Du 14 au 16 novembre, une délégation officielle sri-lankaise était en visite à La Réunion et a été reçue à la préfecture pour participer à un séminaire sur les défis de la sécurité en mer, organisé par la Préfecture et l’ambassade de France à Sri Lanka. Le sujet autour de l'arrivée de migrants sri lankais a été abordé lors de cette rencontre. (Photos : Préfecture de La Réunion)
Comme le précise la préfecture dans un communiqué, cette visite a "permis d’aborder les récentes arrivées de migrants sur l’île de la Réunion et de dessiner les axes d’un renforcement de notre coopération avec les autorités sri lankaises afin de mieux prévenir les départs illégaux de migrants, d’assurer leur sécurité en mer et de faciliter leur retour dans leur pays d’origine, dans le respect de nos législations respectives." Cette délégation sri-lankaise en visite dans l'île était composée d’officiers supérieurs de la police judiciaire et anti narcotique, des gardes côtes, de la marine et du ministère des pêches sri lankais et conduite par le secrétaire additionnel Mendis du Ministère des affaires étrangères. "Les échanges associaient les différents services français de la Réunion en charge de l’action de l’État en mer, des contrôles aux frontières, de la lutte contre les trafics ainsi que les services judiciaires", poursuit la Préfecture de La Réunion.
Plusieurs bateaux en provenance du Sri Lanka sont arrivés dans l'île cette année. La dernière remonte au 20 octobre. Ce navire de migrants en provenance du Sri Lanka est le troisième à accoster à La Réunion en moins de trois mois. 17 migrants étaient alors à bord. Treize d'entre eux ont été expulsés et reconduits au Sri Lanka par avion le 7 novembre. Le 17 septembre, 46 personnes, dont deux femmes et six enfants, étaient arrivés à La Réunion à bord d’un bateau de pêche. 39 des 46 personnes ont été autorisés par la Cour d’appel à quitter la zone d’attente. 7 d’entre eux ont été reconduits en avion à destination du Sri Lanka. Le 31 juillet, six hommes étaient arrivés dans l'île à bord d'un bateau de pêche. Ils avaient ensuite obtenu le droit de séjourner sur le territoire français et de déposer une demande d'asile. Entre mars 2018 et avril 2019, six bateaux et 273 personnes, dont des femmes et des enfants, en provenance du Sri Lanka sont arrivés à La Réunion. Tous ont demandé l'asile dans ce département français de l'océan Indien. Quelques dizaines se trouvent toujours à La Réunion. Les autres ont été renvoyés dans leur pays. Près de 4.000 km d'océan séparent La Réunion du Sri Lanka, pays de 22 millions d'habitants miné par une crise économique profonde.
Plus récemment, plusieurs médias annonçaient l'arrivée imminente de deux bateaux en provenance du Sri Lanka. Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini s'était exprimé à ce sujet le 15 novembre sur le plateau de Réunion la 1ère. Il expliquait qu'il avait "indiqué avec beaucoup de prudence que l’annonce de ces deux bateaux, d’un chiffre très précis de 186, n’était pas quelque chose de recoupé. Ce chiffre là n’était pas recoupé. Je dis toujours ce que je sais quand je le sais. Ça ne signifie pas qu’il n’y aura pas de bateaux qui arriveront".
-Une vision Indopacifique partagée par la France et le Sri Lanka -
Dans la suite de son communiqué, la préfecture tient à préciser que "acteurs de l’Océan Indien, la France et le Sri Lanka partagent un même espace porteur de nombreuses opportunités mais également de défis importants". "Les deux pays soutiennent la même vision d’un Indopacifique libre, sûr et durable, fondé sur des règles communes et respectueux de l’environnement et de la biodiversité."
Avant de conclure que "les enjeux maritimes liés à la lutte contre le trafic de drogue, aux pollutions maritimes, à la pêche illégale et aux crimes environnementaux ont fait l’objet de riches échanges opérationnels fondés sur le retour d’expérience, dans la perspective d’une meilleure coordination de nos réponses respectives. La réponse d’urgence française aux accidents en mer a été l’occasion d’une présentation du centre opérationnel du CROSS."