À condition d'avoir été sous respirateur

La Covid-19 reconnue comme maladie professionnelle dans les prochains jours

  • Publié le 14 septembre 2020 à 09:12
  • Actualisé le 14 septembre 2020 à 09:14
test coronavirus

La Covid-19 va être reconnu comme maladie professionnelle. Le ministère de la Santé a annoncé en fin de semaine dernière qu'un décret serait publié à cet effet dans les prochains jours. Le statut de maladie professionnelle était l'une des promesses faites par le ministre de la Santé Olivier Véran au printemps dernier. Une bonne nouvelle, mais qui ne fait pas l'unanimité, notamment chez le professionnels de santé. Ils regrettent que la reconnaissance comme maladie professionnelle soit limitée aux soignants malades ayant nécessité une assistance respiratoire. (Photo rb/www.ipreunion.com)

La Covid-19 fera son entrée dans la liste des maladies reconnues comme professionnelles, où il rejoindra les cancers dus à l’amiante ou les troubles musculo-squelettiques.

Le décret détaillera les critères qui permettront d’obtenir une prise en charge à 100 % des frais médicaux, mais aussi de recevoir une indemnité en cas d’incapacité temporaire ou permanente. En cas de décès, les ayants droit peuvent également percevoir une rente.

“C’est absolument une bonne nouvelle parce que la Covid-19, il y a tout ce qui va avec : les risques de la maladie en question et les risques de perte d’emploi. On ne sait pas ce qui peut en découler au niveau des séquelles pour les cas les plus graves”, réagit Eric Marguerite, secrétaire général de Force Ouvrière.

“Mais, au-delà de l'aspect médical, il faut aussi travailler avec de nouvelles contraintes. Vous avez vu la séquence du président de la République qui a manqué de s’étouffer avec un masque. J’espère qu’il prend véritablement conscience de travailler avec un masque sur la figure. Il faut réaménager tout l’espace travail”, élargit-il. 

- “C’est une promesse qui n’est pas tenue” -

Tous les malades qui ont été atteint d'une forme grave du Covid et qui ont au moins bénéficié d'une assistance respiratoire peuvent y prétendre. Pour les personnels soignants, à l'hôpital, en ville, en Ehpad ou qui travaillent au domicile de personnes âgées, la reconnaissance comme maladie professionnelle sera automatique pour les soignants touchés par le virus ayant eu besoin d’un apport d’oxygène. Une définition restrictive loin de faire l’unanimité.

C’est une promesse qui n’est pas tenue. Au mois de mars, ce qui était prévu était la reconnaissance pour tous les soignants, sans condition particulière”, rappelle Expedit Lock-Fat, Secrétaire général CFDT Santé Réunion. “Le décret ne va pas aussi loin que ce qui était promis. Il y a malheureusement un certain nombre de soignants qui risquent de passer à côté parce qu’ils n’auront pas été assez malades.”

Le volet des accidents de travail est également de prime importance pour les organisations syndicales. “Cette reconnaissance nous permettrait de traiter les séquelles, qu'on ne connaît pas encore. On espère que le décret aille plus loin.”

Pour Zohra Givran, du syndicat Sud santé CHOR, le décret à venir est “plutôt une bonne nouvelle, mais les reconnaissances de maladie professionnelles et d’accidents de travail sont toujours à la discrétion du directeur. Il ne faut pas que ce soit le cas.”

Et la représentante syndicale d’ajouter : “Ce qu’il faudrait, c’est que tous les professionnels des services Covid aient accès au matériel en quantité suffisante. Pour l’instant ça va, mais vu l’évolution de l’épidémie, je ne suis pas sûre que ça dure. Ce qui serait formidable serait ne pas attraper la Covid, et pour ne pas l’attraper, il faut avoir les équipement nécessaires.”

- Reconnaissance après évaluation pour les autres” -

Les non-soignants, de même que les soignants qui ont contracté le virus mais n'ont pas eu besoin d'oxygénothérapie, devront passer par un comité national d'experts indépendants, composé d'un médecin conseil de la Caisse d'assurance maladie et d'un praticien hospitalier ou d'un médecin du travail.

Ce comité, dit de reconnaissance de maladie professionnelle, se chargera de définir s'il existe bien un lien entre la pathologie et le travail. Une enquête pourra avoir lieu sur le lieu de travail du malade.

Les non-soignants n'ayant pas eu un apport d'oxygène devront passer par un médecin conseil de la caisse d'assurance maladie pour définir si leurs séquelles présentent bien une certaine forme de gravité, avant de pouvoir présenter leur cas devant le comité. Dernière étape: une fois la maladie reconnue comme maladie professionnelle, un médecin conseil fixera le montant de l'éventuelle indemnisation.

Il est d'ores et déjà possible de remplir un dossier sur le site de l'Assurance maladie. 

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
1 Commentaires
gaelle
gaelle
5 ans

cela est normal, car une maladie est professionnelle si elle est la conséquence directe de l'exposition plus ou moins prolongée et/ou répétée d'un travailleur :https://www.officiel-prevention.com/dossier/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/service-de-sante-au-travail-reglementations/la-reconnaissance-et-la-prevention-des-maladies-professionnelles â?|