Enquête d'impact de la Chambre de commerce (actualisé)

Confinement et couvre-feu : 79% des entreprises déclarent une baisse du chiffre d'affaires

  • Publié le 19 août 2021 à 11:21
  • Actualisé le 19 août 2021 à 12:06

La Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR) dévoile ce jeudi 19 août 2021 les résultats d'une enquête d'impact du confinement partiel et du couvre-feu sur les entreprises. Sur 936 répondants entre le 13 et le 17 août, majoritairement issus du commerce, du service ou de la restauration, 79% déclarent une baisse de leur chiffre d'affaires. Une baisse du estimée globalement à 87% de pertes. (Photo rb/www.ipreunion.com)

- Les résultats de l'étude -

Les principaux secteurs impactés par les mesures sanitaires sont la restauration, les gîtes et les structures de loisirs, de sport et de culture.

Concernant le pass sanitaire, depuis le 10 août, 46% des répondants indiquent avoir rouvert leur entreprise dès cette date, 9% ont ouvert après le 10 août. 45% des entreprises sont restées fermées. "Le pass sanitaire qu'on le veule ou non, a un impact. Il y a des activités qui n'ont jamais repris, comme les forains, ou les boîtes de nuit qui sont toujours fermées. L'événementiel subit un impact très fort" note le président de la CCIR Ibrahim Patel.

Pour 49% de ceux qui n'ont pas rouvert, la raison principale de cette décision est la baisse de la fréquentation, jugée trop importante. "On enregistre jusqu'à 80% de clients en moins dans les restaurants" ajoute le président de la CCIR. 58% des bars et des restaurants ayant répondu étaient toujours fermés entre le 10 août et le 16 août. "Il faut préciser que 65% des entreprises n'ont pas la capacité de faire la livraison à domicile, elles n'ont ni les moyens financiers ni les moyens humains" commente Ibrahim Patel.

Concernant la mise en place du pass sanitaire, 67% des répondants indiquent avoir rencontré des difficultés dans sa mise en oeuvre. Pour 51% d'entre eux, il s'agit d'incivilités. "Malgré une intervention rapide des forces de l'ordre certains ont été agressés : samedi dernier un restaurateur a pris un coup de poing" raconte le président de la CCIR.

Pour 45% des entreprises les difficultés relèvent du manque de moyens humains, et pour 30% du manque de moyens matériels. "Le pass sanitaire a un coût. C'est l'entreprise qui contrôle le pass" rappelle Ibrahim Patel.

L'obligation du pass sanitaire impacte à hauteur de 95% le chiffre d'affaires, de 94% la fréquentation, de 90% l'organisation et l'efficacité des entreprises. Selon les résultats de l'enquête, sur une échelle de 0 à 10, le niveau d'inquiétude pour les semaines à venir s'élève à 7.

- "2021, l'année de tous les dangers" -

Selon le président de la CCIR, le passage du couvre-feu à 19h depuis ce lundi est déjà "une bonne nouvelle". Par ailleurs les aides évoluent : "nous avions indiqué que les entreprises des centres villes étant ouverts en journée, ils étaient de facto éliminés du fonds de solidarité nationale parce qu'ils n'atteignaient pas 50% de pertes du chiffre d'affaires. Maintenant, à 20% de pertes après huit jours de confinement vous êtes éligible : ça ouvre la porte à une indemnisation dans les bas comme les hauts".

Ibrahim Patel redoute un nombre de fermetures en hausse d'ici la fin de l'année 2021 ."Tout le monde s'attendait un nombre important d'entreprises fermées fin 2020, ça n'a pas été le cas. Nous avons enregistré 455 entreprises créées, et moins de 250 fermées, grâce à l'accompagnement de l'Etat, la Région, la CCIR. Mais 2021 c'est l'année de tous les dangers." Avec presque mille réponses pour cette enquête, du jamais vu pour la chambre de commerce, preuve en est que les entreprises sont en souffrance.

- Des attentes fortes auprès de l'Etat et la Région -

Aujourd'hui la CCIR demande à l'Etat de "graduer les aides" en fonction des entreprises. "Le PGE (prêt garanti par l'Etat, ndlr) arrive à terme, et plus de 50% disent qu'elles ne pourront pas le rembourser. Personne n'avait imaginé que le Covid prendrait autant de temps. Et on a de forts risques de commencer l'année 2022 avec le virus, personne n'a la science infuse pour dire quand on va en sortir."

Auprès du préfet, la chambre de commerce et d'industrie demande de maintenir un allègement sur les charges sociales et fiscales. Concernant le chômage partiel, le remboursement actuel se fait à hauteur du smic : "dans le décret on a demandé une prise en charge à hauteur de 100%" indique Ibrahim Patel.

Auprès de la Région, la chambre demande trois choses :

- Réactiver le prêt rebond
- Une plus grande réactivité dans le traitement des dossiers et plus d'efficacité dans le versement des aides
- La mise en place d'un fond pour les petites entreprises à hauteur de 30.000 euros. "Elles en ont besoin pour pouvoir se ré-oxygéner et tenir le cap encore quelques mois. La Région a toute la compétence économique pour le faire. Il faut rappeler que 84% sont des petites entreprises à La Réunion" ajoute le président de la CCIR.

La chambre compte également s'appuyer sur la future convention mise en place avec le Département en termes d'emploi pour accompagner les jeunes, aider les entreprises en difficulté notamment pour trouver des apprentis, et les actifs au RSA qui veulent créer leur propre entreprise.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
3 Commentaires
THOR
THOR
3 ans

Bien sur que nos entreprises souffrent, il suffit de discuter avec nos commerçants et chefs d'entreprise de proximité ! ils sont à bout et proche de la dépression, le Président de la CCIR il cause, il cause et en plus il est pas crédible il faut un véritable plan Marshall pour toutes ces entreprises, des mesures fortes l'argent y en a mais encore faut il bien l'employé et là c'est une autre histoire..

974
974
3 ans

Effectivement il est important de soutenir le monde économique.

john
john
3 ans

Pleins d'entreprises sont entrain de mettre les clés sous la porte oui