Affaire des marchés de la CIVIS et de la SEMITA

Michel Fontaine sous contrôle judiciaire

  • Publié le 21 septembre 2006 à 00:00

L'affaire dite des marchés truqués de la CIVIS (communautés des communes de sud) et de la SEMITA (SEM informatique) a débouché ce mercredi 20 septembre 2006 sur le placement en détention provisoire de Willy Caderby, conseiller municipal et général, président de la commission d'appel d'offres de la Civis et PDG de la Semita et de Aslam Mallam Rashed, ancien directeur de la SEMITA. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierrre et président de la CIVIS, a été placé sous contrôle judiciaire

Il est 20 heures 30. Soulagées, les quelque 500 personnes solidaires de Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et président de la CIVIS quitté les abords du tribunal de la ville aux alentours après l'annonce de la décision de le placer sous contrôle judiciaire et de lui rendre sa liberté. La foule s'est rapidement dispersée mais pas sans avoir acclamé celui qu'elle soutenait sans répit depuis plus d'une dizaine d'heures. Michel Fontaine est sorti libre hier soir du tribunal de Saint-Pierre où il était entendu depuis le début de la matinée. Des remerciements, des promesses de soutien et un concert de klaxons plus tard, le maire de Saint-Pierre et président de la CIVIS est remonté dans sa voiture très certainement en direction de son domicile. Il reste sous contrôle judiciaire et n'a, entre autres, pas le droit de rencontrer les autres protagonistes de l'affaire SEMITA-CIVIS. Au même titre que le premier magistrat saint-pierrois, ils sont poursuivis sur des accusations de prise illégale d'intêrets et de détournement de fonds. Les faits supposés se seraient produits dans le cadre de marché publics passés par la SEMITA (une émanation de la CIVIS) pour le compte de la communauté de communes.

Détention provisoire

Plus tôt dans l'après-midi, Aslam Mallam Rashed, directeur général de la SEMITA est reparti du tribunal dans une voiture de police. Il a été placé en détention provisoire pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds. Deux heures plus tard, c'était au tour de Willy Caderby, conseiller municipal et général de Ravine Blanche, président de la commission d'appel d'offres de la CIVIS et PDG de la SEMITA, de partir dans une voiture de police. Il a également été placé en détention provisoire pour les mêmes motifs.
Quant aux deux autres personnes placées en garde à vue, à savoir Gérard de Rolland, responsable de la société RT2i, et Jean-Marc Laurent, directeur général de la CIVIS, elles ont été remises en liberté et placées sous contrôle judiciaire.

"Surprise et démesure" pour les avocats

Du côté des avocats de la défense, la tendance était à la déception : "Monsieur Caderby, a très mal pris la nouvelle car il estime qu'il est innocent. C'est une grande surprise et j'estime que le contrôle judiciaire était suffisant. Mon client va certainement faire appel", a déclaré Maître Boyer Rose à sa sortie du tribunal. Maître Lambert, avocat de Aslam Mallam Rashed, a préféré ne pas faire de commentaire et Maître Schwartz, avocat de Gérard de Rolland, a estimé que "ce dossier a pris une ampleur qui n'avait pas lieu d'être".
En tout cas, dès le début de la matinée, des centaines de personnes étaient venues devant le tribunal de Saint-Pierre apporter leur soutien au maire de Saint-Pierre entendu en tant que président de la Civis. La foule était majoritairement composée d'employés municipaux ou de la Civis qui avaient soit pris sur leur temps de travail, soit étaient en congé. Tous les partisans de Michel Fontaine ont une certitude "maire est innocent" dans cette affaire de délit de favoritisme, corruption active et passive et prise illégale d'intérêt.

Soutien des élus

À noter que, nombre d'élus étaient venus grossir les rangs des manifestants. Le troisième adjoint au maire, Roger Sparton, Christian Lauret, Stéphane Dijoux, Jean-Claude Lacouture, le maire d'Etang Salé ou encore Cyrille Hamilcaro, le maire de Saint-Louis... Toute une ribambelle d'élus était venu transmettre leur message de solidarité. "C'est le réseau d'amitié qui prime. Nous estimons qu'il ne s'agit certainement pas d'un enrichissement personnel mais nous admettons que Michel Fontaine ait pu signer des documents erratiques. Mais qu'il soit impliqué directement dans ces histoires, nous en doutons fortement", a déclaré Roland Hoareau, premier adjoint au maire.
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