Sécurité routière

40 morts sur les routes réunionnaises en 2024 : les autorités en appellent à la responsabilité individuelle

  • Publié le 21 février 2025 à 12:00
  • Actualisé le 21 février 2025 à 12:01
controle routier gillot

Une opération conjointe entre police et gendarmerie a été menée ce jeudi 20 février 2025 à Sainte-Marie pour sensibiliser les usagers de la route et sanctionner les infractions. En marge des contrôles, les chiffres de la sécurité routière ont été dévoilés. Et ils sont inquiétants. En 2024, l'île a enregistré une hausse de 33% des décès sur les routes. Les contrôles vont ainsi se renforcer, mais les autorités en appellent à la responsabilité individuelle pour lutter contre la mortalité routière. (Photos : sly/www.imazpress.com)

Le constat est sans appel : en 2024, 40 personnes ont perdu la vie sur les routes réunionnaises, contre 30 en 2023. Une augmentation de 33% qui inquiète les autorités. 

"Ce bilan doit nous appeler à un sursaut", alerte Vincent Bernard-Lafoucrière, directeur de cabinet du préfet, présent lors de cette opération de contrôles coordonnée proche de l'aéroport à Sainte-Marie.

Les chiffres montrent une hausse générale de l’accidentalité : 931 accidents corporels ont été recensés en 2024 contre 882 en 2023, avec 1.137 blessés et une augmentation de 37% des hospitalisations (333 contre 243).

Les automobilistes restent les plus touchés, représentant 38 % des décès, suivis des piétons (30%), des motards (18%) et des cyclistes (8%). Les principales causes d’accidents restent les mêmes : l’alcool et la vitesse, responsables chacun de 26% des décès, suivis de la consommation de stupéfiants (20%).

"Nous savons que l’alcool et les stupéfiants sont un véritable fléau sur nos routes", reconnaît Vincent Bernard-Lafoucrière. 

- Contrôles renforcés et mesures préventives -

Face à cette situation, les forces de l’ordre multiplient les contrôles. "Ces opérations coordonnées entre la police et la gendarmerie ont lieu plusieurs fois par semaine sur toute l’île", rappelle le directeur de cabinet.

L’objectif est double : sanctionner les infractions mais aussi prévenir les comportements à risque. 

Sur place, policiers et gendarmes ont mis en place un dispositif renforcé : contrôle des vitesses en amont pour la police avec dépistage de l’alcool et des stupéfiants, et fouilles des véhicules avec l’aide de chiens spécialisés pour les gendarmes.

"Nous contrôlons environ 100 véhicules en quatre heures, en vérifiant toutes les infractions possibles : conduite en état d’ivresse, usage du téléphone, non-port de la ceinture…", détaille le capitaine de gendarmerie Alexandre Develay, commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière. Ce dernier explique que les refus d'obtempérer restent stables sur l'île. Regardez :

La coopération entre les forces de l’ordre permet de renforcer l’efficacité des contrôles. "Il n’y a pas de frontière entre la police et la gendarmerie sur la sécurité routière. Nous travaillons ensemble régulièrement pour multiplier les actions", explique Jean-Christophe Boubault, commandant de police et adjoint au chef de l’unité d’ordre public.

Au total, les forces de l'ordre ont relevé : trois conduites sous stupéfiants, deux conduites sous l'empire d'un état alcoolique, une détention de produits stupéfiants, un défaut de permis de conduire, un défaut de contrôle technique, six défauts d'assurance, huit infractions diverses. 22 excès de vitesse ont été relevés. Trois véhicules ont été mis en fourrière.

- Des sanctions immédiates pour les infractions graves -

Lors de l’opération, les contrôles de vitesse ont permis d’intercepter plusieurs automobilistes en grand excès de vitesse. Alors que nous échangions avec le commandant de police, ce dernier a notamment été informé qu'une moto venait d'être flashée à 130 km/h sur une route limitée à 70.

"Dans ce cas, nous sommes sur un excès de plus de 50 km/h, ce qui entraîne une mise en fourrière du véhicule, une amende pouvant aller jusqu’à 1.500 euros, une suspension de permis avec retrait de six points, et une comparution devant le tribunal", précise le commandant Boubault.

Concernant la consommation de stupéfiants, les tests salivaires permettent d’identifier plusieurs substances (cocaïne, THC, opiacés, méthamphétamines). En cas de résultat positif, le permis est immédiatement retiré, le véhicule placé en fourrière et une convocation est adressée au contrevenant.

- Un appel à la responsabilité individuelle -

Au-delà des contrôles, les autorités insistent sur la nécessité d’un changement de comportement. "Nos infrastructures routières ne sont pas dangereuses. Ce qui l’est, ce sont les pratiques des usagers", insiste Vincent Bernard-Lafoucrière. Écoutez :

Il rappelle que les automobilistes sont souvent responsables des accidents impliquant des piétons. "L’inattention peut être en cause, mais la majorité des accidents est dû aux comportements des conducteurs."

Pour renforcer la sensibilisation, les actions de prévention seront intensifiées en 2025. "Nous avons 60 bénévoles qui interviennent dans les établissements scolaires et auprès de tous les publics. Ce travail est essentiel pour porter le message de la sécurité routière", souligne le directeur de cabinet.

Le "plan radars" se poursuit également, avec un objectif de 36 dispositifs opérationnels contre 24 actuellement, afin de limiter les excès de vitesse. Un renforcement jugé indispensable, alors que la vitesse reste l’une des principales causes de mortalité routière, avec une moyenne de 10 décès par an liés à ce facteur.

Les autorités le martèlent : la sécurité routière, c'est l’affaire de tous. "Le plus simple pour éviter des drames, c’est d’adopter des comportements responsables", conclut Vincent Bernard-Lafoucrière.

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Bruno Bourgeon
Bruno Bourgeon
7 mois

Quand on examine une statistique én 2024 on ne compare pas à l’exception de 2023 seulement mais à toutes les années précédentes. Vous verrez que globalement l’accidentologie par véhicules de transport est en baisse chaque année.

Pierrot 974
Pierrot 974
7 mois

Si on interdisait le commerce des BMW et autres Mercedes, cela diminuerait déjà le nombre de ceux qui se croient les dieux de la route pour qui tout est permis.

wow
wow
7 mois

vivement les radars anti bruit pour attraper tous les drag pipe et les pop and bang, et forcer tous ces "conducteurs" à payer le prix de leur connerie. vu qu'il se crash pas assez vite, ce qui est bien dommage pour la tranquillité de tous.

ben
ben
7 mois

la vitesse reste l’une des principales causes de mortalité routière l alcool en 2eme,jamais eu de controle vitesse et alcool,j en suis à 2 languet thc ,chercher l erreur!