[EN DIRECT] Visite ministérielle

Pap Ndiaye : "il faut proposer des filières professionnelles qui débouchent"

  • Publié le 27 septembre 2022 à 16:50
  • Actualisé le 27 septembre 2022 à 19:24

À compter ce mardi 27 septembre et jusqu’au jeudi 29 septembre 2022, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, est en visite à La Réunion. Initialement prévue en août pour la rentrée scolaire des 219.660 élèves de La Réunion, sa visite a été reportée. Le ministre a déjà annoncé vouloir échanger avec des jeunes Réunionnais sur les sujets qui les préoccupent : études, emploi, formation, engagement, vie quotidienne… Interpellé avant sa venue dans une lettre ouverte écrite par Perceval Gaillard et Jean Hugues Ratenon, le ministre est attendu sur des question de recrutement et d'illettrisme (Photo : AFP).

• Notre journaliste est en direct :

  • Le ministre défend la réforme des formations professionnelles

    "Cette réforme elle a pour objectif de favoriser l'insertion sur le marché du travail. Nous devons relire la carte de certaines formations, en fermer d'autres. Il faut rapprocher et travailler sur les liens entre les formations et les entreprises. J'entends les inquiétudes, mais les stages ne se feront pas au détriment des cours. Nous avons besoin de jeunes bien formés en mathématiques et français, pour être performants au travail. En 2023,  nous présenterons une réforme" explique Pap Ndiaye.

    "On sait que le taux d'emploi est de 53% après deux ans de formation. Ce n'est pas satisfaisant, il y a des filières qui ne fonctionnent plus. Il faut mettre à plat tout cela, et proposer des filières qui débouchent" assure-t-il. "Laisser des formations ouvertes pour les mener au chômage, ce n'est pas leur rendre service" ajoute-t-il.

  • "En valorisant les voies professionnelles, on lutte contre le décrochage"

    "Le décrochage scolaire est une réalité, ainsi que d'autres paramètres qui ne vont pas dans le sens de l'emploi. Mais nous sommes activement à l'oeuvre, par exemple avec les filières professionnalisantes, par exemple dans ce lycée qui offre une gamme de formations adaptées aux besoins du marche" se félicite le ministre.

     

  • Le ministre visite le campus dédié aux métiers de le Santé

     

  • Le ministre visite le lycée professionnel Marie Curie

  • Le ministre inaugure le pôle de santé social

  • Pap Ndiaye arrive à Saint-Benoit

    Il a été accueilli par le maire de Saint-Benoit, Patrice Selly

  • Les AESH pas assez nombreux

    "Nous sommes très fiers de l'école inclusive, nous avons recruté 130.000 AESH, mais les besoins sont très importants. Nous courrons après la marée, nous devons à la fois recruter des AESH, nous devons échanger avec les collectivités pour les temps périscolaires, mais aussi avec les maisons départementales pour déterminer si les AESH sont nécessaires sur certains dossiers. Nous avons cependant des difficultés à recruter" admet-il.

  • 67 milliards d'euros de budget

    "Le Président a annoncé l'ouverture d'une grande séquence le 3 octobre pour engager des conversations dans les écoles et établissements scolaires, afin de construire des projets pédagogiques qui seront financés par l'Etat. Ce que nous souhaitons, c'est donner un peu plus de souplesse pour permettre aux agents de terrain de répondre à des objectifs" rappelle Pap Ndiaye.

    "L'Education nationale est une priorité, nous avons un budget de 67 milliards d'euros, c'est inédit.

  • Le ministre assure vouloir rencontrer les syndicats

    "Nous allons rencontrer des organisations syndicales, c'est ce que nous faisons pratiquement toutes les semaines. Nous avons de bonnes relations avec les organisations syndicales" assure le ministre.

    "Il n'y aura pas des annonces spectaculaires, mais nous répondrons aux questions que nous recevrons" dit-il.

  • Pap Ndiaye rencontre des parents d'élèves ne parlant pas français

    "C'était une visite intéressante et touchante. C'est un exemple pour améliorer le collège du point de vue de l'égalité des chances" indique-t-il après avoir rencontré des parents d'élèves apprenant le Français.

    "Venir ici est une manière pour moi de réfléchir plus globalement sur les problématiques. C'est tout sauf une visite de courtoisie" ajoute-t-il.

  • Le ministre visite le dispositif Ouvrir l'école aux parents (OEPRE) Casnav

  • L'intersyndicale souhaite rencontrer le ministre

    D'après les syndicats, Pap Ndiaye aurait refusé de les rencontrer."Dialogue social en panne, répression syndicale en marche" dénoncent-ils.

