Dans un communiqué publié ce mercredi 31 août 2022, le groupe Run Market dément "la disparition inéluctable" de son enseigne, annoncée le lundi 22 août par Christophe Girardier, rapporteur d'une l'étude de l'Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR). Soulignant que cette structure n'a pas pu avoir accès aux informations "confidentielles" "permettant d'apprécier les perspectives de relance de (son) activité", le groupe de grande distribution estime que "Christophe Girardier porte préjudice à l'image de Run Market" et se réserve "le droit d'engager les poursuites légales qui s'imposeraient" (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)
"Le groupe Run Market fait suite aux déclarations de Monsieur Christophe Girardier relayées ces derniers jours dans la presse, au titre d’un pré-rapport de l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus (OPMR) annoncé pour fin-septembre" commence par écrire le groupe de grande distribution.
"Le consultant de l’OPMR, qui annonce dans sa synthèse " la disparition inéluctable " de Run Market, n’a pas pu avoir accès aux informations sur la conciliation signée entre les partenaires financiers du groupe, par nature confidentielles, et permettant d’apprécier les perspectives de relance de l’activité. Sa conclusion sans appel à l’égard de Run Market est fondée sur une analyse très partielle et très incomplète" ajoute Run Market.
"De son côté et conformément à l’accord de conciliation signé entre ses partenaires financiers, et homologué fin juin 2022, Run Market a lancé une revue stratégique dont les résultats sont attendus pour le début du mois de novembre. Les conclusions seront communiquées à qui de droit" dit encore le groupe de grande distribution avant d'ajouer : "depuis la création de Run Market, les mesures sanitaires d’urgence liées au Covid, ainsi que la désorganisation des transports maritimes, ont fortement impacté son activité et freiné le développement de ce tout jeune groupe".
Run Market soummogne qu'"afin d’adapter les financements du groupe dans ce contexte difficile, des discussions ont été menées avec ses partenaires financiers au cours du premier semestre 2022. Elles ont abouti à un accord de conciliation homologué fin juin 2022. Dans le cadre de cet accord les actionnaires ont renouvelé leur soutien au groupe".
le groupe de grande distribution estime ensuite "par ses déclarations, Monsieur Christophe Girardier porte préjudice à l’image de Run Market et à son activité" et anonce donc qu'il "se réserve le droit d’engager les poursuites légales qui s’imposeraient".
Pour rappel, il y a deux ans, lors du rachat par le groupe GBH, l’OPMR et l’agence de consulting par le biais de Christophe Girardier, rapporteur de l’étude, avaient mis en exergue les risques de cette opération. Pour autant, l’Autorité de la concurrence avait donné son feu vert le 26 mai 2020. Toutefois, l’Autorité avait demandé au groupe GBH de céder une partie de ses actifs pour éviter une atteinte à la concurrence. Le groupe a donc cédé quatre hypermarchés à Make Distribution sous l’enseigne Run Market et deux au groupe Thien Ah Koon.
À la suite de cette opération de rachat et de cession de quatre hypermarchés au groupe Make Distribution, l’étude menée par l'OPMR dit avoir noté une baisse drastique de l’activité dans les enseignes, alors que sous l’enseigne Jumbo Score, la clientèle était présente.
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"La défaillance de Make Distribution est imminente", avait alors commenté Christophe Girardier. Selon lui, de nombreux fournisseurs seraient impayés depuis près de six mois. "Il y a également une rupture des produits locaux et une paupérisation de l’offre", note le rapporteur de l’étude. "Une spirale", qui, selon Christophe Girardier, "aboutit toujours à un échec". Plusieurs risques sont donc à craindre du côté de la grande distribution, notamment sur l’impact des prix et la diversité de l’offre. "Ce qui mettrait à mal l’équilibre de l’économie de l’île. Autre impact majeur, l’avenir des 780 salariés qu’emploi le groupe Make Distribution et les enseignes Run Market.
Selon ces éléments, le groupe Make Distribution perdrait environ un million d’euros par mois. Toujours selon l'étude, le groupe cumulerait une dette estimée en 70 et 80 millions d’euros.
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