Le remaniement gouvernemental d’Emmanuel Macron et Gabriel Attal touche à sa fin avec l’annonce de la liste des ministres délégués et secrétaires d'État, mettant ainsi un terme au "grand chambardement" qui n’aura que trop duré pour un effet minime avec la reconduite aux responsabilités de 65% des membres du gouvernement (Photo d'illustration : www.imazpress.com)
L'attente a été longue et il est légitime de se demander comment le gouvernement a pu fonctionner pendant cette période. Cette situation, caractérisée par l'absence de nominations pendant presque un mois sur des postes clés laissés vacants, notamment ceux du Logement, de la Santé et des Transports laisse un sentiment d'inquiétude parmi les professionnels des secteurs concernés.
Ces annonces ne répondent pas aux attentes en ce qui concerne la représentation et les enjeux des outre-mer, que nous défendons à La Réunion. Cette longue vacance s’est d’ailleurs traduite par l’annulation pure et simple de la visite pourtant annoncée du Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer après un décret de déclaration de catastrophe naturelle loin des réalités, rappelant ainsi que pour s’occuper efficacement des Outre-mer, il faut une disponibilité suffisante, au risque que nos problèmes soient relayés dans les interstices d’un agenda ministériel réputé chargé.
La nomination de Marie Guévenoux en tant que Ministre déléguée chargée des outre-mer confirme que ce poste reste une variable d’ajustement des gouvernements d'Emmanuel Macron. D’autant plus que Ministre déléguée et donc absente du Conseil des Ministres, elle ne pourra pas peser sur les arbitrages qui s’annoncent d’ores et déjà difficiles.
De plus, la confirmation de poids lourds issus des Républicains et l’arrivée de plusieurs figures sarkozystes au gouvernement, suivies d’une déclaration de politique générale articulée autour de sujets de droite, constituent un virage politique inquiétant. L’abandon acté de l'ambition écologiste présidentielle vient renforcer cette préoccupation dans un contexte où la crise climatique se précise.
De son côté, le désaccord politique profond révélé à l’occasion de la nomination avortée de François Bayrou, confirme le virage à droite toute du second mandat de Macron. C’est aussi le sens de la nomination de Madame Guévenoux qui de par son parcours politique ne présente ni la fine connaissance de nos territoires ultramarins ni la fibre sociale et humaniste qui sont nécessaires pour
réussir à ce poste.
Nous resterons attentifs à ce que les intérêts de La Réunion soient défendus avec détermination face à ce gouvernement.
La fédération socialiste de La Réunion