Uruguay - Arabie Saoudite

L'Uruguay, beaucoup avec peu

  • Publié le 21 juin 2018 à 13:43
  • Actualisé le 21 juin 2018 à 13:54

Une charnière ultra-solide, un duo Cavani-Suarez pas encore au top mais déjà irréprochable dans l'engagement, des ambitions minimalistes dans le jeu, deux buts sur corner en tout pour tout: l'Uruguay fait beaucoup avec peu et, après sa victoire (1-0) contre l'Arabie Saoudite mercredi, est déjà qualifié pour les 8es de finale du Mondial-2018 où personne ne devrait avoir très envie de l'affronter.

- Godin-Gimenez, 100% Atletico -

La charnière de l'Uruguay est aussi celle de l'Atletico de Madrid, deux équipes qui ont un certain nombre de points communs. Et en club comme en sélection, le patron Godin (32 ans) et son élève Gimenez (23 ans) se complètent parfaitement. "Diego a beaucoup d'expérience. Tous les deux sont très talentueux et derrière eux, on se sent tranquille. Ils lisent très bien le jeu et ils savent aussi attaquer", a ainsi déclaré le gardien Fernando Muslera avant le match contre l'Arabie Saoudite (1-0). De fait, le premier but uruguayen du tournoi a été inscrit par Gimenez face à l'Egypte (1-0), alors que Godin est une menace constante sur coups de pied arrêtés, en plus d'apporter régulièrement le surnombre balle au pied.


Même si l'Uruguay a bénéficié d'un calendrier favorable avec deux matchs réputés faciles contre l'Egypte privée de Salah et la très inoffensive Arabie Saoudite, le cadenas installé devant Muslera est une garantie. "Ca donne confiance. Ce qui est positif, c'est la solidité défensive du groupe", a reconnu Godin mercredi.


- Suarez-Cavani, de sueur et de 100 -


A côté de ses crampons en ouverture face à l'Egypte, Suarez a fêté mercredi sa 100e sélection avec un 52e but sous le maillot de la Celeste.
Même s'il est encore apparu un peu emprunté techniquement et pas forcément très véloce, l'attaquant de Barcelone a en revanche élevé le ton dans l'engagement, le pressing et les courses, malgré la très pénible chaleur qui régnait à Rostov-sur-le-Don. "Il s'est battu, a défendu, a pressé, il s'est dépensé. Il est comme ça, généreux. Il a toujours été comme ça, à Groningue, à l'Ajax, à Liverpool, à Barcelone. Il a toujours eu un grand sens des responsabilités", a expliqué son sélectionneur Oscar Tabarez.


A ses côtés, Cavani cherche encore le but. Mais ses prestations sont rassurantes, avec une seconde période de haut niveau contre l'Egypte et encore deux occasions franches face aux Saoudiens. Si l'animation sur les côtés semble encore très problématique, le duo formé par le Parisien et le Barcelonais est une assurance que peu d'équipes peuvent avancer.


- Le maestro donne la leçon -


Oscar Tabarez se déplace avec difficulté, appuyé sur sa béquille, mais son esprit est resté plein de vivacité. Chacune de ses interventions devant la presse depuis le début du Mondial a été riche et son explication mardi sur la transmission du football de génération en génération en Uruguay a été un grand moment de pédagogie et de passion pour le jeu. Voir jouer son équipe est en revanche moins passionnant, ce que Tabarez a reconnu tout en faisant passer l'idée que le spectacle n'était pas précisément la priorité de la Celeste.


"On veut gérer mieux, marquer plus, mais il y a des choses très positives, peut-être moins intéressantes pour les médias et les supporters. On n'a pas encaissé de but, pas pris de cartons jaunes", a-t-il ainsi expliqué. Le prochain match face à la Russie, sans autre enjeu que la première place du groupe A, permettra de savoir si l'Uruguay se montre un peu plus ambitieux ou si la version minimaliste des deux premières rencontres est celle qui prévaudra toute la compétition. Le Maestro, lui, a gagné du temps pour faire progresser ses élèves.

 - © 2018 AFP

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