Ce mercredi 11 juin 2025, Santé Publique France annonce que trois nouveaux décès liés au chikungunya ont été confirmés, portant le bilan de l'épidémie à 23 morts. Entre le 2 et le 8 juin 2025, un peu moins de 345 cas ont été confirmés, contre 728 la semaine précédente. Bien que l'île est à ce jour en situation d’épidémie de faible intensité, la circulation du virus reste encore présente et marquée par des disparités selon les secteurs géographiques. (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
Après six semaines d’activité épidémique intense culminant en semaine 16, l’ensemble des indicateurs poursuivait leur baisse continue depuis la semaine 17.
- 3 nouveaux décès -
Suite à la dernière réunion du comité d’imputabilité qui s’est tenue en semaine 23, quatre dossiers ont été investigués et classés. Parmi ces dossiers, trois ont été classés comme des décès indirectement liés au chikungunya et un comme non lié. Ces décès sont survenus en semaine 15 et semaine 22 (pour deux d’entre-eux). Ils concernaient des personnes porteuses de comorbidités, âgés de 41 ans à 95 ans.
Ainsi, depuis le début de l’année, 23 décès (15 directement et 8 indirectement liés) survenus entre les semaines 11 et 22 ont été classés comme liés au chikungunya par le comité en charge de l’évaluation de l’imputabilité. "Ces décès sont survenus essentiellement chez des personnes de 65 ans et plus (âgés entre 41 et 95 ans) porteuses de comorbidités (pathologies chroniques essentiellement)", précise Santé Publique France.
Lire aussi - Chikungunya : rebond épidémique à l'été 2026, l'ARS n'y croit pas (vraiment)
- 27 décès toujours en cours d’investigation -
Selon les autorités sanitaires, sept dossiers n’ont pu être investigués "étant donné l’impossibilité de levée d’anonymat et donc d’accéder au dossier médical par les professionnels du comité pour les classer". Ces dossiers concernaient des personnes de plus de 65 ans.
Aussi, ving-sept autres décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya. Il s'agit principalement des personnes de 65 ans et plus, porteurs de comorbidités et deux enfants de moins de six mois.
- Plus de 50.000 cas confirmés depuis le début de l'année -
Depuis le début de l’année 2025, ce sont près de 53.750 cas confirmés biologiquement de chikungunya autochtones qui ont été signalés à La Réunion. Un maximum à plus de 7.500 cas confirmés a été identifié en semaine 13, vers la fin du mois de mars. "Ensuite, dans un contexte de non-confirmation biologique de tous les cas suspects, puis de diminution de la circulation virale, le nombre de cas confirmés était en baisse", constate Santé Publique France.
En semaine 22, 349 nouveaux cas confirmés ont été signalés contre 728 la semaine dernière. Avec le passage en phase d’épidémie de faible intensité et dans le but de permettre une surveillance la plus précise possible, il est à nouveau recommandé aux professionnels de santé de confirmer biologiquement tout cas suspect d’infection par le chikungunya.
- Les consultations en forte baisse et stable -
Depuis la semaine 18, soit depuis 6 semaines consécutives, les consultations de patients pour symptômes cliniquement compatibles avec le chikungunya vus par le Réseau de Médecins Sentinelles (RMS) de l’île étaient en diminution. Après un plateau entre la semaine 12 et la semaine 17, caractérisé par une activité maximale représentant 20% de leur activité totale, cette activité pour chikungunya redevenait faible et stable autour de 2% sur les 15 derniers jours. Elle est passée à 1,9% en semaine 23 contre 2,2% la semaine précédente.
Au total, 2.818 passages et 572 hospitalisations pour motif de chikungunya ont été recensés dans les 4 hôpitaux de l’île, depuis le début de l'année 2025. "Après un maximum en semaine 16 avec 389 passages aux urgences pour motif chikungunya, une diminution était constatée depuis la semaine 17", explique Santé Publique France dans son dernier bulletin. Depuis trois semaines, moins de 100 passages étaient identifiés, dont 52 passages en semaine 22 contre 23 en semaine 23.
Lire aussi - Chikungunya : le grand flop du vaccin à La Réunion, près de 35.000 doses non utilisées
- 88% des cas identifiés en Hexagone viennent de La Réunion -
Dans l'Hexagone, entre le 1er mai et le 10 juin 2025, 507 cas de chikungunya importés ont été identifiés. Parmi ces cas, 444 provenaient de La Réunion. Ces cas en provenance de La Réunion représentait 88% de l’ensemble des cas. Les autres cas importés revenaient de séjour de Maurice, Mayotte, Madagascar, du Sri-Lanka, ou encore d'Indonésie.
Afin d'eviter la propagation du viraus, toute personne ayant séjourné à La Réunion est invitée à son arrivée en France hexagonale et durant 15 jours à se protéger des piqures de moustiques (spray, vêtements longs, ...), à consulter un médecin dès l’apparition de symptômes compatibles avec le chikungunya (fièvre, douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée) et à réaliser une analyse de sang à visée diagnostic.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com