Le président de la République Emmanuel Macron est attendu à La Réunion ce mardi 22 avril 2025. Les syndicats de l'île ont décidé de s'unir en intersyndicale afin de parler d'une même voix. Dans une lettre ouverte, ils accusent Emmanuel Macron de mener une "politique de casse sociale en appliquant le programme du Medef". Les syndicats annoncent unanimement qu'ils ne "souhaitent pas la bienvenue" au chef de l'État. Nous publions la lettre ouverte de l'intersyndicale au président de la République ci-dessous. (Photo : www.imazpress.com)
Monsieur le Président de la République,
Prenant acte des résultats des élections européennes, vous avez annoncé la dissolution de l’assemblée nationale entrainant des élections législatives en juin et juillet 2024.
Alors que le peuple de gauche rejetait l’idéologie raciste du Rassemblement National et plus massivement celle de la droite et du parti présidentiel, la France se retrouve à nouveau dirigée par ces mêmes pro-capitalistes soutenus par le Rassemblement National.
L’intersyndicale ne peut se résoudre à cette situation qui consiste à appauvrir encore plus les travailleuses et travailleurs en regardant s’enrichir ces grands capitalistes.
Malgré la défaite cinglante de votre parti, à travers votre énième gouvernement, vous continuez votre politique de casse sociale en appliquant le programme du Medef.
Suite à l’adoption du PLFSS 2025, les travailleuses et travailleurs continuent à payer les erreurs et errances du gouvernement, qui porte la responsabilité du déficit de la France à ce jour.
Le ministre de l’économie vient d’annoncer une nouvelle réduction budgétaire de 40 milliards d’euros en 2026, au détriment des services publics et donc de la population.
A qui ont profité les baisses d’impôt ainsi que les baisses de prélèvements obligatoires ? Aux grandes entreprises, aux plus riches, les mêmes qui aujourd’hui mettent en place des plans sociaux et menacent de se tourner vers le pays d’Elon Musk et de TRUMP.
Les salarié.es du privé comme du public doivent continuer à se serrer la ceinture au nom du financement d’une "économie de guerre" !
Le plafond des indemnités journalières d’assurance maladie a été rabaissé, entraînant une réduction des compensations versées aux salarié.es en arrêt de travail.
Les agentes publiques et agents publics ne sont plus indemnisé.es qu’à hauteur de 90% de leur salaire en cas d’arrêt maladie.
A cela s’ajoute la baisse des primes à l’embauche des apprenti.es, la réduction drastique des emplois aidés, les coupes dans l’insertion par l’activité économique (dispositif de soutien aux chômeuses et chômeurs de longue durée) ou encore la diminution de l’enveloppe dédiée à la formation des chômeuses et chômeurs alors qu’une remontée du chômage s’annonce.
La stigmatisation des bénéficiaires du RSA obligé.es de justifier de 15 heures d’activités par semaine sous peine de sanction à long terme.
La situation sociale à La Réunion est très difficile : Vie chère (+37% pour l’alimentaire par rapport au national), 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté, ce taux monte à 51% des ménages de moins de 30 ans et 52 % pour les familles monoparentales.
Le taux de chômage est de 17%, et 29% chez les jeunes, 50.000 familles sont actuellement dans l'attente d'un logement social. Le niveau moyen des salaires est inférieur au niveau national : 2.226 euros nets par mois contre 2735 euros nets par mois dans le secteur privé au niveau national.
La commission de surendettement enregistre des records... Nous déplorons que votre visite s’inscrive dans un contexte où les préoccupations des réunionnaises et réunionnais concernant, le logement, la vie chère, les plans sociaux, le chômage, les difficultés liées au récent passage du cyclone Garance demeurent largement
ignorées par votre gouvernement.
Il devient impératif que les décisions qui impactent notre île, soient prises en concertation avec ses habitant.es.
Nous vous renvoyons, ainsi que le gouvernement, à votre obligation de répondre aux urgences sociales locales.
Monsieur Macron, l’intersyndicale vous rappelle :
- Son opposition aux nouvelles coupes budgétaires et exige une meilleure redistribution des richesses afin de financer une protection sociale digne et accessible à toutes et tous.
- Une opposition résolue à la réforme des retraites et un engagement pour l’abrogation des mesures qui pénalisent les travailleuses et travailleurs, et notamment les plus précaires.
- Notre soutien indéfectible aux peuples en guerres dans leur aspiration à la paix et à la justice et des actions forte pour y mettre fin.
Sur le plan local nous exigeons :
- Que des solutions soit trouvées pour relancer l’activité économique sur l’île afin d’enrayer les plans sociaux et créer les emplois nécessaires ;
- Le déblocage rapide de financement pour les nouveaux chantiers ;
- La baisse des prix de l’alimentaire de première nécessité et de l’énergie ;
- L’augmentation des salaires et un smic à 2000 euros, effet bénéfique sur l’activité économique sur l’Ile de la Réunion ;
- Que les conventions collectives nationales s’appliquent de droit, comme le prévoyait la loi sur l’égalité réelle, ce qui stopperait la concurrence déloyale ;
Enfin, l’intersyndicale réaffirme sa volonté de lutter pour un monde plus juste et solidaire, fondé sur la paix, la dignité humaine et le respect des droits sociaux et des droits des peuples. Nous nous engageons à continuer la lutte contre toutes les formes d’injustice, qu’elles soient sociales, économiques, ou géopolitiques.
Monsieur Macron, en réaction aux politiques antisociales que vous mettez en œuvre depuis des années, l’intersyndicale ne vous souhaite pas la bienvenue à La Réunion.
CGTR, FSU, SAIPER, Solidaires, UNSA, UnionEtudiante974
Lui il arrive comme Tintin au Congo,et s'en fout des outre-mer