Aucune restriction en vue

Ressources en eau : La Réunion n'est pas (tout à fait) à sec

  • Publié le 4 mars 2023 à 11:41
  • Actualisé le 4 mars 2023 à 18:13

La situation des ressources en eau à La Réunion est contrastée en cette saison des pluies. Alors que les littoraux nord et l’est sont excédentaire en matière de pluviométrie, les hauts de l’île, mais aussi le sud, sont en déficit. Les prévisions de Météo France pour les trois mois à venir tendent vers un maintien de cette situation. Dans ce contexte, difficile de prédire dans quelle situation se déroulera la saison sèche, mais on sait d’ores et déjà que certains agriculteurs risquent de se retrouver en difficulté.

« Dans le sud, nous rencontrons deux cas de figures : les agriculteurs qui voient leur facture d’eau flamber, et ceux qui font le choix de moins irriguer leurs parcelles » explique Bruno Robert, 1er vice-président de la chambre d'Agriculture.

Une situation qui pourrait s’étendre aux hauts, si les deux prochains mois restent avares en pluie. Un scénario qui n’est pas à écarter, alors que Météo France prévoit une pluviométrie dans la moyenne pour la région, qui a été déficitaire ces deux derniers mois. Dans le sud, le déficit devrait se maintenir.

Un manque de pluie qui n’est pas sans conséquence : si aucune restriction n’est nécessaire, la consommation en eau, elle, explose sur les exploitations. Et pour ceux qui ont fait le choix de se serrer la ceinture et de diminuer les cycles d’arrosage, un impact sur le rendement risque fortement de se faire ressentir. « Il y aura forcément des pertes pour ceux qui n’ont pas les moyens de composer avec l’augmentation des factures d’eau » estime Bruno Robert.

 Des inquiétudes subsistent donc du côté des agriculteurs, qui ont vécu une situation difficile l’an dernier, où la sécheresse avait fortement impacté les récoltes.

Malgré une saison des pluies globalement dans les clous, du côté de l’Office de l’eau, on suit tout de même la situation de près. « On constate une amélioration notable en matière de pluviométrie pour le mois de janvier, et Freddy en février, bien que les pluies ont été limitées, a permis de recharger un peu les ressources » nous explique-t-on.

Pour autant, l’Office rappelle que la saison des pluies de l’an dernier avait été bonne, mais avait ensuite était suivie d’une saison sèche particulièrement aride, du mois de mai jusqu’à décembre. C’est d’ailleurs la troisième saison la plus déficitaire en 51 ans.

« Cette année les ressources sont un peu plus faibles qu’il y a un an, il faut donc espérer que la situation s’améliorera dans les deux prochains mois, et que la saison sèche sera quand même arrosée. »

- Une situation suivie de près -

Du côté de la préfecture, « la situation est suivie de près ». Les établissements publics de coopération intercommunale se réuniront en fin de mois afin « de refaire un point de situation complet ». Un bilan de la saison sera par ailleurs effectué à partir du 15 avril, date officielle de la fin de la saison des pluies.

Par ailleurs, à ce stade, « il n'a pas d'information particulière sur des difficultés approvisionnement en eau. Dans le sud de l'île, l'absence de précipitations conduit à des consommations d'eau supérieures pour les agriculteurs raccordés aux réseaux d'irrigation, mais il n'y a pas de difficulté d’approvisionnement des périmètres irrigués » indique la préfecture, excluant donc toute restriction pour les semaines à venir.

Une situation bien éloignée de la Métropole, qui subit une sécheresse inquiétante. La France métropolitaine n’a en effet pas connu de véritables pluies pendant 32 jours entre janvier et février : une absence de précipitations qui égale le record tout récent de 2020 et compromet le rétablissement des nappes phréatiques, épuisées par la sécheresse historique de l’an dernier.

Dans ce contexte, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, a appelés les préfets à prendre des arrêtés de restriction d’eau “dès maintenant” pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été. Un appel qui ne concerne donc pas La Réunion donc, bien qu’une attention particulière soit portée, comme toujours, à nos réserves en eau.

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion

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