Une mère isolée qui reprend confiance. Un jeune qui découvre un métier. Un agent qui veille sur nos enfants. À Saint-Denis, les contrats Parcours Emplois Compétences (PEC) jouent un rôle fondamental, particulièrement dans le fonctionnement de nos écoles. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Affectés en tant qu’agents de cantine, agents d’entretien ou ASEM, ces contrats PEC participent au bon accueil de plus de 17.000 enfants scolarisés dans les 74 écoles publiques de la Ville. Ils permettent d’assurer un encadrement de qualité pendant les temps périscolaires, notamment la pause méridienne.
La semaine dernière, j’ai pris part à la mobilisation pour défendre les Missions Locales. Une mobilisation nécessaire, qui portait un message fort : celui de territoires qui refusent de laisser leurs jeunes sans réponse, sans accompagnement, sans avenir.
Aujourd’hui, je tiens à rappeler que la compétence de l’emploi et de l’insertion ne peut reposer uniquement sur les actions des maires. L’emploi est une compétence de l'État. L’économie, comme la formation professionnelle, ne sont pas de la responsabilité des communes.
Pourtant, ce sont bien ces élu.e.s qui, sur le terrain, prennent chaque jour le relais pour ne pas laisser tomber celles et ceux qui n’ont plus rien.
À Saint-Denis, 36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, 42 % des familles sont monoparentales. Et parmi elles, plus de la moitié des enfants
vivent dans une situation de grande pauvreté. Cela n'est pas acceptable. "Il ne faut pas détourner le regard face à une telle injustice sociale."
Avec l’ensemble de l’équipe municipale, de nos partenaires et des professionnels de l’insertion, nous travaillons depuis des années dans le cadre d’une politique d’insertion volontariste en créant des dispositifs concrets et efficaces.
Cela permet de construire de véritables parcours d’insertion socio-professionnelle pour offrir aux personnes les plus fragiles et éloignées de l’emploi une perspective vers un emploi stable et durable.
Nous savons que l'insertion ne se décrète pas, elle s'accompagne. Mais pour cela, il faut des moyens. Aujourd’hui, ces moyens manquent. Pire, ils sont en baisse et c’est inacceptable.
Nous avons besoin d'un engagement clair de l'État. Nous demandons le maintien d'au moins 600 PEC par an pour garantir l'équilibre dans nos écoles et sur notre territoire. Nous demandons une visibilité suffisante pour organiser les recrutements.
Enfin, nous demandons le retour à une prise en charge de 21 heures par semaine, étalée sur douze mois, pour assurer les missions de service public et garantir la formation des agents dans de bonnes conditions.
En mars dernier, j’ai alerté Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, sur la grande fragilité de notre territoire en matière de d’insertion et d’accompagnement social et sanitaire.
Engagée sur le sujet ce mercredi 2 avril, au Jardin de la Liberté, aux côtés des maires de l’île, des parlementaires, des responsables politiques réunionnais et des syndicats, j’appelle à ce que la mobilisation se poursuive à l’approche de la visite du Président de la République.
Je continuerai à porter cette voix avec détermination pour plus d’égalité, de justice et de dignité en faveur des Dionysien.ne.s et, plus largement, desRéunionnais.e.s.
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis
Le vendeur de souliers y veut être maire... des chaussures