  • Pap Ndiaye à la rencontre des élèves

  • « Je suis là pour entendre ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien »

  • "Tous les élèves doivent disposer d'un parcours de réussite" déclare le ministre

    Le personnel du collège présente le dispositif "école inclusive" de l'établissement.

    "A l'issue de l'évaluation nationale, le collège détecte les élèves ayant des difficultés et donc des besoin d’accompagnement" explique la principale adjointe. "Nous déployons le dispositif devoir fait et cours langue créole en 6eme" ajoute-t-elle. "Le dispositif oxygène est aussi déployé à destination des élèves dès la 5ème pour lutter contre le décrochage scolaire".

    Elle alerte par ailleurs sur la situation des AESH et de l'école inclusive dans d'autres établissements. "Ici c’est optimisé, mais la situation n’est pas la même ailleurs" dit-elle

  • Le député Philippe Naillet interpelle le ministre

    Philippe Naillet aborde la question des Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), trop peu nombreux à La Réunion pour accompagner tous les élèves nécessitant un.e AESH. "Je connais les besoins de votre département" répond Pap Ndiaye.

  • Le ministre est arrivé à Montgaillard

    Il est accompagné de la rectrice Chantal Manès-Bonnisseau. La sénatrice Nassimah Dindar l'interpelle sur les violences faites aux femmes et aux enfants. "Nous espérons que ces violences intrafamiliales soient un sujet porté par l'Education nationale" dit-elle.

    "C'est un sujet qui ne relève pas de notre ministère mais qui concerne directement l'Education nationale parce que ça touche des enfants, c'est un sujet évident pour moi" répond le ministre.

    "Nous sommes dans un collège, le lieu de vie principal des enfants. Les violences intrafamiliales sont un sujet principal, cela touche l'intégrité de tous les enfants" ajoute-t-elle au micro d'Imaz Press.

     

  • C'est la fin de ce direct, merci de l'avoir suivi

À propos

il y aura plus d'évaluations, plus de sport en primaire, plus de mathématiques au lycée, plus d'égalité des chances, plus de dédoublements de classes… Pap Ndiaye l'a annoncé lors de sa conférence de rentrée, la nouvelle année scolaire s'annonce riche. Pour La Réunion, la rectrice a d'ailleurs déclaré que le ministre a l'ambition de "travailler au bien-être des élèves et des personnels, de conforter une école promotrice de santé et de sécurité, où violence et harcèlement ne sont pas tolérés, de promouvoir l’acquisition des savoirs fondamentaux et la défense des valeurs de la République".

Toutefois, ces annonces et belles paroles ne cachent pas de nombreuses difficultés qui touchent La Réunion en matière d’éducation.

Lire aussi - Le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse appelle les jeunes à le rencontrer - Un séjour de trois jours –

Au cours de cette visite qui durera trois jours, de nombreux dossiers attendent Pap Ndiaye.

Au premier rang desquels, l’illettrisme et le décrochage scolaire. Dans notre département, plus de 100.000 Réunionnais ne savent malheureusement ni lire ni écrire. Afin d’éviter aux enfants d’être frappés par ce fléau, que l’illettrisme a été qualifié de priorité nationale. L’Éducation nationale est le pilier en matière de prévention des difficultés de lecture et d’écriture. Pour cela, plusieurs mesures sont mises en place comme l’apprentissage du vocabulaire et de la lecture dès l’entrée au CP, grâce à de la phonologie et la découverte du principe alphabétique.

Les syndicats attendent également au tournant le nouveau ministre de l’éducation nationale, alors que la profession est en pénurie d’enseignants. En France, plus de 4.000 postes non pourvus cette année aux concours enseignants, alors que le ministre l’assurait lui-même, "il y aura un enseignant dans chaque classe à la rentrée". Cette pénurie a poussé le gouvernement à recruter dès juin un nombre important de contractuels.

Lire aussi - Pap Ndiaye annonce la création d'un "concours exceptionnel de titularisation" des enseignants contractuels

Un point sera sans doute aussi posé au  ministre : celui des nouveaux professeurs résidant à La Réunion et mutés dans l'Hexagone après avoir réussi leur concours. Ces diplômés  avaient rencontré la présidente de Région Huguette Bello pour témoigner de leur désarroi. Plusieurs parlementaires et la présidente de Région ont demandé une adaptation de la loi pour permettre enseignants ultramarins fraîchement diplômés d’enseigner sur leur territoire.

