P. Girot de Langlade poursuivi pour injures raciales

Une amende de 5 000 euros requise

  • Publié le 30 juin 2010 à 08:00

Paul Girot de Langlade, ancien préfet chargé de l'organisation des états généraux de l'Outre-mer à La Réunion, comparaissait ce mardi 29 juin 2010 devant le tribunal correctionnel de Créteil pour injures raciales. En effet, lors d'un contrôle à l'aéroport d'Orly, il a déclaré "on se croirait en Afrique ici". Durant l'audience, le préfet mis à la retraite d'office a confirmé avoir tenu ces propos mais s'est défendu de tout racisme. Une amende de 5 000 a été requise à son encontre. Le jugement a été mis en délibéré à vendredi 2 juillet.

Les faits remontent au 31 juillet 2009. Paul Girot de Langlade a terminé sa mission à La Réunion et rentre en métropole. L'incident se déclare lors de son transit par l'aéroport Paris Orly. Comme tout passager, l'ancien préfet doit respecter les procédures de sécurité et donc passer sous un portique. Ce portique se met alors à sonner et un agent souhaite le contrôler. C'est à ce moment là que Paul Girot de Langlade a prononcé la phrase pour laquelle il est poursuivi. Lors de leur déposition, les agents ajouteront même que l'ancien haut-fonctionnaire aurait également lancé : "Il n'y a que des noirs ici", ce que nie farouchement l'intéressé.

L'affaire fait grand bruit et le gouvernement ne tarde pas à réagir. Dès août 2009, Paul Girot de Langlade est suspendu de ses fonctions. Puis début septembre 2009, il est mis à la retraite d'office par Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur.

Lors de l'audience du 29 juin, Paul Girot de Langlade a reconnu avoir tenu ses propos mais s'est défendu de toute connotation raciste. Selon le quotidien Libération, l'homme a affirmé : "L'Afrique, c'est pour le joyeux bordel. Le système ne fonctionne pas comme le nôtre. A Singapour, par exemple, vous avez des contrôles plus rigoureux". Par ces propos "il fustigeait à Orly l'organisation, pas les hommes de couleurs l'entourant", indique le journal. Une amende de 5.000 euros a été requise contre lui. Le jugement a été mis en délibéré à vendredi 2 juillet.

Mounice Najafaly pour
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