C'était il y a 20 ans, en 2005, La Réunion était confrontée à une importante épidémie de chikungunya. Le virus provoquant la mort de 225 personnes. 20 ans après, ce 13 janvier 2025, face la dispersion des cas, le préfet de La Réunion a déclenché le niveau 3 du dispositif Orsec. Des années plus tard, l'utilisation d'un vaccin suscite l'espoir d'une épidémie davantage contrôlée (Photo : www.imazpress.com)
Le virus du chikungunya a refait son apparition à La Réunion le 23 août 2024. Cinq mois après, 192 cas sont recensés dans l'île.
Les communes du sud du département étant les plus touchées, notamment à l'Étang-Salé où se trouvaient ce mardi le préfet Patrice Latron et le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Gérard Cotellon.
Certains des cas détectés se situent dans les autres foyers actifs déjà déterminés. Ces foyers sont ceux de l’Hermitage, de Grand Bassin et la Ligne des 400, de Trois Mares. Deux nouveaux foyers ont également été identifiés, "La Vallée" à Saint-Pierre et "Bras Creux" au Tampon", portant à 7 le nombre total de foyers actuellement actifs à la Réunion.
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- Une épidémie anticipée plus précocement -
Le 30 août 2024, après le premier cas détecté à La Réunion, Imaz Press avait demandé au professeur Xavier de Paris, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire, santé et milieu de vie à l'ARS s'il fallait craindre ce retour du virus ?
"Nous sommes intervenus suffisamment tôt", toutefois, "nous ne pouvons pas écarter l'hypothèse d'une reprise épidémique et le rôle de l'ARS est de prévoir et de mettre en place une vigilance" ajoutait-il.
Désormais le virus est là et face à une épidémie dont la circulation reste "à faible intensité" - et afin d'éviter le scénario de 2005-2006 - le préfet a déclenché le niveau 3 du plan Orsec.
Un dispositif permettant aux acteurs de lutte antivectorielle d'agir chez les personnes qui ne sont pas aptes à nettoyer seules ou encore dans les logements abandonnés, sans passer par des contraintes administratives.
Pour l'heure, si le nombre de cas par jour se compte en dizaine, nous sommes encore "loin des 50.000 cas semaine de 2005" a assuré à la presse le directeur de l'ARS.
Néanmoins, pour Gérard Cotellon, face à la dispersion des cas, il convient d'assainir les zones propices à la circulation du virus. Écoutez :
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- Une immunité partielle face au virus -
En 2005-2006, l'épidémie a touché 260.000 personnes à La Réunion, soit un tiers de la population, avec une forme symptomatique.
Toutefois, si l'infection par le moustique confère une immunité durable, quel que soit le variant du virus, près de deux décennies après l'épidémie, cette immunité résiduelle ne concernerait seulement 20% de la population réunionnaise, selon des estimations qui restent à affiner.
Le renouvellement naturel des habitants, lié aux naissances, aux décès et aux migrations, a contribué à réduire cette protection collective.
Si les experts estiment que le virus circulant pourrait être moins virulent, ils soulignent que les 80 % de la population non immunisée suffisent pour déclencher une nouvelle épidémie de grande ampleur.
Les formes graves sont, pour l'heure, rares, avec un seul cas nécessitant une hospitalisation en 2024.
En 2005-2006, le virus avait provoqué le décès de 225 personnes. La plupart liés à des comorbidités (jeunes, gramounes, personnes avec des problèmes cardiaques, d'obésité, respiratoires…). Le chikungunya "avait aussi déclenché des formes au long cours avec des douleurs articulaires. Des personnes souffrent encore de rhumatismes liés au virus" relate Xavier de Paris.
À l'époque, "cette épidémie avait un caractère de sévérité inattendue et inconnue sur la planète" rappelait-il.
- Un vaccin, porteur d'espoir face à l'épidémie -
Si l’épidémie de 2005-2006 a marqué les esprits par son ampleur et sa gravité, l’arrivée d’un vaccin constitue une avancée majeure.
En juin 2024, un vaccin nommé IXCHIQ, a obtenu une autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne. Développé par le laboratoire Valneva, il s’agit d’un vaccin administré en une seule injection.
Les essais cliniques ont montré qu’il induit une réponse immunitaire protectrice, avec des effets secondaires généralement modérés et transitoires. Cependant, le vaccin ne dispose pas encore de données sur son efficacité clinique en conditions réelles.
Une phase test est prévue et La Réunion devrait y participer.
Le vaccin est actuellement recommandé pour les adultes voyageant dans des zones à risque, mais son usage reste limité en attendant une politique vaccinale de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Près de vingt ans après l’épidémie historique, le chikungunya demeure donc une menace latente pour l'île. Si les leçons du passé ont permis de mieux anticiper le risque, la mise en œuvre d’une politique vaccinale adaptée reste un enjeu crucial pour protéger la population.
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De quoi parlez vous "974"? un vaccin n'a jamais été obligatoire...sauf si vous êtes un nourrisson bien sur...
Je refuse le vaccin. Merci de respecter mon choix.
Vite, il faut rembourser le vaccin.