La SEOR lance une nouvelle campagne de sensibilisation pour limiter le risque d’échouage des jeunes Pétrels de Barau. Du 11 avril au 7 mai 2025, l’association appelle à une extinction maximale des éclairages pour protéger cette espèce endémique de La Réunion, classée en danger d’extinction. (Photo lâcher de pétrels 2023 photo RB/www.imazpress.com)
Comme chaque année en avril, les jeunes Pétrels de Barau s’apprêtent à prendre leur premier envol depuis les falaises du Piton des Neiges et du Grand Bénare pour rejoindre l’océan.
Suivant la lumière naturelle de la lune et des étoiles, ces oiseaux marins sont souvent désorientés par la pollution lumineuse des villes, ce qui provoque de nombreux échouages au sol. Une fois à terre, les Pétrels sont incapables de redécoller seuls, ce qui compromet leur survie sans intervention humaine.
La Société d’Études Ornithologiques de La Réunion (SEOR) prévoit cette année entre 950 et 1.300 échouages, un chiffre qui pourrait être dépassé en cas de mauvaise météo et d’un maintien des éclairages artificiels. En avril 2024, 1.351 Pétrels avaient été retrouvés échoués, bien au-delà des 830 initialement attendus.
- Une campagne d’extinction ciblée -
Pour limiter ces échouages, la SEOR appelle à une réduction drastique des éclairages artificiels du 11 avril au 7 mai, période correspondant à 97 % des échouages attendus. Cette période est divisée en deux phases critiques :
• Période "rouge" (début et fin de la période d’envol) : la SEOR recommande de limiter autant que possible les éclairages extérieurs et d’annuler les événements en soirée nécessitant un éclairage artificiel. Les éclairages sportifs devraient être coupés dès la tombée de la nuit.
• Période "noire" (du 18 avril au 4 mai) : cette phase de 17 nuits consécutives est la plus critique, avec 87 % des échouages attendus. La SEOR insiste sur la nécessité d’une extinction totale des éclairages dès 18h30, y compris les éclairages sportifs et ceux liés aux événements en extérieur.
- Une espèce menacée -
Le Pétrel de Barau est une espèce d’oiseau marin endémique de La Réunion, classée "en danger d’extinction" par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) depuis 2000 et protégée par un arrêté du 17 février 1989.
Ces oiseaux passent la majeure partie de leur vie en mer et ne reviennent sur l’île qu’une fois par an, entre septembre et avril, pour se reproduire.
Les échouages provoqués par la pollution lumineuse sont l’une des principales menaces pesant sur la survie de l’espèce. Une fois au sol, les jeunes Pétrels sont vulnérables face aux prédateurs et au risque de déshydratation.
La campagne de sauvetage mise en place par la SEOR chaque année permet de secourir plusieurs centaines d’oiseaux et de les relâcher en mer.
- Un appel à la mobilisation -
La SEOR invite l’ensemble des gestionnaires d’éclairages publics, privés et sportifs à participer à cet effort collectif de réduction de la pollution lumineuse.
L’association rappelle également l’importance de signaler tout Pétrel échoué, afin qu’il puisse être pris en charge rapidement par les équipes de la SEOR.
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