Mondial-2018

Les syndicats de joueurs vent debout contre l'allongement du premier contrat pro

  • Publié le 22 juin 2018 à 14:58
  • Actualisé le 22 juin 2018 à 15:20

Les syndicats de joueurs protestent vivement contre le passage de 3 à 5 ans du premier contrat pro après sa formation, à la suite d'un amendement adopté à l'Assemblée, qui sert, selon eux, avant tout les intérêts des clubs.

"Aujourd'hui, lorsqu'un jeune signe son premier contrat pro (dans le club où il a été formé) et qu'il est payé le minimum, il peut négocier une augmentation au moment de sa prolongation si son club veut le garder", explique à l'AFP le président du syndicat des footballeurs professionnels (UNFP), Philippe Piat. Si la durée du premier contrat passe de 3 à 5 ans, "c'est le temps pendant lequel le joueur n'a aucune marge de man?uvre qui va être rallongé", dénonce-t-il.

Dans un communiqué, la Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs (Fnass), "appelle à la raison et demande le retrait pur et simple de cet amendement, qui n'améliorera ni les conditions de formation des jeunes sportifs en France ni leur statut, mais permettra à certains de réaliser toujours plus de profits, sur le dos des jeunes, en entravant leur droit à la liberté contractuelle et en se moquant de leur avenir !"


"A défaut, les membres de la Fnass", qui sont les syndicats des joueurs de football, rugby, basket-ball, handball et des cyclistes, "envisageront toutes les actions utiles et concertées à la reprise des différentes compétitions pour faire entendre la voix de l'ensemble des sportifs professionnels évoluant en France", ajoute la Fnass.
L'amendement, qui modifierait le code du sport, a été voté dans le cadre de l'examen de la réforme de la formation, de l'assurance chômage et de l'apprentissage portée par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et que l'Assemblée nationale a adopté en première lecture mardi. Ce texte doit encore passer par le Sénat.


D'après l'exposé de l'amendement, déposé par le député LREM de Seine-Saint-Denis Stéphane Testé, la durée de trois ans n'est plus adaptée aujourd'hui et l'idée est de protéger les jeunes joueurs. "Dans un contexte de rajeunissement de l'accès au haut niveau, et compte tenu des dispositifs de signature de contrats anticipée existants à l'étranger, les jeunes talents et leurs entourages sont souvent confrontés à une pression accrue de l'extérieur, avec pour conséquence des départs à l'étranger pouvant s'avérer prématurés, peu opportuns et souvent même portant le risque d'enterrer une carrière prometteuse", explique le député.

 - © 2018 AFP

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