Le président de la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion, Ibrahim Patel, a annoncé ce jeudi 6 novembre 2014 son intention d'écrire au gouvernement afin de lui demander la suspension, pendant 3 ans, des projets d'implantation de grandes surfaces en périphérie des centres-villes à La Réunion. Il en va selon lui de la survie des commerces de proximité : "On a détruit le tissu économique qui existait depuis plus d'un siècle", a-t-il notamment souligné. Seuls trois projets seraient épargnés par cette suspension, jugés favorables à la redynamisation des coeurs de ville : Pôle Océan à Saint-Denis, le projet à Saint-Paul sur la Chaussée Royale ainsi que celui de Score au centre-ville du Port.
D’après les chiffres avancés ce jeudi par la CCIR, la Commission d’aménagement commercial (CDAC) a accordé, sur la période 2010-2014, 186 000 mètres carré pour l’implantation de grandes surfaces. Sur ce total, 150 000 mètres carré concernent des projets encore non réalisés, que le président Ibrahim Patel souhaite voir suspendus pendant 3 ans. Il adressera ainsi "tout prochainement" un courrier au gouvernement en ce sens.
"Nous voulons qu’on suspende tous les projets pendant trois ans", a-t-il tout d’abord lancé, avant de nuancer : "sauf ceux qui peuvent redynamiser les centres-villes". Le Pôle Océan à Saint-Denis, le projet à Saint-Paul sur la Chaussée Royale ainsi que celui de Jumbo Score au centre-ville du Port trouvent ainsi grâce à ses yeux.
Pour le reste, Ibrahim Patel s’est montré plutôt virulent sur le sujet, même si d’autres projets comme celui d’Auchan sur la zone de Cambaie conservent son soutien à plus long terme. Selon lui, "on a détruit le tissu économique qui existait depuis plus d’un siècle" en favorisant l’implantation de grandes surfaces et de centres commerciaux en périphérie des villes, à l’image du dernier en date, celui du Portail à Saint-Leu.
Au terme de sa présentation de la situation à La Réunion, le directeur de l’observatoire économique de la CCIR, Aziz Amode, a en effet conclu à un "renforcement des pôles commerciaux en périphérie", qualifiés de "nouvelles destinations shopping". Le constat est sans appel : les centres-villes sont "de plus en plus concurrencés", mais aussi "de moins en moins attractifs", que ce soit en terme d’accessibilité ou d’offre commerciale.
"Tout se fait en catimini"
"Aujourd’hui, les centres-villes résistent, mais jusqu’à quand ?", s’interroge Ibrahim Patel, regrettant que les chambres consulaires ne fassent plus partie de la CDAC depuis qu’elle a supplanté la CDEC (Commission départementale d’équipement commercial). "Nous étions les poils à gratter, des empêcheurs de tourner en rond", souligne-t-il, dénonçant aujourd’hui "un procédé de bonne conduite" au sein de cette commission où siègent majoritairement des élus. "Le maire dit : je veux mon projet, alors on lui donne...", déplore-t-il.
Car pour le président de la CCIR, les communes sont les premières responsables de la déshérence de leurs centres-villes. "C’est triste de constater que pas une seule commune ne nous ait consultés avant l’implantation d’un projet. Tout se fait en catimini et personne ne se soucie du rééquilibrage entre les centres-villes, les bourgs et les hauts", estime-t-il.
Et de poursuivre son réquisitoire : "Les communes prennent leurs décision en fonction du tiroir-caisse et des taxes que cela va rapporter sans se préoccuper des conséquences (...) On est dans du business. Aujourd’hui c’est la guerre des chefs entre les enseignes, c’est à qui va tuer l’autre. Mais qui paye les pots cassés ? Ce sont les centres-villes..."
Certaines communes comme Saint-Paul ou Saint-Pierre sont toutefois citées en exemple pour avoir su réaménager leurs centres-villes. Pour les autres, Ibrahim Patel espère qu’une suspension de 3 ans des projets d’implantation de grandes surfaces leur permettra de "réfléchir" à améliorer l’offre commerciale de leurs cœurs de ville, en termes de transport et d’horaires notamment. "Le gouvernement a le pouvoir de suspendre ces projets. Il y a eu tellement d’autorisations d’implantations ces dernières années qu’on peut se permettre une pause de 3 ans...", a-t-il conclu.
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Ibrahim tu es en campagne ou kOI tes commerces du centre ville sont mort
Il cite saint pierre en exemple MDR !!! La rue des Bons Enfants est en train de mourir, la nouvelle rue commerçante (des Indes) peine à vivre pendant ce temps La mairie valide un projet aussi grand que l'ex pole océan de saint denis...porté par les Locate/Cadjee à Casabona.Si il y a une ville a ne pas citer en exemple dans le développement d'un centre ville c'est bien St Pierre (si les antiques braderies ni n'évoluent pas et les nocturnes qui devraient être des événements ponctuelles) Dommage !!!
Après avoir tuer les petits commerce en autorisant l'implantation des grandes surface la CCIR veut ressuscite les petits commerce. Il vont sortir des conneries comme ça jusqu'à l'année prochaine avant les élections.