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Saint-Louis : une oeuvre d'art créée par des lycéens pour sensibiliser à la cause des migrants

  • Publié le 29 avril 2023 à 12:15
  • Actualisé le 29 avril 2023 à 13:04

Inspirée par l'un de nos éditos, Sophie Hoarau, professeure de lettres-histoire au lycée professionnel Victor Schoelcher à Saint-Louis a créé avec ses élèves une œuvre pour sensibiliser à la cause des migrants. La production artistique a été accrochée dans l'établissement ce jeudi 27 avril 2023 dans le cadre de l'inauguration d'une galerie d'art lycéenne baptisée Karo d'Art et parrainé par l’artiste Richard Riani (photos : Sophie Hoarau)

En ce mois d'avril, le lycée de Saint-Louis a décidé de mettre en place un nouvel espace de rencontre avec l'œuvre d'art. Pour son inauguration, la galerie accueillait le vernissage d'une nouvelle exposition nommée "Migrations".

- "Une urgence d'agir" -

Le 10 février, l'édito "Migrants : pour notre honneur de Réunionnais, peuple banian, arrêtons les fantasmes et la xénophobie" était publié sur notre site et dénonçait une nette montée de la xénophobie à La Réunion.

À sa lecture, Sophie Hoarau s'est dit "révoltée" et a ressenti "comme une urgence d'agir, parler et faire du bruit" face "aux commentaires haineux de quelques Réunionnais à l’arrivée de migrants Sri Lankais ou Pakistanais qui espèrent trouver refuge à La Réunion".

À lire aussi : Migrants : pour notre honneur de Réunionnais peuple banian, arrêtons les fantasmes et la xénophobie

Le thème "migrant" étant au programme de seconde professionnelle, la professeure a décidé de faire participer les élèves à la création d'une œuvre d'art sensibilisant à la cause des migrants.

Pendant quelques mois, 150 savates ont été récoltées et assemblées en rideau-frontière. L'œuvre s'intitule "objets trouvés, migrants disparus" en rappel à leur "arrivée pieds nus, à peine vêtus".

"Savates, premier objet perdu par les migrants qui arrivent « pieds nus », accessoire de base éparpillé sur terre ou sur un rivage, que l’on pousse plus loin, ramasse ou jette. Ces savates « trouvées » soulèvent des interrogations : que sont devenus les hommes, femmes, enfants qui les portaient ?" développe l'enseignante.

- Demander plus d'humanité -

Par cette création, les élèves de la classe de seconde Métiers de la Relation Clients (2MRC) ont souhaité "demander plus d’humanité pour les migrants et dire NON à la xénophobie" indique la professeure.

"Aujourd’hui nous sommes du bon côté de la frontière. Mais demain ? Cette œuvre artistique, politique et symbolique a été réalisée par des adolescents pour appeler les Réunionnais à plus de tolérance, plus d’humanité. Comment pouvons-nous penser rejeter ces migrants à la mer, les envoyer à la mort, nous qui sommes issus de peuples débarqués sur cette île, pour la plupart - migrants forcés - dans la cale des négriers ?" poursuit-elle.

En parallèle, les lycéens ont étudié "Piliers des migrants disparus" de Barthélémy Toguo, "Bouée" de Camille Bleu-Valentin et "Comment pouvons-nous les envoyer à la mort", un texte de le Clézio.

"Escape to freedom", une exposition de l'artiste Richard Riani ainsi qu'une une œuvre de Christian Duquenois sont mises en avant dans la nouvelle galerie d'art aux côtés de l'œuvre lycéenne.

ks/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Fleetstreet
Fleetstreet
1 mois

Votre message est poignant. Bravo et merci.