Moins de 1% des effectifs

Non respect de l'obligation vaccinale : 91 personnels soignants suspendus à La Réunion

  • Publié le 29 octobre 2021 à 09:54

Depuis le 15 septembre 2021, les soignant.e.s sont soumis.es à l'obligation vaccinale. Après une période de tolérance leur permettant de recevoir leur seconde dose, les hôpitaux et cliniques de l'île procèdent à la suspension des professionnel.le.s de santé qui refusent de se faire vacciner. Selon l'agence régionale de santé, 91 personnels sont concernés à La Réunion soit moins de 1% des effectifs. Selon les premier.e.s concerné.e.s cependant, de nombreux.ses soignant.e.s se sont mis en arrêt maladie ou en disponibilité dans le but d'échapper à la suspension et ne sont donc pas comptabilisé.e.s. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Ils et elles sont plusieurs à vouloir dénoncer ce qu'ils ressentent comme une "injustice" aujourd'hui : leur mise à pied, faute de vaccin. Deux soignantes nous ont par ailleurs contactés afin de nous raconter leur histoire… avant de faire machine arrière, la ligne éditoriale d'Imaz Press ne semblant tout d'un coup plus convenir.

En cause : la rédaction d'un article visant à vérifier les affirmations du collectif ColCov Med974 et du docteur Philippe de Chazournes lors d'une de leur "enquête" visant à prouver que le vaccin est dangereux et nocif, pouvant même conduire au décès. Etrange réaction lorsqu'Imaz Press n'a fait qu'effectuer son travail, en découvrant que les affirmations de ces médecins ne se basaient sur aucun fait scientifique.

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- La suspension plutôt que le vaccin -

Les témoignages de ces soignantes, que nous garderons donc anonymes, laissent transparaître un certain désarçonnement face à la situation. L'une d'elles, maman, refuse ce "vaccin expérimental" et nous dit clairement qu'elle "assume cette décision", même si celle-ci la met financièrement en difficulté, ainsi que sa fille dont elle a la charge.

En larmes, elle affirme que "c'est dur de vouloir respecter ses principes" et ne cache pas sa colère face à l'instauration d'un pass sanitaire qu'elle juge aussi injuste qu'inquiétant pour la protection de sa vie privée.

Une autre, sa collègue au CHU, a refusé le vaccin car elle essaie de tomber enceinte. Si aucune étude n'identifie de lien entre le vaccin et l'infertilité, son médecin traitant ainsi que la médecine du travail lui auraient conseillé de s'abstenir. "Si je ne parviens vraiment pas à tomber enceinte étant donné mon âge un peu avancé, alors oui peut-être que je me vaccinerai" lâche cette infirmière.

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- Moins de 1% des soignant.e.s absent.e.s selon l'ARS -

L'agence régionale de santé (ARS) nous indique que "91 suspensions de personnels sont actuellement prononcées pour défaut de réponse à leur obligation vaccinale, soit 0,5 à 0,6% des effectifs globaux, ce qui est tout à fait comparable à la situation nationale". Au CHU, "49 professionnels hospitaliers, soignants ou non, ont dû être suspendus depuis la mi-septembre" nous dit-on. "Seuls 27 le sont encore aujourd'hui, 22 ayant fait le choix de de se faire vacciner et de réintégrer les services."

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A ce stade, le taux de couverture vaccinale est de 94,3% à La Réunion pour les soignant.e.s de l'hôpital et de 94,6% pour les professionnels de santé libéraux, selon les chiffres fournis par l'ARS.

Concernant le personnel médical, "seuls 2 praticiens sur 1.038 médecins (internes compris) ne répondent pas à ce jour à l'obligation vaccinale et devront faire l'objet d'une suspension dès leur retour effectif dans le service" ajoute le CHU.

Un chiffre qui semble très insuffisant aux soignant.e.s mis.e à pied qui témoignent. "L'ARS et le CHU ne comptent que les suspensions officielles mais pas les arrêts maladies ou les mises en disponibilité. Pourtant nombreux sont ceux qui l'ont fait pour éviter d'être suspendus" affirme l'une de nos deux soignantes.

Consulté à ce sujet, le CHU confirme que certains arrêts maladies peuvent sembler suspects, en fonction des situations. Mais de fait, rien ne permet de confirmer l'origine de l'arrêt, secret médical oblige. Par défaut, ces absences ne sont en effet pas liées à une quelconque fuite de l'obligation vaccinale.

"Pour les soins de ville, quelques professionnels ont été signalés comme ayant fait le choix d’arrêter leur activité pour ne pas se soumettre à l’obligation vaccinale, ré-adressant leurs patients vers d’autres confrères. Il s’agit de situations très limitées en nombre" nous informe l'ARS. Pour les soignantes qui nous ont contactés, difficile cependant d'envisager un autre métier "quand on le fait depuis des années, et qu'on le fait par passion", nous disent-elles.

- Des difficultés qui existaient avant -

L'absence de soignant.e.s dans un espace de travail déjà sous tension ne fait cependant que renforcer les difficultés. Le CHU reconnaît que ces absences sont forcément remarquées, mais affirme qu'aucun service n'a été fermé à ce jour, ni dans le nord ni dans le sud. Des réaménagements mineurs ont cependant été nécessaires pour palier la suspension de plusieurs professionnel.le.s de santé.

