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L'établissement d'enseignement supérieur en crise

Administrateur provisoire à l'Université de La Réunion : une annonce qui divise

  • Publié le 13 mars 2024 à 15:25
  • Actualisé le 14 mars 2024 à 14:49
université de la réunion

Ce mardi 12 mars 2024, les professeurs et agents de l'Université de La Réunion ont découvert que l'établissement d'enseignement supérieur allait avoir un administrateur provisoire en la personne de Jacques Comby. Mais voilà… c'est par voie de presse que les professionnels ont eu vent de la nouvelle selon leurs dires… Une mesure prise alors que l'Université traverse une crise depuis plusieurs mois, voire années et qui ne fait pas l'unanimité. (Photo université de la réunion , photo sly/www.imazpress.com)

"On a lu cela dans les médias", confie un enseignant de l'Université. "Mais sans trop de détails. Est-ce que les instances vont être remplacées ? quel est le rôle de l'administrateur ?", se questionne-t-il.

"Est-ce que cette personne aura le temps de prendre connaissance de toutes les difficultés, les solutions, le contexte de La Réunion ?", s'inquiète le professeur.

Ce qui surprend d'autant plus ce professeur, "c'est que sur nos différentes messageries, nous n'avons rien reçu". "On ne sait pas s'il vient délivrer ou accabler encore plus l'Université." "Au milieu de cela, on subit cette ambiance délétère et la presse qui en est faite", ajoute-t-il.

Le professeur d'université le sait : "au sein du Conseil d'administration il y a pas mal de discordes mais sur le plan du fonctionnement des enseignants il n'y a pas eu de problèmes réels, hormis des retards dans le paiement des heures supplémentaires pour certains employés". 

Ce qui a sonné le glas de la tension qui règne au sein de l'Université, "ce fut le vote de rejet du budget". Un budget qui, comme l'explique l'enseignant, "avait été jugé non recevable par un syndicat – un syndicat qui souhaitait des élections anticipées et refusait l'intérim du vice-président – alors que le recteur jugeait de son côté le budget recevable".

C'est d'ailleurs pour cela que la décision prise ce mardi de mettre un administrateur provisoire à la tête de l'Université a surpris. "Pour nous c'est comme si le recteur désavouait la présence du vice-président en tant qu'intérim."

"Peut-être que le recteur a senti cette haine intestine entre les groupes et a voulu apaiser la colère sociale", poursuit-il.

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- Une décision qui divise -

Du côté des syndicats, la nomination de Jacques Comby en tant qu'administrateur provisoire de l'Université divise.

La CGTR Éducation estime que "c'est une très bonne nouvelle pour nous", indique Joël De Palmas.

"Cela fait tellement longtemps qu'on réclame la fin du système Miranville", ajoute-t-il. "Aujourd'hui on est soulagé mais rien n'est fait et ce n'est qu'un administrateur provisoire qui aura que quelques mois pour prendre la mesure."

"Après l'avantage que nous y voyons c'est que c'est une personne extérieure qu'on ne pourra pas suspecter d'un parti pris pour l'un ou pour l'autre."

"On espère que l'université retrouve un peu de calme, de sérénité, sa vocation qui est un lieu de savoir, pas de rivalité et on espère que comme c'est le recteur qui l'a fait nommer les autorités de tutelle vont l'aider financièrement", ajoute Joël de Palmas.

Le représentant syndical ne se fait pourtant pas d'illusion. "Quels sont les moyens dont il va disposer ? Pour nous il faut tout changer."

"De notre côté, on va tout faire pour l'accompagner. Nous sommes prêts à l'aider", lance Joël De Palmas. "Car il est hors de question qu'on soit les victimes des erreurs que les autres ont fait."

Le Sgen-CFDT – opposé à la présidence – s'interroge.

"En sa qualité de premier syndicat représentatif des personnels de l'Université de La Réunion, tient à exprimer sa surprise et sa consternation suite à la récente nomination d'un administrateur provisoire par le Recteur de région académique", écrit le syndicat dans un communiqué.

"Cette décision suscite de fortes interrogations et ne peut que raviver les tensions, d'abord parce qu'elle déroge aux principes de démocratie des universités et ensuite parce qu'elle soulève plusieurs questions."

"Sur quelle base juridique cette décision est-elle fondée ? En effet, une décision d'administration provisoire n'est prise qu'en cas de difficultés graves dans le fonctionnement des organes statutaires des établissements. Or, si le projet de budget 2024 n'a pas reçu l'aval du CA du 26 février dernier, les autres textes ont été votés avec une large majorité et les autres instances fonctionnent elles aussi normalement", poursuit le communiqué.

"Cette décision de mise sous administration provisoire, basée sur un seul vote négatif d'une seule instance est, à la connaissance du Sgen-CFDT, unique en France."

Le Sgen-CFDT qui "se réserve le droit de contester cette décision par tous les moyens qui sont à sa disposition".

Pour l'intersyndicale FSU, Snptes et Snesup, "nous saluons cette mesure prise par les autorités compétentes, reconnaissant la nécessité de rétablir l'ordre et de prendre des mesures décisives pour assurer l'intégrité fortement compromise de notre institution. Nous mettons toute notre confiance en M. le Professeur Comby pour mettre fin aux dysfonctionnements qui ont perduré dans notre établissement malgré la suspension du président Miranville".

"Il est essentiel que cette période soit mise à profit pour mettre fin aux dérives qui affecte notre institution. Nous aspirons à retrouver un fonctionnement normal et serein, caractérisé par la transparence, l'intégrité et le respect des valeurs académiques."

- Frédéric Miranville suspendu pour des faits présumés de harcèlement -

Depuis le mois d'octobre, Frédéric Miranville, président de l'Université de La Réunion, a été démis de ses fonctions suite à une plainte pour harcèlement.

La Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a signifié au président de l’Université de La Réunion sa suspension, à titre conservatoire, pour une durée d’un an avec effet immédiat.

Le ministère qui avait annoncé l'ouverture d'"une procédure disciplinaire" à son encontre, après une enquête ouverte sur des signalements de harcèlement. Une décision rare qui a été prise par Sylvie Retailleau afin de défendre "l’intérêt de l’établissement et de ses personnels".

Dans son communiqué, le ministère indique avoir reçu le 7 mars 2023 un courrier "alertant la ministre quant à l'existence de harcèlement à l'université de La Réunion".

À ce moment-là, le numéro un du Conseil d'administration a pris sa place pour diriger l'Université en intérim.

"La soudaineté et la violence d'une telle décision, très rare dans l'écosystème de l'enseignement supérieur et de la recherche française, sur la base de 7 signalements qui ont été produits, ne peut que me choquer et me consterner profondément. L'Université de La Réunion, la plus grande des universités ultramarines françaises, vient de faire l'objet d'une décapitation en règle", déclarait à l'époque Frédéric Miranville.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Kunta Kinté
Kunta Kinté
1 an

L'entre soi, je passe le bol de grain, te prête la koyèr

La pensée du jour
Si tous ceux qui se prennent pour des lumières la mettaient en veilleuse, ce serait déjà une belle contribution universitaire …

delinterieur
delinterieur
1 an

Un vrai soulagement, c'était plus tenable de l'intérieur!!!

Delintérieur
Delintérieur
1 an

Ça divise pas, c'est les quelques pro-Miranville qui sont malheureux et son syndicat la CFDT, sinon pour le reste, C'EST UN GIGANTESQUE SOULAGEMENT!!!!

HULK
HULK
1 an

C'est vraiment l'image d'un gigantesque "bo..el que renvoie LA RÉUNION avec son université. Mais hélas il y en a d'autres...