Harcèlement de voisinage présumé à Saint-André : Idriss D. placé en garde à vue puis convoqué devant le tribunal correctionnel

  • Publié le 19 décembre 2025 à 15:29
  • Actualisé le 19 décembre 2025 à 16:10
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Déjà au cœur d’un contentieux judiciaire nourri avec ses voisins du lotissement Dioré, Idriss D. a de nouveau été inquiété par les forces de l’ordre. Ce jeudi 18 décembre 2025, l’homme a été placé en garde à vue au commissariat de Saint-André avant d’en ressortir libre, avec une convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis le 15 septembre 2026. Il devra répondre de faits de harcèlement à l’encontre de plusieurs riverains (Photo www.imazpress.com)

Cette nouvelle procédure intervient dans un contexte déjà extrêmement tendu, alors que l’intéressé était récemment jugé devant la cour d’appel dans un dossier de nuisances sonores liées à des cérémonies religieuses organisées à son domicile.

En septembre 2024, le tribunal de police avait condamné Idriss D. à trois amendes contraventionnelles de 450 euros chacune pour des faits de tapage nocturne. Les nuisances dénoncées par ses voisines étaient liées à des cérémonies religieuses organisées régulièrement dans son logement du lotissement Dioré. Trois riveraines avaient également obtenu des indemnisations conséquentes au titre de leur préjudice.

Au fil des mois, le dossier a pris une ampleur inattendue : constitution d’un collectif de voisins, pétition, échanges virulents sur les réseaux sociaux, accusations croisées, rumeurs de sacrifices d’animaux. Un climat délétère s’est progressivement installé dans ce quartier résidentiel.

 - À la barre, une contestation totale -

Lors de l’audience en appel, Idriss D., vêtu d’un jean et d’une chemise à manches longues, lunettes fumées et légère calvitie, a contesté l’intégralité des faits. « Je n’ai jamais fait de bruit. Pas de tambour, pas de cloche », a-t-il affirmé, dénonçant des plaintes motivées, selon lui, par le rejet de sa pratique religieuse.

Se présentant comme guérisseur et magnétiseur, il indique avoir accueilli « près de 500 personnes » à son domicile pour leur apporter du bien-être, précisant être sur le point de créer une association. « Je suis ingénieur du son, au RSA, je crée mon entreprise. Je veux juste vivre ma foi », a-t-il déclaré à la cour.

La présidente lui a alors rappelé la teneur des nombreux témoignages versés au dossier : cris, chants, clochettes, tambours, musique parfois dès cinq heures du matin, fumées liées aux rituels. « Vous êtes accusé d’avoir transformé un lotissement tranquille en lieu de cérémonies permanentes », lui a-t-elle lancé.

 - Des voisins à bout -

Pour les parties civiles, les nuisances sonores ne constituent qu’une facette du problème. Leur avocat, Me Thibaut Bessudo, évoque un harcèlement quotidien. « C’est un enfer qu’il fait vivre à tout le monde », martèle-t-il, rappelant d’anciennes condamnations de l’intéressé pour violences volontaires et diffamation, ainsi que des publications toujours en ligne sur les réseaux sociaux.

L’avocat met en doute la sincérité du prévenu : « Il ment quand il dit qu’il ne gagne rien, il fait payer ses cérémonies. Il ment quand il dit qu’il est non-voyant, il conduit. Il décroche socialement et se donne un rôle de guérisseur. On n’est pas loin du gourou face à un public vulnérable. »

Les voisines évoquent également des faits plus graves aux abords du domicile : chats égorgés, poules et coqs agonisants retrouvés dans la rue. « On est au-delà du bruit », alerte Me Bessudo, qui prévient du risque d’un passage à l’acte si la situation perdure.

 - Un climat jugé anxiogène -

Une autre voisine, représentée par Me Emmanuelle Choukroun Hermann, évoque un événement récent : « Un chat coupé en deux a été retrouvé sur le portail de ma cliente il y a quelques jours. » Si ce fait ne figure pas dans le dossier d’appel, l’avocate y voit le symbole d’un contexte devenu « profondément anxiogène ». Elle n’exclut pas la saisine prochaine d’un juge d’instruction afin de centraliser l’ensemble des plaintes.

L’avocate générale décrit un dossier « étayé » par des certificats médicaux, mains courantes, constatations de police et plaintes répétées. « Le droit au culte est protégé, mais il ne doit pas menacer la santé, la sécurité et les libertés d’autrui », souligne-t-elle, requérant la peine maximale de 450 euros d’amende.

Alors que la cour d’appel doit rendre sa décision le 5 février 2026, l’affaire prend désormais une nouvelle tournure. Placé en garde à vue ce jeudi 18 décembre 2025 pour des faits qualifiés de harcèlement à l’encontre de ses voisins, Idriss D. a été remis en liberté avec une convocation devant le tribunal correctionnel fixée au 15 septembre 2026.

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