Budget 2011 de l'Education nationale - Réaction du SE-UNSA

"Planification de destructions massives d'emplois"

  • Publié le 2 juin 2010 à 14:15

La section locale du SE-UNSA (syndicat des enseignants) a réagi dans un communiqué ce mardi 1er juin 2010, après la publication, par le journal Libération, de documents internes transmis par le ministère de l'Education nationale aux recteurs d'Académie. Une douzaine de pistes y sont détaillées pour supprimer des postes de 2011 à 2013 dans le cadre de la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. "Ce vade-mecum détaille cyniquement toutes les pistes à explorer pour supprimer 16 000 emplois dans le budget 2011 de l'Éducation nationale" estime Jean-François Rialhe, secrétaire général du SE-UNSA 974.

"Rien n'échappe à cette chasse budgétaire qui explore les moindres recoins du système éducatif sans que les questions pédagogiques de fond soient évoquées. Par contre, on y lit, avec force détails, les procédures juridiques à maîtriser, les écueils politiques à éviter ou encore les outils méthodologiques à utiliser" critique le syndicat des enseignants.

Selon ces documents confidentiels, ""en primaire, il s'agirait d'augmenter les effectifs par classe, de continuer à diminuer la scolarisation des enfants âgés de deux ans en maternelle, d'augmenter le nombre de professeurs vacataires pour faire des remplacements courts"", rapporte le journal Libération. "Et toujours dans le premier degré, concernant les enseignants spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire (dits Rased), le document évoque trois scénarios dont un de suppression totale de leurs postes" poursuit le journal.

"Dans le premier degré, la recherche d'économies conduit à abandonner le dispositif de remplacements actuel au profit de vacataires. Les réseaux d'aide (Rased) restent une cible privilégiée. Persistant à confondre les différents dispositifs, le ministère préconise la disparition des psychologues scolaires et des maîtres spécialisés. La réduction du taux de scolarisation des enfants de deux ans, quant à elle, est toujours considérée comme un gisement de suppression d'emplois" commente la section locale du SE-UNSA.

En collèges, le ministère prône aussi d'examiner "la taille des classes", et de continuer à fermer des petits établissements; en lycées, il est proposé de "rationaliser" l'offre scolaire et la carte des formations, peut-on lire dans Libération. "Le collège, le lycée et le lycée professionnel sont dans le collimateur. Les analystes zélés du ministère envisagent une augmentation générale des effectifs par classe malgré les recommandations pédagogiques d'individualisation de l'enseignement... Le collège, déjà en souffrance, pourrait voir ses classes passer de 24 à 30 élèves en moyenne!" assure le secrétaire général du SE-UNSA 974.

Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, "a déclaré mardi que "la question des moyens n'est pas la réponse aux problèmes de l'Education nationale aujourd'hui. C'est une question d'organisation, d'efficacité du système de l'Education. Nous verrons combien de suppressions de postes il y aura en 2011. Il y aura le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux. Je ne peux pas dire aujourd'hui par combien de postes cela se traduira dans le budget 2011, ce sera présenté au Parlement à la fin du mois de juin"" rapporte l'AFP.

Ce "dialogue" entamé début mai entre le ministère et les académies doit en effet aboutir le 15 juin 2010 à élaborer le "schéma d'emplois" pour les rentrées 2011 à 2013. Environ 40 000 postes ont déjà été supprimés dans l'Education nationale entre 2008 et 2010, précise Libération.

Le PCR a indiqué dans un communiqué ce mercredi que les suppressions de postes dans l'Education nationale risquent de "peser très lourd dans l'éducation à La Réunion. La moyenne d'élèves par classe est déjà plus élevé qu'au niveau national. Avec l'objectif du non remplacement d'un professeur sur deux partant à la retraite, certaines écoles des hauts de l'île qui risquent de fermer à la rentrée prochaine, victime d'opération de regroupements".

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