Laetitia Lop Vip est une réunionnaise de 40 ans qui s’est battue pendant 14 ans contre un violent et rare cancer du cavum à Paris. Diagnostiquée à seulement 25 ans, en pleine jeunesse, cette nouvelle a bouleversé ses projets et son avenir.
S’ensuit une longue période de tentatives de différents traitements : radiothérapie, chimiothérapie et opérations invasives, tous toujours soldés par des échecs. Face à ce combat similaire à celui de David contre Goliath, Laetitia n’a jamais cessé de faire preuve d’une détermination bouleversante. Son sourire, sa force intérieure et sa résilience ont illuminé son quotidien et ses proches. Bonne vivante, elle aimait profondément les plaisirs simples, notamment les plats créoles de sa maman et de son papa, véritables moments de joie partagée.
La maladie, impitoyable, lui a volé un rêve cher à son cœur : celui de devenir mère. Malgré ce douloureux sacrifice, elle continue à célébrer la vie, à sourire et à aimer pleinement.
Avec les années, la maladie progresse. Laetitia perd petit à petit, l’ouïe, souffre de maux de tête intenses, des otites répétées...
Pourtant, malgré les diagnostics défavorables, elle continue à célébrer la vie. En décembre 2015, elle se marie, animée par cette phrase qui résume si bien son état d’esprit : « Je vais me marier, il faut continuer à vivre. »
En 2020, elle subit une lourde ponction du crâne pour tenter de freiner la propagation du cancer. En 2021, un second drame frappe la famille : leur papa décède d’une leucémie. Laetitia traverse ce deuil alors même qu’elle lutte pour sa propre survie.
Quatre mois après la disparition de leur père, un verdict tombe : les médecins annoncent avoir fait le tour des traitements possibles, ils sont démunis, la maladie est devenue incurable. Face à cette annonce, Laetitia exprime un souhait profond : retourner vivre sur son île natale, entourée des siens. Elle rentre donc à La Réunion, où elle vivra encore trois années, trois années de courage, de combativité et d’amour, malgré une maladie de plus en plus présente. Le cancer, implacable, empêche son corps de suivre sa volonté :
- la tumeur comprime le nerf optique, entraînant une perte quasi totale de la vue ;
- elle appuie sur le cerveau, altérant progressivement ses capacités de compréhension et de communication, jusqu'à l'incapacité complète de s’exprimer ;
- elle bloque sa mâchoire, l’empêchant d’ouvrir la bouche et donc de manger.
Pour continuer à lui offrir un peu de plaisir, sa famille met tout en œuvre : les plats créoles qu’elle aime tant sont mixés avec soin, un véritable défi culinaire pour préserver ces petits bonheurs. Sa famille tente tant bien que mal d’adapter sa manière de communiquer avec elle. Mais lorsque les fausses routes apparaissent, Laetitia doit être alimentée par gastrostomie. Peu à peu, la maladie lui enlève l’usage de son corps, mais jamais la profondeur de son amour.
Car jusqu’au bout, une chose demeure intacte : sa volonté de protéger les siens. Elle minimise ses souffrances, apaise les inquiétudes, adoucit les annonces des médecins. La famille reste sa priorité absolue. « La vie est belle, tellement belle » répétait-elle à sa famille.
Entourée de l’amour de son époux, de sa mère, de ses sœurs, de son petit frère, de ses tantes, entre autres, Laetitia s’est éteinte sur l’île qu’elle aimait tant, là où elle avait choisi de vivre ses derniers instants. Consciente de l’inéluctable, elle avait même préparé son départ en confiant ses dernières volontés à ses proches, avec une lucidité et une force admirables.
Aujourd’hui, sa famille souhaite rendre hommage à une femme d’un courage exceptionnel, d’une douceur rare et d’un amour inconditionnel. Laetitia, ton courage restera à jamais gravé dans nos cœurs. Nous t’aimons plus que tout.