Tribune libre du SNALC-FGAF

Taper sur les professeurs, sport national ?

  • Publié le 20 octobre 2016 à 16:00

Le SNALC-FGAF fait part de sa "légitime exaspération face aux violences que subissent nos collègues", dans un communiqué que nous diffusions en intégralité. (photo d'illustration)

Pour le SNALC, les nombreuses affaires de violences physiques envers les professeurs et les chefs d'établissement qui ont été relayées par les médias ne constituent que la partie émergée de l'iceberg. La dégradation du climat scolaire est réelle, confirmée par les enquêtes internationales et nécessite des réponses fortes en termes de moyens humains, mais aussi sur le plan de l'autorité de nos professions, terriblement malmenée depuis trop longtemps.

Le SNALC ne peut donc ignorer le " prof-bashing " perpétuel auquel nous sommes confrontés. Quand ce n'est pas un ancien président de la République qui parle de nos 6 mois de vacances (qu'il vienne donc préparer nos cours, corriger nos copies et qu'il essaie de tenir une journée face à des classes !), ce sont les gros titres sur " l'absentéisme " des professeurs. Le SNALC rappelle que nous ne sommes pas absentéistes, mais absents, pour des raisons parfaitement valables et indépendantes de notre volonté (par exemple, quand nous sommes à l'hôpital avec une mâchoire cassée). Il est inouï qu'il puisse sortir de telles énormités ignorant la montée en charge du travail confié aux enseignants depuis ces dernières décennies, l’augmentation de la difficulté du métier, la prise en charge par les professeurs de tâches administratives de validation et de bureaucratie sans parler du travail de préparation, de correction, de recherche pédagogique, de gestion des groupes de plus en plus hétérogènes et violents….

Il semble ignorer que le Ministère lui même mentionnait que la charge de travail des enseignants dépasse de loin les 35h hebdomadaires. Une étude de l’INSEE de 2010 donne 41h17 de moyenne de travail pour cette profession. Il ose parler de 6 mois de l’année ignorant les autres mois de travail et les préparations de séquences pendant les vacances.

Il est choquant, déshonorant voire insultant de tenir de tels propos au moment où le métier rencontre une véritable crise des vocations et affronte tant de violences à l’égard de ses représentants.

Le SNALC alerte donc le ministère comme l'ensemble de la société sur la dégradation de nos conditions de travail, qui explique en bonne partie la non-attractivité de notre métier. Sans un changement de discours et de politique, la situation deviendra parfaitement invivable là où elle ne l'est pas déjà. Nos collègues peuvent bien évidemment compter sur le SNALC, ses conseils et son aide juridique pour les soutenir et les défendre.

Le bureau académique du  SNALC/FGAF Réunion.

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