Vincent Rivière, candidat aux élections municipales de mars 2026 dans la ville de la Possession, interpelle la ministre de l'Outre-mer actuellement en visite à La Réunion, sur la question de l'accès à l'eau potable pour les familles réunionnaises. Nous publions, ci-dessous, son communiqué dans son intégralité. (Photo : D.R)
Madame la Ministre,
Votre visite de trois jours à La Réunion est l’occasion de rappeler une réalité que les Réunionnaises et les Réunionnais vivent au quotidien : l’accès à l’eau potable, un droit fondamental, n’est toujours pas garanti pour tous dans notre département.
Notre île reçoit pourtant 7,6 milliards de m³ d’eau de pluie chaque année, et nos aquifères littoraux stockent près de 3 milliards de m³. Ce potentiel hydrique exceptionnel devrait nous placer à l’abri des pénuries. Et pourtant, sur le terrain, la situation est tout autre.
- " Des coupures d’eau, parfois quotidiennes, à Saint-André ou à La Possession -
Aujourd’hui, le rendement du réseau plafonne à environ 63 % : cela signifie que sur 100 litres d’eau prélevés, seuls 63 litres arrivent réellement aux habitants. Le reste se perd dans les fuites, conséquence directe de la vétusté des infrastructures et du sous-entretien chronique des réseaux.
Avec 410 000 abonnés, un nombre qui continue de croître, l’île doit pourtant faire face à une réalité technique lourde : 7 100 km de linéaire de réseau à entretenir, qui s’allongent d’environ 1 % chaque année.
Malgré cela, le rendement n’augmente que d’environ 2 % par an.
À ce rythme, il faudra des décennies pour atteindre le niveau moyen observé dans la France hexagonale. Ce retard structurel n’est plus tenable.
De trop nombreux quartiers vivent au rythme des coupures d’eau, parfois quotidiennes, souvent prolongées, toujours pénalisantes.
À Saint-André ou à La Possession – notamment dans les hauts de Dos-d’Âne – les habitants enchaînent les restrictions, les interruptions de service. La vétusté des réseaux, le sous-équipement historique et le manque d’investissements lourds expliquent en partie ces dysfonctionnements.
- "Des réunionnais n’ont toujours pas accès à l’eau potable" -
Plus grave encore, certains Réunionnais n’ont toujours pas accès à l’eau potable, au XXIᵉ siècle, dans un département français.
Ainsi, aux Lataniers, à La Possession, ou encore à la Ravine à Malheur, des familles vivent depuis des années dans des conditions indignes de la République et n’ont pas accès à un élément essentiel à la vie et à la dignité humaine.
Madame la Ministre, tout cela est inacceptable.
Inacceptable pour un territoire français.
Inacceptable pour un territoire ultramarin déjà confronté à de multiples défis sociaux.
Inacceptable pour une population qui paie son eau au prix fort tout en recevant un service à la hauteur d’un pays en voie de développement.
Face à ce constat, nous vous interpellons afin que cette problématique soit fasse partie intégralement de votre feuille de route.
L’État peut-il continuer à confier la compétence de l’eau potable aux collectivités locales sans leur donner les moyens réels de rattraper un retard aussi massif ?
À l’inverse, faut-il envisager que l’État reprenne directement cette compétence, au moins temporairement, tant l’écart avec la métropole est grand en matière de rendement, de fiabilité, d’investissement et de qualité du service ?
Nous n’avons pas la réponse définitive. Mais une certitude demeure : l’État ne peut plus se contenter d’accompagner de loin, ni de déléguer sans contrôler, ni de laisser les collectivités lutter seules contre un héritage d’infrastructures usées, sous-dimensionnées et fragmentées.
Il en va de la dignité des habitants.
Il en va de l’équité républicaine.
Il en va de la santé publique.
Madame la Ministre, votre présence sur l’île doit être le point de départ d’une refondation ambitieuse de la gestion de l’eau à La Réunion.
Les citoyens attendent des décisions courageuses. L’histoire jugera notre capacité collective à garantir à chaque Réunionnais l’accès permanent à une eau potable de qualité.
Nous vous remercions de prêter une attention particulière à cet appel et nous comptons sur la presse pour relayer directement auprès de la ministre cette préoccupation.
Pour le mouvement citoyen Demain Ensemble

Le problème est de laisser la compétence de l’eau à des collectivités (élus ) réputées pour leur incompétence à gérer la chose publique dans l’intérêt des citoyens ..!!
c’est, exactement cela, les élus ont des interêts partisans, l’Etat lui est neutre et considère tous ses enfants comme des enfants de la République. Les élus par contre vont privilégier des interêts electoralistes quitte a sacrifier une part du territoire
Et pourquoi il n'en fait pas un sur les marchands de sommeil qui sévissent sur le territoire. Exploiteurs de misère sociale.