Dans les hauts de l'Ouest, entre les Avirons et TĂ©velave, elle Ă©lĂšve poules, dindes et pintades bio, malgrĂ© les difficultĂ©s techniques et financiĂšres que la crise sanitaire n'a pas arrangĂ©es. Elle a mĂȘme des projets. Rencontre en pleine campagne avec Sandrine Robert, une agricultrice qui a la niaque (Photo www.ipreunion.com)
Le chemin Bellecombe grimpe au milieu des champs passant devant quelques cases Ă©parses. Dans un tournant, nous laissons la voiture pour emprunter une piste en terre. " MĂȘme avec mon 4x4, jâai du mal Ă monter " indique Sandrine Robert. Son exploitation est Ă quelques centaines de mĂštres. Quatre bĂątiments en dur servent dâabri Ă son Ă©levage. Pour lâheure, dindes, pintades et poulets sâĂ©gaillent aux alentours, picorant ici et lĂ . Une Dinde plus curieuse sâapproche.âš
Sandrine sourit, elle est fiĂšre de son Ă©levage. " Je suis installĂ©e depuis 2016, et jâai dĂ©marrĂ© cette exploitation en 2018 sur ce terrain dont mon mari a hĂ©ritĂ©, avec 300 poulets et 140 pintades, raconte-t-elle. Je ne fais pas les dindes toute lâannĂ©e. Celle-ci Ă©taient pour un boucher qui nâa pu honorer son achat Ă cause de la crise. " âšPour sâinstaller, Sandrine a bĂ©nĂ©ficiĂ© des fonds europĂ©ens. Un Ă©levage "normal" Ă premiĂšre vue. Mais il nâen est rien.âš
"Ces dindes ont cinq mois, elles pĂšsent entre six et dix kilos. En Ă©levage conventionnel, elles seraient deux fois plus grosses" indique lâagricultrice. Un Ă©cart qui sâexplique par lâalimentation spĂ©ciale des animaux, Bio, importĂ©e de mĂ©tropole et que Sandrine paye plus double par rapport Ă lâalimentation classique.âš Des cĂ©rĂ©ales sans ogm, ni antibiotiques, ni vitamines, et complĂ©tĂ©es avec de la canne fourragĂšre. Un choix dĂ©libĂ©rĂ© malgrĂ© les pertes qui peuvent survenir parfois. "Je purge les volailles uniquement au vinaigre. Si elles meurent quand mĂȘme, eh bien elles meurent. Elles partent Ă lâĂ©quarrissage" dit Sandrine simplement.âš
Ce choix du 100% bio a forcĂ©ment des rĂ©percutions sur les prix de vente, et, bien que quelques personnes rĂąlent parfois, Sandrine assume. Elle a grandi en consommant de la viande saine produite dans sa famille et ne conçoit pas de proposer Ă ses clients autre chose que des produits de qualitĂ©, dĂ»ment contrĂŽlĂ©s une Ă deux fois lâan par Certipaq Bio. Une viande quâelle prĂ©pare elle-mĂȘme dans une tuerie basĂ©e au Tampon, et financĂ©e sur ses fonds propres. Poules, dindes et pintades rejoignent par la suite diffĂ©rentes destinations, entiĂšres ou dĂ©coupĂ©es, chez les particuliers entre Saint-Denis et les Avirons, mais aussi chez des charcutiers renommĂ©s comme Minatchy ou Viracaoundin. Des produits distribuĂ©s Ă©galement depuis peu par Panier PĂ©i (https://www.facebook.com/PanierPei/)
"Jâai de trĂšs bons retours des clients, qui disent retrouver le goĂ»t dâavant" se rĂ©jouit Sandrine, qui, grĂące Ă son indĂ©pendance par rapport aux coopĂ©ratives, souhaite avant tout faire valoir la traçabilitĂ© de sa production. "Le Bio, câest dâabord une question de santĂ©" prĂ©cise-t-elle. "Qui sait ce que peuvent faire les pesticides consommĂ©s pendant des annĂ©es. Ainsi, depuis mars, jâai lancĂ© la culture de choux, de salade et de betterave Bio. Ces lĂ©gumes ne sont sans doute pas aussi gros, aussi beau et aussi lisses que leurs Ă©quivalents conventionnels, mais ils ont grandi Ă leur rythme, ils ont donc davantage de goĂ»t. Quand on laisse la nature faire son travail, câest toujours mieux". Et tant pis pour les moucherons et autres champignons : si ce nâest pas consommable, les poules en profitent. Pas de gaspillage.
MalgrĂ© quelques vicissitudes, Sandrine a obtenu le soutient du CrĂ©dit Agricole. Elle songe sĂ©rieusement Ă se lancer dans lâĂ©levage de canards pour peu de disposer dâun bĂątiment supplĂ©mentaire et, aussi, dâun autoclave : "jâai une formation pour la transformation en rillettes et foie gras" justifie-t-elle, sans compter que la demande en canard est toujours importante localement, tant chez les particuliers que chez les artisans transformateurs. "Jâattends aussi dâavoir du courant, et un petit local pour se restaurer" ajoute lâagricultrice.
Dans sa tùche prenante, qui ne lui laisse guÚre de temps pour la paperasse administrative toujours plus chronophage, elle peut maintenant compter sur Francis, bientÎt 18 ans, diplÎmé du lycée agricole de Saint-Joseph.
Si vous souhaitez dĂ©guster de la belle et bonne volaille bio, vous pouvez vous rendre au point de vente, prĂšs de Corail HĂ©licoptĂšre, en direction de VillĂšle, tous les vendredis de 13h Ă 18h, ou rĂ©server directement avec Sandrine Robert, au 0692 078263. Toutes les commandes devront ĂȘtre passĂ©es avant le lundi Ă 14h pour une livraison le mercredi ou le jeudi matin suivants.
Faites chauffer la marmite !
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j espere pour vous que cela va fonctionné le bio a la reunion dur dur pendant 5 ans pains volailles oeufs rien na fonctionner fianancierement j ai perdu énormement d argent car j y croyais a 62 ans obliger de faire une demande de rsa bio a la reunion on en parle beaucoup mais rien d autre ils préfére bouffé de la merde s est la vie
Malheureusement pour les Réunionnais musulmans, ils n'auront pas le bonheur d'acheter et de consommer ces délicieuses volailles bio "pays". En effet, la Cour européenne de justice a affirmé que les animaux abattus hùlal et casher ne sauraient, en aucun cas, bénéficer du label "bio". Bravo à Sandrine et longue vie à son entreprise !
La santé avant tout. Bravo madame! En espérant que cet article donne l'idée à d'autres producteurs de convertir leur production en tout bio!