Depuis le 27 septembre 2022 en Métropole, les salariés des sociétés TotalEnergies et Esso-ExxonMobil sont en grève. Cette situation a provoqué une pénurie de carburants dans plusieurs zones de l’Hexagone puisque les stations essences ne sont plus approvisionnées. Pas de panique ni d'inquiétude pour La Réunion. La grève n'a aucune répercussion sur l'alimentation en carburants des stations. Le circuit d'approvisionnement de l'île ne passes pas par la Métropole. (Photo d'illustration: rb/www.imazpress.com)Le carburant vendu à La Réunion vient de Singapour et non de Métropole. Les stations de l’île continuent donc d’être approvisionnés, sans problème ni conséquence particulière. La situation est la même qu'en mars 2021 lorsqu'à la suite d'une manœuvre, le porte-conteneurs Ever Given avait bloqué le canal de Suez pendant plusieurs jours. "Les carburants importés à La Réunion viennent d'Asie (Singapour en l'occurrence - ndr) et n’emprunte pas cette route maritime fréquentée par les navires en provenance d'Europe. Nous ne sommes donc pas concernés par le blocage du canal de Suez” avait déclaré à l'époque, en substance la Société réunionnaise de produits pétroliers (SRPP).
La situation est la même actuellement. "Il n’est pas question pour le moment de manque de carburant sur le territoire. La grève concerne la Métropole uniquement ; ce sont des salariés dans les raffineries. Notre carburant ne vient pas de ces raffineries. Nous ne sommes pas en situation de pénurie" confirme Jean Luc Ramassamy, gérant de station-service à la Rivière des Galets. Il précise n'avoir noté aucune augmentation de la fréquentation des automobilistes dans son point de vente.
- Pour des augmentations de salaire -
Pour rappel, depuis le 27 septembre, la CGT a lancé un appel à la grève dans les raffineries du groupe TotalEnergie et Esso-ExxonMobil en France métropolitaine. Les grèves touchaient jeudi cinq raffineries sur sept (quatre chez TotalEnergies et une chez Esso-ExxonMobil), et selon le ministère de la Transition énergétique sept gros dépôts de carburant sur environ 200
La CGT demande 10% d’augmentation salariale, pour compenser l’inflation annuelle prévue entre 6 et 7%, et faire profiter les salariés des énormes bénéfices engrangés par le groupe pétrolier.
Ce mercredi et ce jeudi le gouvernement a lancé la réquisition de deux dépôts pétroliers s dans l’espoir de réamorcer les pompes des stations-service françaises asséchées par le conflit sur les salaires qui dure depuis 17 jours chez TotalEnergies, mais qui a connu une accalmie chez Esso-ExxonMobil.
Jeudi à la mi-journée, les grévistes de l’une des deux raffineries d’Esso-ExxonMobil, à Fos-sur-Mer, qui n’avaient pas été visés par des réquisitions, ont en effet voté pour la levée de la grève, ont confirmé la CGT et la direction à l’AFP.
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Des salariés du dépôt de Mardyck, appartenant à TotalEnergies, “ont reçu la visite des forces de l’ordre à leur domicile pour leur faire signer un papier de réquisition et les enjoindre à venir travailler à partir de 14H00 cet après-midi jusqu’à 06H00 demain matin (…) afin d’assurer les opérations d’expédition de carburant” a expliqué à l’AFP Clément Mortier, secrétaire général FO du site.
Cette nouvelle réquisition de personnel gréviste fait suite à une première visant le dépôt d’Esso-ExxonMobil en Normandie mercredi. Le gouvernement compte ainsi alimenter les pompes en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, l’une des régions les plus touchées par l’impact de la grève des salariés de TotalEnergies, démarrée le 27 septembre.
Bien que le groupe TotalEnergies ait annoncé ce jeudi 13 octobre une augmentation de salaire de 6% pour les salariés concernés en France en plus d’un "bonus exceptionnel", la CGT a décidé de reconduire la grève sur l’ensemble des sites aujourd’hui en grève.
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“On ne négocie pas dans les médias”, a réagi le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini. “La direction continue de mépriser les organisations et les grévistes”, a-t-il ajouté auprès de l’AFP. Le syndicat réclame l’ouverture de négociations formelles sur les salaires entre la direction et les quatre syndicats représentatifs.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a annoncé le dépôt d'un recours en référé contre les réquisitions de quatre d'entre eux.
– “Main tendue” –
La fédération CGT de l’énergie a cherché à faire tache d’huile et appelé à “l’élargissement de la grève dans toutes entreprises de l’énergie”. Plusieurs centrales nucléaires ont été touchées mercredi par des mouvements de grève portant sur des revendications salariales. La centrale syndicale a aussi appelé les salariés de la SNCF et de la RATP à se mettre en grève le mardi 18 octobre
Devant ces menaces d’élargissement du conflit, jeudi matin, le gouvernement a fait pression sur TotalEnergies pour qu’il “augmente ses salaires”. La CGT doit “se saisir de la main qui a été tendue” pour négocier, a affirmé jeudi sur RTL le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ajoutant que le groupe avait “la capacité” et “donc le devoir” de le faire.
Le patronat s’est inquiété cette semaine des conséquences de cette grève sur la vie économique du pays. D’autant qu’elle s’ajoute à l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz qui fait courir “un risque majeur” à l’industrie française, a estimé Bruno Le Maire, selon lequel la production industrielle française devrait baisser de 10% au 4e trimestre 2022 par rapport au 4e trimestre 2021.
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