De nombreuses réactions suite au décès du célèbre avocat (actualisé à 17 heures)

L'hommage à Jacques Vergès

  • Publié le 18 août 2013 à 17:00
Jacques Verges

Depuis l'annonce du décès de Jacques Vergès, survenu dans la nuit de ce jeudi 15 août à ce vendredi 16 août, les hommages et les réactions se multiplient. Avocats, politiques, syndicalistes, tous évoquent "un grand monsieur" et retiennent son engagement et ses combats, mais aussi bien sûr son côté sulfureux et son goût pour la provocation. Devant prendre l'avion ce vendredi soir pour rejoindre Paris, son frère Paul Vergès a indiqué dans un communiqué qu'il se trouvait "dans l'impossibilité de répondre à chacune et chacun individuellement", mais "il tient à remercier très sincèrement toutes celles et tous ceux qui lui ont témoigné de leur sympathie".

"Rares sont les vies humaines qui (...) ont été ainsi consacrées, sans jamais dévier, à la défense de la dignité et des droits humains que cette cause soit juste ou qu'elle apparaisse indéfendable de prime abord ", souligne le bureau politique du parti communiste réunionnais, saluant " la mémoire et l’œuvre de cet homme d’exception, ce grand Réunionnais".

Pour l’Alliance, "Jacques Vergès a personnifié pour des millions de femmes et d’hommes partout dans le monde, la défense des plus faibles, des opprimés, des sans voix, et des peuples en lutte pour leur liberté", ajoutant que "les Réunionnais éprouvent de la fierté d’avoir compté parmi leurs compatriotes un homme d’une telle dimension, qui forçait le respect, même de ses adversaires".

La municipalité du Port s’est elle aussi émue de la disparition du célèbre avocat. "Célèbre avocat, il s'est distingué par la stratégie dite de "défense de la rupture". Face à ses nombreux détracteurs, il maniait avec talent l'ironie et excellait dans l'art de la rhétorique", souligne la mairie portoise, concluant : "Aujourd’hui, La Réunion perd un de ses fils."

Retrouvez ci-dessous les autres nombreuses réactions au décès de Jacques Vergès:

Jean-Yves Morel (président "Nouvelle République des Jeunes"): Jacques Vergès est mort ! Nos premières pensées vont d’abord à La Réunion et aux Réunionnais. Parce qu’il représentait la résistance à l’arrogance et aux petitesses d’un autre âge. Lui avait l’intelligence pour déjouer le mépris et la mesquinerie de ceux qui ne respectent pas La Réunion. Lui pouvait susciter curiosité et fascination dans la presse et sur les plateaux de télévision. Lui apportait la contradiction à ceux qui encore aujourd’hui nous considèrent comme des malfaçons de la République; des indigènes justes (in)formés pour marcher, manger et mendier… Jacques Vergès est mort ! On n’avait oublié qu’il pouvait mourir, car les légendes ne meurent jamais. Il emporte les énigmes, les provocations et les mystifications de sa vie ; il nous laisse tous, cette liberté de comprendre l’extravagance et le courage qui nous font tous bien souvent défaut…Mais Jacques Vergès est mort. Loin de La Réunion, comme il a vécu. Certains morts pèseront plus sur les problématiques du monde que de leur vivant. Quand les Réunionnais seront confrontés à l’injustice des impasses et des impossibilités, ils se souviendront que Jacques Vergès n’était pas seulement un homme. Jacques Vergès est une idée, celle de la résistance dans la fierté. Et les idées ne meurent jamais.

Michel Fontaine (sénateur-maire de Saint-Pierre) : C'est avec une grande émotion que j'ai appris le décès de Jacques Vergès, homme d'une stature rare, brillant avocat reconnu de tous. Par ses qualités personnelles et professionnelles, par son intelligence et sa volonté hors du commun, il a su traverser les deux siècles, laissant de façon indélébile son engagement militant, et ses nombreux combats. Je salue le visionnaire qu'il a été pour s'être engagé dans les Forces Françaises Libres, contre le totalitarisme, la barbarie et l'infamie. Je réitère ainsi mes sincères condoléances à tous ses proches, à son
frère, le Sénateur Paul Vergès, à son neveu Pierre.

Michel Lagourgue (conseiller régional, candidat UDI aux municipales à Saint-Denis) : C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris ce matin le décès de mon confrère Jacques Vergès. Homme engagé, avocat intransigeant, tout au long de sa vie, Jacques Vergès ne laissait jamais personne indifférent,  tour à tour séduisant par son intelligence ou choquant par sa volonté d’être un provocateur. Jacques Vergès avait su, de manière éclatante, par l’acceptation des causes les plus difficiles, appliquer ce principe fondamental dans une démocratie, selon lequel chaque être humain, quels que soient les faits qui lui sont reprochés, a droit à une défense... Par ailleurs,  tous les échanges que j’ai pu avoir avec cet homme riche d’une culture vaste et éclectique, m’ont laissé un profond souvenir. A tous ses proches et notamment à son frère Paul Vergès, j’adresse mes plus sincères condoléances.