Pour l'ARS comme le CHU les difficultés de recrutement existaient déjà en amont. "Certains services peuvent rencontrer des difficultés de couverture de leurs effectifs, difficultés qui préexistaient à cette obligation vaccinale, sans impact dans l’accès effectif aux soins" précise l'ARS.

Au CHU, des fermetures de blocs sont encore enregistrées : 2 à 3 salles sur 26, nous précise l'hôpital, "mais sans lien avec l'obligation vaccinale, et encore moins de suspensions, mais de difficultés de recrutement depuis plusieurs mois, partagées au niveau national, tant dans le secteur le public que le privé".

Une certitude selon l'hôpital : aucune fermeture de lit ou de service n'a été effectuée, directement amputable à l'obligation vaccinale, et la continuité des soins est assurée.

Pour pallier l'absence des soignant.e.s non vacciné.e.s, "des remplacements sont mis en place notamment par redéploiement depuis les unités Covid, compte tenu de l'évolution épidémique favorable pour le moment. Pour les compétences spécifiques, en l'absence de possibilité de redéploiement, nous recrutons en externe" précise le CHU.

"Nous espérons que notre absence permettra aussi d'éveiller les consciences face à la fragilité du système hospitalier" explique l'une des soignantes que nous avons interrogées. Sur ce point l'obligation vaccinale ne fait que mettre en exergue une situation déjà connue et malheureusement renforcée par la crise sanitaire : la tension hospitalière dûe au manque de moyens injectés dans l'hôpital public, et la précarisation du système de santé, plus fragile que jamais dans les Outre-mer.

Lire aussi - L'échec des politiques sanitaires au coeur de la saturation des hôpitaux

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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9 Commentaires
mékoué
mékoué
2 ans

Tout acte médical, n'est pas anodin à cause des allergies et autres intolérances ou pas constatées d'un individu à l'autre.Les sommités internationales comme le professeur Montagnier prix Nobel de médecine, le professeur Tom Jefferson..., émettent de sérieux doute sur la qualité et l'efficacité de ce produit ARNm encore au stade expérimental. Dans ce contexte que quelqu'un refuse de jouer à la roulette Russe avec sa santé, comment peut-on admettre et toléré, qu'il soit sanctionné' Suite aux exactions sanitaires commissent sur les prisonniers de guerre, le code sanitaire 1947 de Nuremberg n'a t il pas été érigé pour contrer à ce genre de méfait' Aujourd'hui c'est ce type de forfaiture que vivent et supportent ces 91 et plus de personnes, demain ce sera quoi et pour qui ' Oublier qu'une main lave l'autre...', d'autant que c'est dans le cadre de la probabilité du bénéfice/risque que TOUT EST IMPOSE et même le rapport de l'ANSEM de Septembre 2021, suspecte l'injection d'ARNm d'être la cause de 900 décès...'!.

payet, depuis son mobile
payet, depuis son mobile
2 ans

A ceux qui critisuent ceux qui refusent de se fzirevacciner il faut réfléchir un peu. Des professionnels de santé qui ont fait des études et qui disent non au vaccin. Y a 1 problème. C est vrai qu on a pour beaucoup d entre nous peu de discernement et soyons moutons de panurge. Pour moi la vaccination c est non et j ai décidé de ne plus faire vivre l économie .

GERARD97460
GERARD97460
2 ans

Qu'ils changent de métier si ils ou elles n'acceptent pas les obligations du métier, ils ou elles n'ont qu'à aller faire maçon ou coupeur de cannes, on en recherche dans ces branches là et pas besoin de se faire vacciner ou de pass sanitaire...

Missouk
Missouk
2 ans

2-3 blocs fermés sur 26 c'est près de 10%, mais visiblement ce n'est pas grand chose, en tous cas quoi défriser les gens de l'ARS. Quand on attend une intervention en ambulatoire depuis 14 mois, on pense un peu différemment! Se priver de soignants alors qu'on en a tant besoin, c'est bien plus criminel de ne pas se faire vacciner (parce que les soignants eux se protègent et protègent les autres depuis le début de la pandémie)

Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
2 ans

Où commence la liberté , où s'arrête la liberté. Tout ça pour du fric rien que le fric, nourrir le système du fric par le fric.A ne pas oublier que c'est une injection (serum) expérimentale que personne ne sait ce qui se passera dans le futur ou alors retour vers le futur !

Ste suzanne
Ste suzanne
2 ans

Et ceux ou celle qui son vacciné ne respect pas les règlements sanitaire Aucun geste barrière Aucun cas contact QUE se soit la ou ou la nuit avec maitresse ou amant ne respectant pas leur patient encore moins leur familles en racontant des mensonges Il les contrôlent

CHABAN
CHABAN
2 ans

Mon soutien à ces travailleurs.

Math
Math
2 ans

Conséquences...' L hopital ira mieux ou pas avec la décision de Macron ' Chacun se fera son opinion et votera en conséquence.

Jeanbon
Jeanbon
2 ans

Donc ces gens sont plus bêtes que la majorités des Français 'Et cette écriture inclusive, quelle plaie à lire...