Un courrier a été adressé au Premier ministre

Projet sud-africain à Saint-Louis : les agriculteurs interpellent Jean-Marc Ayrault

  • Publié le 12 septembre 2013 à 07:00
Jean Yves Minatchy Jean Bernard Gonthier

Après le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert, c'est au tour de la chambre d'agriculture de La Réunion de s'insurger contre le projet sud-africain de construction d'un centre commercial et d'un hippodrome sur la Plaine du Gol. Un courrier signé du vice-président Jean-Yves Minatchy a ainsi été adressé ce mercredi 11 septembre 2013 au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. " Nous demandons votre soutien (...) pour que ce projet réduisant des terres agricoles et freinant le développement de la filière canne sur la commune de Saint-Louis ne voit pas le jour ", écrivent notamment les agriculteurs.

" Le dernier recensement agricole à La Réunion a montré que l'agriculture a perdu 879 hectares de terre sur les dix dernières années. Ce qui signifie que tous les jours, notre île perd 2 400 m2 de terres agricoles au profit d'une urbanisation galopante, sans aucune compensation ", s’alarme Jean-Yves Minatchy, soulignant qu’il " est donc grand temps d'arrêter l'érosion en sauvegardant nos terres de tous les projets d'aménagement du territoire grignotant la surface agricole utile. "

" Or, la tenue d'une réunion de travail le 6 septembre dernier à la mairie de Saint-Louis, avec des Sud-Africains projetant d'acheter avec des agriculteurs en activité entre 60 et 80 hectares de terres agricoles, sur la Plaine du Gol pour y construire un grand centre commercial et un hippodrome, est un exemple contradictoire du politique sur sa volonté de préserver le foncier agricole ", poursuit-il.

" Ce projet touchant une zone irriguée par l'interconnexion du Bras de Cilaos et du Bras de la Plaine dont les travaux ont été financés par l'Europe et le Département soulève notre indignation. Assisterait-on là à un détournement des financements publics à d'autres fins ? ", s’interroge le vice-président de la chambre d’agriculture.

Il s’inquiète également " qu'une dizaine de familles d'agriculteurs risquent de se retrouver au chômage par spoliation de leur terre et la filière canne, pilier de l'économie agricole, de perdre entre 8 000 et 10 000 tonnes de canne à sucre ".

" Nous tenions à vous informer de notre colère face à l'annonce d'un tel projet jusqu'ici tenu secret. C'est d'autant plus insultant et révoltant qu'il doit se réaliser à proximité d'une usine sucrière. Nous tirons la sonnette d'alarme et dénonçons cette perte de foncier agricole, le manque de respect des agriculteurs, de leur outil de travail et de leur gagne-pain. Nous demandons votre soutien et celui de tous les acteurs économiques, environnementaux et politiques pour que ce projet réduisant des terres agricoles et freinant le développement de la filière canne sur la commune de Saint-Louis ne voit pas le jour ", conclut le courrier de la chambre d’agriculture, qui a également été adressé au ministre de l’Agriculture, au ministre de l’Outre-mer, au président du conseil régional et à la présidente du conseil général.

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