Contre la réforme des retraites

Ne pas prendre en compte la colère des Français, c’est assumer la responsabilité du pire

  • Publié le 27 mars 2023 à 09:57
  • Actualisé le 27 mars 2023 à 15:51

C’est une nouvelle journée, lourde de tension qui commence ce lundi 27 mars 2023. À la veille d’une dixième journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale, la tension n’est jamais retombée, elle s’est même encore plus accentuée. Comment pouvait-il en être autrement, lorsque le président de la République, loin de tout, hors-sol et donc profondément méprisant, n’a pas fait autre chose que de « jeter un bidon d'essence sur le feu », ainsi que l’a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Comment se déroulera la manifestation de mardi, rassemblera-t-elle encore plus de monde que celle de ce jeudi 23 mars ? Il est évidemment trop tôt pour le déterminer. Ce qui paraît par contre inévitable, c’est un durcissement encore plus important des mouvements de colère.

1,09 million de manifestants en métropole du côté des autorités et 3,5 millions de manifestants du côté des syndicats... quelque soit le chiffre qui est retenu, la mobilisation a battu un nouveau record ce jeudi 23 mars.

Elle a aussi généré des actions « violentes » ainsi que le qualifie ceux-là mêmes qui sont à l’origine de cette violence. En l’occurrence, le président de la République, son gouvernement et sa majorité présidentielle qui ont imposé le 49.3. Cela contre l’avis des syndicats et d’une immense majorité des Français.

Dès lors, faut-il s’étonner que le sentiment d’impuissance des Français se mue en réaction brutale. À ne pas être écoutés, pas entendus, pas pris en considération, on en vient parfois à tout casser et en tout cas à ne plus condamner les « violences ».

Les reportages des médias nationaux montrent des pères et des mères de famille, syndiqués ou non -  et pour beaucoup d’entre eux n’ayant jamais manifestés - , approuvant de fait les barrages enflammés et le caillassage de certains édifices. « Lorsqu’on se fiche du peuple, il ne faut pas s’étonner que le peuple réagisse de cette façon », disait l’une des personne interviewée.

Fait notable, les habituels échanges gaz lacrymogènes contre cocktails Molotov, ne sont plus les seuls à opposer force de l’ordre et manifestants. Dans plusieurs villes de France, des mairies, des commissariats, des permanences d’élus ont été tagués et parfois incendiés.

Il sera toujours possible au pouvoir en place de vociférer contre ces « attaques inqualifiables », reste que ces édifices publics sont le symbole même l’autorité, celle que la population accuse de ne pas l’écouter et de mépriser.

Compte tenu de l’inflexibilité du chef de l’État, il l'a encore démontré de manière éclatante lors de son interview mercredi. Il est vain d’imaginer une quelconque accalmie dans le mécontentement.

Nous le disions, il est trop tôt pour savoir ce qu’il en sera de la mobilisation de mardi. Une chose est certaine, même si elle inférieure à celle du jeudi 23 mars, la colère elle, non seulement sera toujours présente, mais elle sera encore plus grande.

Avec tous les risques que cela suppose. Ne pas s’en rendre compte, ne pas le prendre en compte, c’est prendre le risque d’être responsable de tout, y compris du pire.

Il sera ensuite trop tard pour le regretter.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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9 Commentaires
Phil
Phil
1 an

Malheureusement , c'est le gouvernement le responsable , il faut quoi , des morts ??? La violence , que personne ne peut encourager , est à présent le seul moyen de se faire entendre ... le gouvernement veut-il mettre le pays à feu et à sang ? En son temps , Jacques Chirac avait eu la sagesse de déclarer que la loi sur le CPE ne serait pas appliquée , De Gaulle est parti après un référendum ... Aujourd'hui , aucune ouverture , aucun dialogue , le peuple souffre et n'a plus rien à perdre ... Je soutiendrai ce mouvement jusqu'au bout ! Nou tien bo nou larg pa !

Imaz Press Réunion
Imaz Press Réunion
1 an

Bonjour Arirelles, nous sommes un site d'information indépendant, pourquoi ? Belle journée

airelles
airelles
1 an

imazpress n'est donc pas un journal d'information indépendant ?

Imaz Press Réunion
Imaz Press Réunion
1 an

Bonne journée à vous aussi très cher Le Sudiste

Le Sudiste
Le Sudiste
1 an

C'est très grave de faire cela en tant que journaliste. Vous n'êtes plus que des toutous de la LFI

HULK
HULK
1 an

C'est malheureusement absolument vrai. Mais hélas MACRON ne peut pas faire autrement. Il n'a aucune empathie, méprise les gens et n'est pas pas capable d'entendre la réalité des événements. Il fait la politique du pire. Il est la honte de la FRANCE. Et ce n'est pas fini.

Imaz Press Réunion
Imaz Press Réunion
1 an

Bonjour Jean-Marc, nous sommes d'accord avec vous : "celui qui est violent porte la responsabilité de ses actes". C'est pour cela que nous mettons face à leurs responsabilité Emmanuel Macron et son gouvernement qui ont déclenché le chaos actuel. Si recontextualiser factuellement la situation et désigner les responsables s'appelle faire de la propagande, alors oui, nous faisons de la propagande. Très bonne journée à vous

Jean-marc
Jean-marc
1 an

C’est du journalisme ou de la propagande ?? Celui qui est violent porte la responsabilité de ses actes

CHABAN
CHABAN
1 an

..."...loin de tout, hors-sol et donc profondément méprisant, n’a pas fait autre chose que de « jeter un bidon d’essence sur le feu »,

Un bon résumé,

....."...On est dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie", s’est ému mercredi 22 mars sur franceinfo Me Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme.


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