont pu être évoquées", les salariés de Inovie "demandent que soit inscrite dans les négociations salariales de l'année en cours une prime de sortie de LBO de 7500 euros par salarié présent au moment de la cession".
Une grève qui survient après une première mobilisation le 5 mars devant le siège social du groupe, à Montpelliers. "On a pu partager nos revendications, mais nous n'avons reçu aucune réponse concrète" souligne Danielle Gence.
Concernant les conditions de travail dégradées, l'intersyndicale réclame l'ouverture d'une enquête sur les risques psycho-sociaux au sein du groupe, ainsi que l'arrêt immédiat de la suppression et des non remplacement de poste des salariés, et un redémarrage des embauches en CDI. Elle demande aussi l'"arrêt immédiat des modifications abusives et sans concertation des planifications des salariés, et une suppression de la clause de mobilité".
Le rendez-vous est donné ce vendredi dès 8 heures devant le siège de RéuniLab, à Saint-Paul. "Nous ignorons combien d'entre nous seront présents, nous ne savons donc pas pour l'heure quels laboratoires seront ouverts. C'est à la direction de s'organiser" conclut Danielle Gence.
www.imazpress.com / [email protected]

Battez vous pour vos droits ils se sont gavé sur votre dos réclamer votre dû !