Pharmaciens en colère

Les malades paieront ou iront à l'hôpital

  • Publié le 24 janvier 2008 à 00:00

Les pharmaciens menacent de se déconventionner à partir du 1er mars 2008. "S'ils ne peuvent pas payer les médicaments, nous enverrons les malades à l'hôpital" indiquent les pharmaciens. "Sur la terre, on a ce qu'on mérite" ajoute le docteur Jatob

En France en général et à La Réunion en particulier, la santé va mal. Les pharmaciens et les médecins libéraux l'ont affirmé ensemble ce mercredi matin 23 janvier 2008. "D'une part, la population de la France vieillit et donc la demande de soin augmente. D'autre part, les plateaux techniques (pour les interventions chirurgicales, les examens etc - ndlr) coûtent de plus en plus cher. Donc il faut savoir si la France a encore les moyens d'assurer un bon système de santé. Si ce n'est plus le cas il faut le dire" a remarqué le docteur Jatob, président de SOS Réunion.
Et dans quelques semaines les choses risquent d'aller encore plus mal. Pour protester contre la baisse de 3% des prix des médicaments, les pharmaciens menacent de se déconventionner au 1er mars prochain. Les malades, y compris les bénéficiaires de la CMU devront alors payer leurs médicaments. Sans aucune certitude de remboursement. La sécurité sociale a en effet prévenue qu'elle ne rembourserait pas les médicaments achetés dans les pharmacies déconventionnées

"On a ce qu'on mérite"

Colère des pharmaciens. "Refuser de rembourser les médicaments alors que des cotisations sociales sont retenues tous les mois sur les salaires des assurés sociaux est tout simplement inadmissibles" affirme Fred Sautron, présidente du syndicat des pharmaciens. "Cela revient à dire que nous n'avons pas le droit de ne plus vouloir de la convention actuelle. Ce n'est pas normal" ajoute-t-elle.
Quant à savoir quel sort sera réservé aux malades qui ne pourront pas payer, la réponse est très claire. "Nous remplirons une feuille de soin, nous la remettrons aux assurés sociaux, nous leur demanderons de payer leurs médicaments et de se faire rembourser par la Sécurité sociale. Cet organisme devra prendre ses responsabilités" indique Fred Sautron "Si un malade ne peut pas payer, nous l'enverrons à l'hôpital, parce que l'hôpital est quand même là pour les gens démunis" dit-elle encore. "Les malades devront aller se plaindre à la Sécu" estime pour sa part le docteur Jatob. Il lâche ensuite: "sur la terre on a ce que l'on mérite. Si actuellement nous avons un système de santé qui se dégrade tous les jours, c'est peut-être parce que les Français n'en veulent plus. Lorsque l'on met des dirigeants en place il faut savoir leur dire: la santé c'est notre priorité".
Pharmaciens et médecins dénoncent par ailleurs le déremboursement de plusieurs centaines de médicaments "qualifiés par l'État de "médicaments de confort" comme s'il pouvait y avoir des maladies de confort" regrettent-ils.
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