La chasse aux épaves

Voiture calcinée sur la route du Littoral : un danger permanent

  • Publié le 29 décembre 2022 à 15:35

Cela fait plusieurs jours voire plusieurs semaines que cette voiture calcinée est stationnée non loin de l’entrée de la route du Littoral côté Possession. Un véhicule qui, depuis tout ce temps n’a toujours pas été enlevé par les agents des routes. Une présence, après un virage, relativement dangereuse pour les automobilistes et surtout pour les cycliste qui ne voient pas forcément de suite cette épave. Alors, pourquoi attendre autant de temps pour faire disparaître cette pollution visuelle ? (Photo : rb/www.imazpress.com)

Contactée, la Direction régionale des routes (DRR) nous explique ne pas pouvoir retirer le véhicule calciné. C'est une obligation légale. « Nous n’avons pas le droit de retirer le véhicule tant que les forces de l’ordre ne nous ont pas donné l’autorisation », nous explique-t-on.

En attendant, la DRR ne peut que « s’assurer de la partie exploitation et la mise en sécurité » afin d’alerter les automobilistes.

En effet, les forces de l’ordre, que cela soit police ou gendarmerie, doivent d’abord effectuer les constatations d’usage et essayer tant bien que mal d’identifier le propriétaire du véhicule. C’est seulement après cette phase que la voiture pour être retirée.  

- Une véritable verrue urbaine -

Malheureusement, ces épaves de voitures font partie de notre quotidien et de notre paysage local. Nul besoin d’être fin observateur pour remarquer le grand nombre de carcasses de voitures laissées sur le bas-côté. Des véhicules qui impactent largement l’environnement, en plus d’être véritablement une pollution visuelle.

Véritables verrues urbaines, ils posent aussi un problème de santé publique. La lutte contre la dengue, passe inévitablement par l’enlèvement de ces nids à moustiques.

C’est d’ailleurs pour cela que les communes et intercommunalités encouragent les particuliers à signaler tout véhicule hors d’usage, toute épave, aperçue. Un mal qui ne touche pas seulement l’espace public. Les bailleurs sociaux font également les frais de ces véhicules stationnés dans les parkings des résidences.

- Véhicules abandonnés, comment les éradiquer ? -

En matière de véhicules abandonnés ou hors d’usages (VHU), les communes et intercommunalités peuvent d’ailleurs mettre en place plusieurs procédures.

- le véhicule n’est pas réparable de suite et se trouve en voie d’épavisation : le maire ou les forces de l’ordre peuvent demander aux fourrières gérées par l’État d’emporter le véhicule. Le propriétaire devra payer les frais d’enlèvement et de garde ;

- le véhicule est épave : le maire demande une mise en fourrière ou une évacuation vers un centre de véhicule hors d’usage. Cette deuxième solution préconisée si le véhicule n’est plus tout réparable. C’est le propriétaire qui prend en charge les frais ;

- le véhicule est considéré comme un déchet selon l’article L.541-1-1 du Code de l’environnement et le propriétaire n’est pas connu : le maire évacue le véhicule vers un VHU aux frais de la commune.

Mais au-delà du bon sens, l’interdiction de laisser un véhicule à l’abandon se justifie de deux manières : d’une part parce que c'est moche de voir un véhicule qui ne fonctionne plus, voire une voiture calcinée, sans pneus, sans vitres... D’autre part, c'est dangereux. C’est ce que stipule le décret n°2002-540 du 18 avril 2020 relatif à la classification des déchets. « Un véhicule hors d’usage (VHU) contient des liquides et des composants dangereux (huiles, liquides de frein, de lave-glace, de refroidissement, gaz de climatisation, batteries …). Ainsi, un véhicule hors d’usage non dépollué est considéré comme un déchet dangereux. ». Un tel véhicule pourrait exploser et causer des dommages aux biens et aux personnes.

Mais alors, que risque-t-on à abandonner son véhicule ? Dès lors que le propriétaire peut être identifié, celui-ci va devoir prendre à sa charge les frais d’enlèvement du véhicule ainsi que les frais de garde en fourrière. À cela peuvent s’ajouter des frais d’abandon qui peuvent s’élever à 1 500 €. Celui-ci ne coopère, pas, au-delà des différents frais et de l’amende initiale, peut se voir appliquer une astreinte de 50 € par jour avec un plafond de 1 500 €.

Exception faite si le véhicule a été volé. Toutefois, le propriétaire doit montrer patte blanche et prouver que ce n'est pas lui qui a abandonné le véhicule. Avant d’envoyer la voiture à la fourrière, les forces de l’ordre feront une vérification auprès de leur fichier afin de voir si une plainte a effectivement été déposée.

Si la voiture n'est pas identifiée, qui paie ? Dans ce cas, c’est la municipalité qui doit régler la note.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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