Education nationale - Mesures ministérielles

Une "cacophonie générale" selon le SNALC

  • Publié le 13 juin 2012 à 10:05
Ecole primaire (photo archives)

Le SNALC/CSEN (syndicat national des lycées et collèges) réagit aux différentes annonces faites par le nouveau ministre de l'Education, Vincent Peillon, et entre autres sur les mutations des professeurs, le retour à la semaine de cinq jours pour les élèves de primaire, et les rythmes scolaires en général. Le SNALC dénonce ainsi des "annonces cacophoniques" dans le communiqué que nous publions ci-dessous.

"Le SNALC/CSEN réagit aux effets d'annonces qui sonnent comme une musique discordante aux oreilles de tout travailleur de l'Education en charge d'élèves.
Après des promesses de rétablissement du dialogue syndical si répétées, il se trouve que les résultats des mutations des professeurs seront donnés le même jour à ces derniers qu'aux syndicats, privés de la sorte du temps de travail nécessaire avant d'informer les professeurs.

Sans consultation, le ministre décide de revenir pour le primaire à une semaine de 5 jours avec la fatigue et le stress que cela représente pour les enfants en bas âge.
Il est déjà annoncé au mépris du dialogue syndical, qu'on allongera les périodes de cours réduisant ainsi les congés scolaires, en considérant que tous les maux de l'Ecole viennent de rythmes inadaptés ! La méprise est grande, et le SNALC/CSEN tient à rappeler que le ministre en traitant la forme pour faire plaisir à des "spécialistes des rythmes scolaires de l'enfant" sans interroger les familles et les professeurs court le risque de perturber tout le rythme scolaire d'un pays pour de si faibles résultats.

Autre erreur remarquable est celle de déclarer que l'Ecole doit enseigner en amusant et par le jeu, en continuant ainsi la politique démagogique et néfaste de l'enfant au centre du système, politique qui est à l'?uvre ou à la destruction depuis plus de 20 ans avec le collège unique. Rappeler que l'enfant doit apprendre en s'amusant est nier le fait que cela est déjà le cas depuis des lustres dans l'Education Nationale au détriment de la réussite des élèves qui passe par de la rigueur dans les apprentissages et la transmission de savoirs solides avant de recourir au jeu. On replonge dans les fantasmes pédagogiques si néfastes qui empoisonnent l'enseignement depuis des décennies.

Si le ministère de Luc Chatel a tenté de faire de l'Ecole la succursale d'une entreprise de biens matériels, Vincent Peillon par ses annonces cacophoniques, fait de l'Education Nationale le centre de toutes les expérimentations éculées, à la mode dans de rares pays dont la sociologie n'a rien a voir avec la nôtre, très dangereuses, et sans réel désir de changer le c?ur du problème, l'organisation même de l'Ecole et son collège unique, et la dévalorisation constante des concours et examens.

Le SNALC/CSEN en cette période de préparation au baccalauréat attire l'attention sur les effets néfastes de la perte d'une année dans le cursus professionnel par la réforme du bac pro 3 ans et les contrôles continus. Le SNALC demande au ministre de rendre l'année de BEP perdue afin que les élèves intéressés par la filière professionnelle puissent achever leur scolarité en secondaire avec un diplôme de valeur. L'issue de cette réforme du baccalauréat professionnel en 3 ans présenté pour la première fois cette année est catastrophique par ses problèmes d'organisation et ses résultats, la dévalorisation sans précédent d'une filière qui devrait être celle de la réussite pour tant d'élèves réunionnais.

Le SNALC espère qu'un dialogue ouvert et respectueux de toutes les sensibilités syndicales verra jour afin de lancer les réformes qu'il convient de mettre en place et de revenir sur la réforme du bac pro en 3 ans".
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