Les résultats de l'enquête publique relative au projet de Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) "recul du trait de côte et submersion marine" sur la commune de Saint-Paul, ont été publiées. Le commissaire enquêteur a émis un avis favorable, accompagné de la réserve suivante : supprimer le zonage rouge hachuré et en faire une zone rouge similaire aux autres. Autrement dit, interdire les constructions sur la plage de l'Hermitage et à l'arrière de cette dernière. De quoi modifier le projet de recul des paillotes et satisfaire les membres du collectif de Défense du domaine public maritime (DPM).
Il a pour objet de règlementer l'occupation des sols, au regard du risque d'érosion et de submersion marine, le plan de prévention des risques littoraux de Saint-Paul est en bonne marche.
"Avis favorable"
À l'issue de l'enquête publique, qui a duré 39 jours (du 5 mars au 12 avril), le commissaire enquêteur, désigné par le président du tribunal administratif a rendu ses conclusions. Selon lui, le projet "répond à la mission de protection des personnes et des biens incombant à l'Etat, face aux catastrophes naturelles".
Il a donc émis un "avis favorable", comportant néanmoins une réserve importante. Celle de supprimer le zonage rouge hachuré (NDLR : zone de recul des restaurants existants) pour en faire une zone rouge (NDLR : interdite à toute construction). En résumé : interdire toute construction sur la plage de l'Hermitage et à l'arrière de cette dernière, sur les espaces boisés de pique-nique.
Recommandations
Aussi, le commissaire enquêteur a formulé les recommandations suivantes :
- Elaborer un projet alternatif d’offre de restauration aux usagers de la plage et aux touristes, à court délai afin de sauvegarder le plus d’emplois possibles.
- Faire respecter les réglementations relevant de tous les domaines, et plus particulièrement l’occupation du domaine public, l’urbanisme, la salubrité et l’hygiène, la lutte contre les nuisances visuelles, olfactives et sonores, la circulation et le stationnement, afin d’éviter les conflits d’usage, les troubles à la tranquillité publique et au voisinage, et le sentiment d’un " deux poids, deux mesures ", souvent évoqué par les administrés au cours de l’enquête.
- Concernant les divers secteurs urbanisés menacés par l’érosion côtière, et notamment le secteur de la Baie, Grand-Fond et l’Hermitage, étudier les
modalités (faisabilité, coût, fourniture en matériaux, périodicité …) de mesures douces de protection (réengraissements, végétalisation …) effectuées à titre régulier. Cela permettrait de protéger le littoral et les populations, en évitant les travaux lourds réalisés en urgence, avec des inconvénients et des effets collatéraux mal maîtrisés.
Le collectif DPM a participé à l'enquête publique
Durant l'enquête publique, le commissaire enquêteur affirme avoir reçu la visite, à plusieurs reprises, des membres du collectif DPM. Parmi eux, un homme a déclaré protester contre la présence des restaurants sur la plage de l’Hermitage, et dénoncer l’absence de poursuites des contrevenants. Plus précisément, il a protesté contre le " projet de zone constructible à l’arrière, là où les gens viennent pique-niquer " et dénoncé les constructions en dur, et " l’intention de couper des arbres centenaires ". Un autre membre du collectif a demande "une protection maximale des plages contre l’érosion, notamment en faisant " respecter la loi "".
L'avis de Saint-Paul
La Ville de Saint-Paul et le TCO ont également émis un avis favorable au projet de PPRL. Aussi, le commissaire enquêteur a rencontré le maire saint-paulois, Joseph Sinimalé. Voici le résumé qu'il a fait de son entretien avec l'élu:
"Il (Joseph Sinimalé) sait devoir concilier les contraintes réglementaires, qui tendent à se renforcer au fil des années, et la nécessité de moderniser l’offre de restauration, de Trou d’eau à la baie de Saint-Paul (place du marché forain), en passant par l’Hermitage qui est sujet à polémique. La zone rouge hachurée a été initialement négociée avec l’État avec l’objectif de procéder à un recul des établissements existants pour maintenir les emplois et l’activité économique, tout en préservant le rivage.
Si l’option zone rouge hachurée n’est pas viable, il faudra libérer du foncier, pour préserver et développer l’activité économique en arrière de la bordure littorale, mais cela retardera une nouvelle fois le processus d’adaptation de l’offre touristique."
Dans son rapport, le commissaire enquêteur indique : "au jour de l’entretien, le maire n’avait pas encore tranché la question de ce réaménagement de l'Hermitage".
Une annonce au second semestre 2018
Maintenant que le commissaire enquêteur a émis un avis favorable, il appartient au préfet de La Réunion d'approuver, ou non, le PPRL de Saint-Paul. Et ce, par arrêté préfectoral, dans un délai de quelques semaines. Selon nos informations, une annonce devrait être faite au second semestre 2018. Le représentant de l'Etat est libre de suivre, ou non, les préconisations émises par le commissaire enquêteur. Néanmoins, avant même la tenue de l'enquête publique, le préfet avait annoncé vouloir transformer la zone rouge hachurée en zone rouge et donc interdite à toutes constructions.
Il serait donc incohérent que la préfecture change d'avis suite aux résultats de l'enquête publique. Une fois approuvé, ce plan de prévention des risques littoraux sera annexé et imposé au plan local d'urbanisme (PLU).
sw/www.ipreunion.com Mise en ligne : le 01/06/2018 à 3:00 Actualisé à 12:17
Ce que les touristes de la Réunion veulent c'est de l'authenticité : boire une dodo ou un cot ou une eau petillante ou un rhum arrangé maison sur la plage en mangeant un macatia bouchon gratiné sous une parasol ou à l'ombre d'arbres.
Pour le bien de tous, la zone rouge hachurée doit devenir zone rouge.