Comores / Célébration de la journée mondiale contre le SIDA

"Tenons nos promesses"

  • Publié le 17 décembre 2005 à 00:00

Moroni, jeudi 15 décembre 2005 (HZK-Presse) - Initialement prévue le 1er décembre, la cérémonie officielle de célébration de la journée mondiale contre le Sida s'est finalement déroulée ce jeudi, au palais présidentiel de Beit-Salam, sous le haut patronage du chef de l'Etat. Un décalage justifié par la tenue le 8 décembre de la conférence de Maurice qui avait mobilisé tout l'appareil de l'Etat.

La cérémonie a commencé par la lecture d'un message du directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est interrogé si le monde avait tenu sa promesse faite en 2001 de stopper la progression de la pandémie. Les efforts visant à faire reculer le Sida demeurent, dit-il "insuffisants", surtout en Afrique subsaharienne où sont enregistrées 50% des nouvelles infections, et tout particulièrement dans la tranche d'âge des jeunes de 15 à 24 ans, considérés comme les plus vulnérables.

Pour le directeur de l'OMS, il n'y a pas de miracle à attendre, car seule "la prévention est la clé de la maîtrise de l'épidémie". Il a appelé les décideurs politiques à maintenir le niveau des engagements pris, et à les concrétiser de manière à faire de 2006 une année d'accélération des actions de sensibilisation et de prévention.

La coordinatrice des activités du système des Nations unies, Giuseppina Mazza, n'a pas manqué à son tour d'interpeller la société civile et les leaders d'opinion, notamment les chefs religieux, pour "redoubler de vigilance" face à la menace que fait encore peser le Vih-Sida sur les efforts de toute une décennie de développement.

Certes les résultats du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) sont encourageants en termes de décentralisation des actions, mais un accent particulier doit être mis, selon Giuseppina Mazza, sur "la promotion de l'éducation des jeunes filles", qui constituent de nos jours, la population cible de la maladie.

D'ailleurs, la jeune lycéenne Faika Farid, qui a parlé au nom de la jeunesse comorienne, a provoqué l'émotion des participants en déclarant combien les jeunes constituent la catégorie la plus exposée à la maladie, à cause "des comportements sexuels à risque qui se développent dans notre pays, par notre faute à tous".

Intervenant au nom du gouvernement, le Vice-président en charge de la Santé, Caambi Elyachourtu Mohamed a rappelé que la lutte contre le Sida était "une priorité absolue", faisant partie des sept axes stratégiques du Plan d'action 2006-2009 présenté à la conférence de Maurice.

Face à ce qu'il qualifie "d'épidémie la plus désastreuse des temps modernes", le vice-président appelle à une mobilisation de toute la société pour "agir avant qu'il ne soit trop tard", en s'attaquant aux facteurs qui l'encouragent, sachant que si rien n'est fait le taux de prévalence pourrait atteindre 3% de la population à l'horizon 2018, prévient-il.

Selon les statistiques disponibles aux Comores, le taux de séroprévalence serait de 0,12%. Avec l'appui de l'OMS et du Fonds mondial (à travers l'ONG Ascobef), le pays engage une politique de prise en charge des personnes infectées ainsi que la formation des agents de santé impliqués dans le suivi médical et psychosocial. Un "guide de prise en charge" a été même élaboré cette année et dès 2006 l'accès au traitement sera amélioré par la mise à disposition de stocks d'antirétroviraux.

L'équipe du PNLS entend renforcer la capacité nationale en bénéficiant des opportunités qui s'offrent aux Comores dans le cadre de la coopération régionale et internationale, rassure-t-on.

El-Had Said Omar
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