Noor Olivier Bassand (Roul pa nou) : Si la disparition de Jacques Vergès est unanimement remarquée, c'est d'abord et avant tout parce qu'elle revêt un caractère certes tragique, mais surtout historique. Qui mieux que lui a su traverser les deux siècles en combattant engagé, en défenseur acharné des faibles, comme des grands pour faire toujours triompher les forces de la vérité et de la liberté. Dans sa part d'homme d'ombres et de lumière je veux retenir le jeune visionnaire qui s’engageât dans les Forces Françaises Libres contre le totalitarisme, contre la barbarie nazie, contre le régime collaborationniste de l'époque, contre le drame concentrationnaire. Doté d'une intelligence hors du commun, animé d'une  force supérieure de la volonté Jacques Vergès était un Réunionnais hors norme qui durant toute sa pleine existence a réalisé sa vie dans ce qu'il savait le mieux faire : de grandes défenses de rupture, dont la voix raisonne encore en nous. A tous ses proches, à son frère, le sénateur Paul Vergès, à son neveu Pierre j'adresse mes sincères condoléances.

Nassimah Dindar (présidente du conseil général et de l'UDI 974) : "Jacques Vergès fut un grand avocat, au talent immense reconnu par l’ensemble de ses pairs. Il fut aussi un avocat courageux, accordant le droit d’être défendus même à ceux qu’il avait combattus, et un avocat de conviction, au service notamment des causes anti-colonialistes. Il avait aussi rejoint la Résistance et la France Libre, aux côtés de son frère, Paul, mettant ainsi en pratiques les  valeurs qui ont toujours sous-tendu son action, malgré les apparentes provocations. Il était aussi un immense lettré, d’une très grande érudition. La Réunion, mais au-delà, la France tout entière perd un grand homme."

Huguette Bello (députée-maire de Saint-Paul) : "Ce que je retiens de Jacques Vergès, c'est d'abord ce jeune résistant, engagé dès l'âge de 17 ans dans un combat difficile à un moment où tout le monde était dans la défaite. Je retiens aussi le militant anti-colonialiste et l'avocat brillant qu'il était. Tout le monde reconnaît que c'était un homme intellectuellement brillant, à sa façon. C'était un grand Réunionnais et un homme remarquable. Aujourd'hui je pense à sa famille, à son frère, à ses enfants, auxquels j'adresse toutes mes condoléances."

Thierry Robert (député-maire de Saint-Leu) : "J’adresse mes sincères condoléances à Monsieur Paul Vergès ainsi qu’à ses proches. Tous, nous reconnaissons le grand avocat et l’écrivain qui, tout au long de sa vie, a eu pour conviction que chaque personne, quelle que soit la faute commise, devait avoir droit à un procès juste et équitable. Aujourd’hui, je tiens plus particulièrement  à rendre hommage à la mémoire d’un Réunionnais, qui n’a jamais oublié ses racines,  et qui a su utiliser ses richesses culturelles multiples pour se construire et rayonner à travers le monde."

Fabrice Hoarau (secrétaire général du PCR) : "Je n’ai pas eu personnellement l’occasion de bien connaître l’homme, je connaissais surtout l’avocat. C’était certes un provocateur, mais c’était surtout quelqu’un qui a marqué l’histoire de France, notamment de par son engagement très tôt pour la France libre, comme son frère Paul. C’était un homme de dimension nationale, qui a marqué de son empreinte la France du XXe siècle."

Ivan Hoarau (secrétaire général de la CGTR) : "C’était un grand monsieur, un grand avocat. Les causes qu’il défendait ne me posait pas de problème, car tout accusé à le droit d’être défendu. D’ailleurs le procès de Klaus Barbie, c’était un peu le procès de l’hypocrisie, car toute une partie du grand capital était pétainiste. C’était un provocateur, mais la provocation peut permettre de dénouer des nœuds et faire apparaître certaines vérités que d’autres ne veulent pas voir... J’adresse mes sincères condoléances à sa famille. "

Paul Junot (secrétaire général de la CFTC) : "Personnellement, je ne le connaissais qu’à travers ses apparitions médiatiques. Il me donnait l’impression de quelqu’un qui aimait prendre des grands airs, toujours à l’affût des affaires médiatiques. Je crois qu’il cherchait par tous les moyens à inscrire une marque forte dans l’histoire, l’histoire nous dira s’il a réussi... C’était aussi l’homme des grands mystères, notamment concernant sa disparition. Il aimait ce côté sulfureux et j’ai l’impression qu’il cherchait des affaires médiatiques davantage pour des retombées personnelles que pour véritablement élever le débat."

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