Élus solidaires

Manifestations contre la réforme des retraites : plusieurs mairies baissent le rideau

  • Publié le 31 janvier 2023 à 02:58
  • Actualisé le 31 janvier 2023 à 11:28

Ce mardi 31 janvier 2023, a lieu la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Syndicats, retraités, jeunes et moins jeunes seront dans la rue. Mais ils ne seront pas seuls, plusieurs élus, en solidarité avec le mouvement, ont décidé de fermer leur mairie. (Photo Photo RB imazpress)

« Mairie solidaire »… tel est le mot d’ordre qu’affichent plusieurs mairies de La Réunion pour ce mardi 31 janvier 2023.

Au Port, le maire, Olivier Hoarau a informé ses usagers, « que la mairie et le CCAS fermeraient leurs services au public, par solidarité avec le mouvement social » de ce mardi.

Lors de la manifestation du 19 janvier 2023 déjà, Olivier Hoarau l’avait dit, « tant qu’il faudra être présent je serais présent ». « C’est mon rôle, ma responsabilité d’être là pour faire entendre rue », avait déclaré le maire de Saint-Paul à notre micro.

Toutefois, « un service minimum sera mis en place afin d’assurer la continuité du service public ».

À Saint-Paul également, on se veut être solidaire du mouvement de grève. Le maire l’a d’ailleurs évoqué lors de ses vœux à la presse, « on fermera la mairie en solidarité aux manifestants contre la réforme des retraites ». Une phrase qu’avaient d’ailleurs applaudi les élus présents dans la salle de le Cimendef.

Les services dépendants de la mairie ne pourront donc être assurés en l’absence du personnel pour garantir l’encadrement des enfants en toute sécurité.

Toutefois, "les services régaliens essentiels tels que les naissances, les décès, la police ou encore les services funéraires seront assurés", précise Sébastien Guyon, élu délégué à la sécurité. "Par contre, les équipements sportifs, médiathèques et piscines seront fermés", ajoute-t-il.

En métropole, ce sont les communes de Paris, Montreuil, Fâches Thumesnil, Villejuif et Ivry-sur-Seine qui ont décidé de fermer.

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Les édiles de ces communes ont répondu à l’appel lancé par le communiste Fabien Roussel. Leur objectif, permettre aux agents de la fonction publique de faire grève contre la réforme des retraites.

https://twitter.com/CNEWS/status/1617789606971293696

- Un choix qui fait grincer les dents au sein du gouvernement -

Pour Olivier Dussopt, « c’est une vraie question politique, en termes de neutralité et de respect des convictions des concitoyens, des administrés qui, pour certains, sont opposés à la réforme ». Olivier Dussopt a accusé la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui participe à ce mouvement, de confondre "les services municipaux avec une annexe" du Parti socialiste.

https://twitter.com/RMCInfo/status/1618883404753158144?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1618883404753158144%7Ctwgr%5E49e44a727182d3a200cdcdf9a7af66aef33af1d8%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Frmc.bfmtv.com%2Factualites%2Fpolitique%2Fmunicipalites-solidaires-de-la-greve-les-decisions-de-fermeture-de-mairies-font-debat_AV-202301270387.html

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pense "qu’il ne faut jamais prendre en otage nos concitoyens (...) Et je crois qu’il y a une forme d’irrespect pour le pluralisme démocratique lorsque des maires utilisent à des fins politiciennes, partisanes, l’intérêt général qu’est une commune", déclare-t-il au micro de BFMTV.

"Fermer sa mairie cela veut dire empêcher les concitoyens finalement d’accéder à ce service public qui est un service public populaire", ajoute-t-il, "je trouve qu’il y a une sorte paradoxe un peu irrespectueux envers les plus pauvres de nos territoires lorsque je vois que certains maires utilisent leurs mairies à des fins politiciennes."

- Les mairies ont-elles le droit de fermer ? -

Les élus ne sont pas salariés et ne peuvent donc pas faire grève à proprement parler. Les personnels, salariés, ont quant à eux le droit constitutionnel de faire grève.

Toutefois, la mairie a le droit de fermer ses portes si un service minimum est assuré, notamment en ce qui concerne l’état-civil ou la célébration de mariages. Un service minimum inscrit dans la loi sous Nicolas Sarkozy.

L'édile doit également assurer "les services d'urgence" et prendre en charge d'éventuelles "grandes catastrophes", comme le relogement de personnes en cas d'incendie par exemple.

Mais cette prise de position est-elle légale, venant d’un service public ? Pour Benjamin Morel, maître de conférences en droit public, elle pose au moins un problème de neutralité politique. "Un service public n’est pas là pour être instrumentalisé à des fins militantes", insiste-t-il au micro de BFM TV. Un citoyen peut même saisir la justice pour avoir enfreint cette neutralité. En 2018, le maire de Grenoble (Isère) avait été condamné pour avoir décrété une journée sans service public, jugée illégale. 

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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