Des files d'attente sans interruption

Tests antigéniques : les pharmacies en surchauffe

  • Publié le 29 janvier 2022 à 13:15
  • Actualisé le 29 janvier 2022 à 13:22

152.000 tests sont désormais réalisés chaque semaine à La Réunion. Dans les pharmacies, c'est branle bas-le combat. Entre les ordonnances, les vaccinations et la demande de tests antigéniques en continu, le personnel débordé montre des signes d'épuisements. Le variant Omicron, plus contagieux, provoque une hausse sans précédent de contaminations, saturant complètement les pharmacies. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Depuis quelques semaines déjà, qu'il vente ou qu'il pleuve, la sueur au front, le pass sanitaire à la main, les Réunionnais se pressent dans les pharmacies. Sous le soleil de plomb et les braillements des enfants, les files d'attente serpentent devant les officines. Ce spectacle, devenu presque banal pour les passants, ne laisse pas indifférents les pharmaciens. Ils ne voient plus la fin de ces queues interminables.

- Pharmaciens débordés, pharmacies débordantes -

"On est débordé parce que les effectifs sont très sollicités et qu'ils finissent par tomber malades eux aussi. Nous sommes en sous-effectifs. Comme le volume de personnes qui viennent se faire tester augmente, on est débordés", explique Dominique Pota, pharmacien au Port.

Pour éviter l'épuisement, Claude Marodon, pharmacien de la Trinité à Saint-Denis, essaye quant à lui, d'éviter de surmener son personnel. "Pour aller loin, il faut savoir ménager sa monture. On fait preuve de solidarité, on partage les tâches, on essaye de rentrer chez soi plus tôt lorsque c'est possible", explique-t-il.

Ce sont désormais 152.000 tests qui sont réalisés chaque semaine, indiquent les autorités sanitaires. À La Réunion, le taux de positivité s'élève à 36,6% du 15 au 21 janvier 2022 ce qui signifie que plus d'un test sur trois est positif. La vague Omicron, plus contagieuse, donne du fil à retordre aux pharmaciens. Regardez :



Au petit matin, dans l'empressement de ceux qui se rendent au travail, plus personne ne semble prêter attention aux pharmacies. Seul soulagement : la pensée de ne pas devoir être la file d'attente sans fin de si bonne heure. "À une certaine heure, il y a un moment où on est obligé d'arrêter les tests. On commence à 8h, mais dès 7h30 il y a une queue d'une vingtaine de personnes qui attendent déjà. On fait 200 tests par jour, il y a une centaine de positifs en ce moment, ça fait 50% des tests positifs, ça reste assez stable" explique posément Dominique Pota, lui aussi déjà habitué à la vague Omicron et ses contaminations.

- Laisser les gens dehors, c'est un crève coeur" -

Pour faire face au débordement, les pharmacies ont dû élargir leur personnel et essayer de pousser les murs. "J'ai été obligé d'embaucher, j'ai quelqu'un qui s'occupe de la circulation des patients dans la journée. J'ai une file pour les vaccins, pour les ordonnances et les tests. On filtre dès l'entrée pour ne pas avoir trop de monde dans la pharmacie. Ça fait beaucoup de gens à l'extérieur, là il fait chaud, il a plu toute la semaine dernière, ce n'est pas évident de laisser les gens dehors. C'est un crève-coeur" regrette le pharmacien du Port.

Lire aussi - Les pharmacies croulent sous la multiplication des tests antigéniques

Pour le pharmacien de la Trinité à Saint-Denis, certains dispositifs soulageraient les employés."Il est impératif de réaménager les pharmacies. Désormais, nous trions les clients avant qu'ils ne rentrent. Ce qu'il faudrait surtout, c'est que les enfants, les enseignants, les personnes qui sont cas contacts et asymptomatiques ne viennent qu'en cas de priorité et se tournent plutôt vers les autotests. Seules les personnes présentant des symptômes devraient se rendre en pharmacie."

- "Toute l'équipe est à bout"-

En plus des ordonnances habituelles et les tests, les pharmacies peuvent aussi vacciner. Claude Marodon a fait le choix de diminuer la vaccination dans son officine pour ne pas être submergé. Cependant, devant la flambée des cas, Dominique Ponta, lui, constate que le nombre de demandes de vaccination est en baisse. "On vaccine aussi, mais les vaccins ont diminué. Comme il y a beaucoup de gens positifs, ils reculent leurs vaccins. On aura sûrement ces rendez-vous fin février, fin mars voire début avril."

Le personnel des officines, débordé, commence à subir de plein fouet cette demande toujours plus forte. "On fait beaucoup de pédagogie, autant avec nos patients que nos employés. Il a fallu s'organiser, on essaye de tenir et de se ménager, pour le moment, on y arrive" affirme quant à lui Dominique Pota. "Nous sommes complétement épuisés, toute l'équipe est à bout. Pour tenir, il ne reste plus qu'à espérer que cette nouvelle vague finisse par diminuer", confie Claude Marodon.

mc/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
2 Commentaires
Session 974
Session 974
2 ans

Suis allée ce midi faire TAG à l'aéroport Roland Garros en 15min chrono c'était fait

Boula
Boula
2 ans

Bah il suffit d'arrêter de se tester pour la gripette omicron et les pharmacies pourront se reposer.