La sécurité est une priorité

Manèges dans les fêtes foraines : s'amuser oui, mais pas au péril de sa vie

  • Publié le 23 juillet 2022 à 11:41

Du 22 au 31 juillet 2022, a lieu au parc de la Nordev, Luna Park. Une fête foraine destinée essentiellement aux enfants de 2 à 14 ans. Pour l'occasion, une vingtaine de manèges pour enfants a été installée et une trentaine pour enfants et adultes, afin que les plus grands puissent également s'amuser. Mais faire la fête ne se fait pas à la légère. Pour assurer la sécurité des petits et grands, une règlementation est imposée aux exploitants de manèges. (Photo : rb/www.ipreunion.com)

Si parmi ces professionnels, nombre d’entre eux montent et démontent des manèges depuis des années, tous doivent se plier aux mêmes règles et montrer patte blanche s’ils veulent présenter leurs attractions. Dans la fête foraine, tout est passé au crible : de la machine à barbe à papa au carrousel, en passant par la pêche au canard, selon l'arrêté ministériel qui fixe les règles de contrôle de 2009.

Chaque exploitant doit présenter divers documents aux organisateurs, à savoir, l’attestation d’assurance, le contrôle technique et le Kbis, qui stipule que le gérant peut exploiter le manège. "Tous les manèges disposent d’un contrôle technique qui est délivré par un centre agréé par l’État", explique Carpy Cédric, l’organisateur de Luna Park.

"Après, on a un contrôleur qui vient une fois par an en juillet pour délivrer le contrôle des manèges", ajoute-t-il. Un contrôle technique et visuel. Mais outre le contrôle technique annuel, l’organisateur doit être lui aussi exigeant en matière de sécurité. "L’organisateur fait une sélection en fonction des manèges qu’il veut et après une commission de sécurité passe pour vérifier l’ensemble des manèges et s’assurer que tout soit conforme et qu’il n’y ait aucun risque pour le public", indique Cédric Carpy. 

Mais dès lors qu’un souci est signalé, un ingénieur peut venir pour effectuer la réparation. Dans le cas où ce ne serait pas possible localement, contact est pris avec le constructeur. Écoutez :

À l’issue de l’installation du matériel, une attestation de bon montage est remise.

En plus de cela, chaque matin, en amont de l’ouverture du parc, un contrôle est effectué par les forains. "On a des tours d’essai à vide pour vérifier que tout fonctionne", précise l’organisateur.

Des gestes et contrôles quotidiens qu’effectuent chaque matin Jean-Vianney Huet, employé de manège. "Je fais en sorte que dans le manège l’hygiène soit propre et que tout soit sécurisé pour accueillir les personnes", explique-t-il. Il ajoute, "on vérifie également les ceintures et que le système soit bien graissé et qu’aucun fil ne gêne. Écoutez :

Même obligation pour Pascal Rangama-Atchama, forain et exploitant du toboggan géant. "La sécurité est vérifiée chaque jour avant le début de l’ouverture de l’attraction." "On commence par le point d’ancrage, les calages, tout ce qui dit support de l’attraction et après on monte sur l’attraction pour vérifier que tout est arrimé", indique le forain. Écoutez :

- La sécurité avant tout -

Avant l’ouverture de la foire, une commission passe et vérifie les extincteurs ou encore les installations électriques. Mais également que tous les forains soient dans la norme. À la Nordev, c’est Jean-Michel Ah-Toy, responsable d’exploitation et de sécurité du parc et ses trois équipiers qui sont en charge, chaque matin, de s’assurer de la sécurité des manèges.

"Chaque manège doit avoir un contrôle technique, comme les véhicules. Notre rôle à nous, c’est de demander l’attestation de bon montage, comme quoi le manège a été monté dans les règles de l’art et selon les normes du constructeur", explique-t-il.

Il précise cependant, "on n’est pas habilité au contrôle mais on a un œil particulier sur la stabilité". "Si on voit quelque chose qui n’est pas correctement monté, on monte dessus, on vérifie et on essaie de mettre à l’épreuve le manège qu’on aurait éventuellement vu mal monté", souligne Jean-Michel Ah-Toy.

- Des contrôles techniques obligatoires pour les forains -

Depuis 2008, et face à plusieurs accidents sur des manèges, une loi a renforcé la sécurité des installations pour les fêtes foraines ou parcs d’attractions. L’ensemble des manèges est soumis à un contrôle technique initial et périodique portant sur leur état de fonctionnement et leur aptitude à assurer la sécurité des personnes.

Ce contrôle s’effectue une fois par an pour les attractions de type montagnes russes, grand-huit et tous les trois ans pour les manèges plus traditionnels comme les carrousels ou auto-tamponneuses. Des manèges qui sont regroupés par catégories. La catégorie une pour les attractions pour enfants, la seconde qui concerne les manèges dits "à sensations limitées", la troisième qui rassemble les manèges dits "à sensations fortes" et la dernière catégorie qui réunit tous les manèges à sensations fortes.

À La Réunion, ce contrôle est effectué par le Centre de contrôle équipements et manège (CCTPM), agréée par le ministère de l’Intérieur. Des contrôles et vérifications des calages des manèges, de bon montage et des contrôles techniques pour répondre aux exigences réglementaires définies par la loi du 13 février 2008 (décret d'application en décembre 2008) relative à la sécurité des manèges, machines et installations pour fêtes foraines ou parcs d’attractions.

Le contrôle technique initial est obligatoire pour la mise en service de tout matériel neuf ou d’occasion, tandis que le contrôle technique périodique se fait, chaque année. À l'instar du contrôle technique automobile, une contre-visite est prévue lorsque le contrôle technique met en évidence des non-conformités pouvant affecter gravement la sécurité.

Malgré ce système de contrôle, le risque zéro n’existe pas. La Commission de la sécurité des consommateurs recense en moyenne près d’une centaine d’hospitalisations par an consécutives à des accidents survenus dans les fêtes foraines et parcs d’attraction. Si les causes sont variées (chocs sur la structure des attractions, chutes...), ils relèvent "le plus souvent d’un défaut de comportement ou de surveillance des utilisateurs", note un rapport parlementaire. Il peut également  également s’agir d’un défaut de surveillance, d’une position dangereuse sur le manège ou encore du non respect des consignes de sécurité..

ma.m/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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