Autre chantier à venir pour Pap Ndiaye : la voie professionnelle, qui doit traverser une "transformation profonde", selon Emmanuel Macron. Le président veut "réarrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail", développer "les temps de stage d’au moins 50%" et mieux les rémunérer, et recruter davantage de professeurs issus du monde professionnel.

- Éducation, chantier prioritaire pour le gouvernement - Emmanuel Macron a placé l’éducation au titre des chantiers prioritaires depuis son premier mandat. Le président souhaite donc, depuis cette rentrée, continuer de mener son travail. Selon Emmanuel Macron, l’école "ne réduit plus les inégalités, le métier d’enseignant n’attire plus, ou beaucoup moins".

Signe de l’importance du sujet, le président Emmanuel Macron avait lui-même présenté sa feuille de route pour l’éducation. Il a d’ailleurs évoqué une revalorisation salariale afin qu’aucun enseignant "ne débute sa carrière à moins de 2.000 euros nets par mois". À cela s’ajoutera un "pacte pour les enseignants" qui leur permettra sur une base volontaire, de "s’engager (…) dans des missions supplémentaires".

Emmanuel Macron a aussi annoncé la création d’un fonds d’innovation pédagogique d'"au moins 500 millions d’euros", dès septembre, pour les établissements souhaitant mettre en place un projet pédagogique spécifique, porté par les directeurs d’établissement, les enseignants, voire les parents d’élèves.

Le baccalauréat 2023 connaît lui aussi quelques adaptations. Les épreuves de spécialités se tiendront les 20, 21 et 22 mars sur une partie "resserrée du programme". Et ce, "afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup", écrit le ministère de l’Éducation dans un communiqué, publié au Bulletin officiel.

- Les syndicats l’attendent de pied ferme –

L’intersyndicale Saiper Udas, FSU, SE-Unsa, Fnec FP-FO, Sud ÉDUCATION, CGTR éducation, CFTC, Action démocratie attend de pied ferme la venue de Pap Ndiaye à La Réunion. "Nous avons demandé une audience au ministre", explique Cédric Lenfant. La FSU souhaite également rencontrer le ministre "pour rappeler que le contexte socio-économique de la Réunion exige des mesures fortes pour l'éducation ; en effet les retards scolaires sont importants et les politiques menées ces dernières années ne sont pas à la hauteur des enjeux, loin de là", explique Marie-Hélène Dor.

L’intersyndicale aimerait échanger avec lui sur plusieurs points, dont l’éducation prioritaire. "On demande que l’ensemble de l’Académie soit en éducation prioritaire car actuellement seule la moitié est en Rep +", nous dit-il.

Autre point soulevé, le dédoublement des classes. "Cette promesse de campagne de Macron de 2017 est en œuvre certes mais de manière inégale et surtout sans création de postes supplémentaires et de fait dans certaines écoles cela revient à surcharger les autres classes (celles où le dédoublement ne se fait pas)", indique la représentante de la FSU. "Cela aggrave du coup les conditions de travail dans ces classes là", ajoute-t-elle.

Les syndicats demandent également plus de postes. "Dans le premier degré, n’en déplaise à la rectrice, tous les besoins ne sont pas couverts". "Pour preuve, on embauche des contractuels et on a manqué de remplaçant, dès le premier jour de la rentrée", explique-t-il. Il ajoute, "dans le second degré c’est pareil, ils prennent des contractuels pour boucher les trous".

Autre problématique que soulève l’intersyndicale, l’embauche d’enseignants spécialisés pour couvrir les besoins des enfants en difficulté. "On n’a pas assez d’enseignants du réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED)", indique Cédric Lenfant de la Saiper Udas. L’école inclusive dans le premier degré est selon lui, "une catastrophe". "Les conditions de travail des AESH sont horribles et les parents sont en souffrance." Un constat qui d’ailleurs rejoint les témoignages que nous avions pu diffuser dans notre média.

À cette liste, s’ajoute également l’emploi précaire. "La plupart des personnels comme les AESH touchent à peine 1.000 euros par mois", souligne l’intersyndicale. Mais aussi la réforme de la voie professionnelle. "Nous sommes contre le contrat de généralisation de l’apprentissage", indique Cédric Lenfant". "Ils veulent orienter les élèves pour en faire de la main-d’œuvre pour le patronat, au détriment d’une possible reconversion", ajoute-t-il.

Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation, est donc particulièrement attendu à La Réunion part le corps professoral. Espérons que le membre du gouvernement saura répondre à leurs attentes.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
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