Après 31 ans, le syndicaliste tire sa révérence

Eric Marguerite : "je quitte FO sans remords ni regret après avoir mené de beaux combats"

  • Publié le 13 décembre 2023 à 17:00
  • Actualisé le 13 décembre 2023 à 17:11
Manifestation réforme des retraites 13 avril 2023

Le congrès de Force ouvrière se tient ce jeudi 14 décembre 2023, et est marqué par le départ d'Eric Marguerite, qui a été secrétaire départemental du syndicat depuis 1992. Si ce dernier n'a pas indiqué qui devrait reprendre le flambeau après lui, Jean-Pierre Paquiry est largement pressenti pour devenir le nouveau secrétaire départemental de La Réunion. A la veille du vote qui doit désigner le nouveau dirigeant syndical, Eric Marguerite est revenu pour Imaz Press Réunion sur ses trois décennies de syndicalisme, les combats qui l'ont marqué, et sa vision du combat syndical actuel. Il dit partir "sans remords ni regret après avoir mené de beaux combats" (Photo Manifestation réforme des retraites 13 avril 2023 Eric Marguerite Photo rb/www.imazpress.com)

• Que retenez-vous de ces trois décennies de combat ?

- Il y a tellement de choses à dire…Le temps est passé si vite, la vie s'est déroulée à une rapidité pendant que nous étions tous sur le pont. Je ne pourrais pas résumer en deux mots une vie consacrée à la défense des salariés. C'est une activité qui a été un engagement, c'est ça le syndicalisme.

• Quelles sont les batailles syndicales qui vous ont le plus marquées ?

- S'il fallait faire un tri, je dirais les grandes manifestations de 1997 pour la défense des droits acquis des fonctionnaires, la surrémunération en l'occurence. Il y a eu un mois de mobilisation et nous avons gagné.

Plus récemment il y a eu les 14 manifestations contre la réforme des retraites. Nous sommes descendus dans la rue, nous avons lutté, nous n'avons pas gagné mais c'était un grand moment syndical

• Quel regard portez-vous sur le syndicalisme aujourd'hui ?

- L'époque a changé, les gens ont changé. L'engouement pour le syndicalisme n'existe plus tant que ça, on observe la même chose en politique avec des partis politiques qui n'existent plus. 

Les gens sont devenus plus individualistes, alors que nous essayons de développer la camaraderie, la fraternité et la solidarité entre les travailleurs, ce qui est aujourd'hui assez compliqué.

• Pourquoi avoir fait le choix de quitter la direction de votre syndicat ?

- A un moment donné il faut savoir arrêter, il faut savoir laisser la place aux autres et prendre du recul. Il y a des talents et des personnes compétentes à FO, je vais tourner une page de ma vie et surtout ne pas interférer dans les affaires du syndicat.

J'ai rencontré de belles personne tout au long de ces années, je n'ai pas de remords, ni de regrets, je suis satisfait de mon parcours

• Quel est votre plus grand regret en termes de batailles perdues ?

- Ne pas avoir gagné la bataille des retraites. Après 14 manifestations, voir la déception chez beaucoup de personnes, chez nos camardes, et pour les retraités en général, c'est une vraie déception.  Mais on ne doit s'en prendre qu'à nous-mêmes : si on n'a pas été suffisamment fort dans la rue pour se faire entendre, c'est la loi du jeu.

Propos recueillis par AS

www.imazpress.com / [email protected]

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1 Commentaires
Teleplusbeau
Teleplusbeau
2 ans

Bravo kamarad de FO