La mairie de Saint-Denis a présenté un projet global de réaménagement du front de mer allant du Barachois jusqu’à la Jamaïque. Forcément, il y aura de nombreuses modifications. C’est le résultat d’une volonté politique clairement assumée et qui s’affirme spectaculairement dans l’espace et les mentalités. (Photo : PCR)
C’est le cas de la publication du premier roman réunionnais, « les Marrons » (1844), de Louis-Timagène HOUAT, qui s’étale majestueusement le long du Boulevard-Sud. Fruit d’une collaboration bien comprise et prouesse artistique d’une Réunionnaise, l’ouvrage constitue une pièce importante d’un musée à ciel ouvert. Il restera à la postérité. La décision de la municipalité a changé le destin du mur. Elle changera inévitablement le destin de cette portion du Boulevard.
C’est le cas du téléphérique Papang qui a bouleversé le quotidien des voyageurs et des espaces traversés. En plein débat sur la mobilité, la municipalité de Saint-Denis peut s’enorgueillir de pouvoir verser au dossier un ouvrage inédit et pratique qui parle aux Réunionnaises et Réunionnais. Le message est clair : n’ayez pas peur du changement des mentalités et des innovations.
C’est aussi le cas du projet de cartographie des anciens Camps des esclaves qui ont constitué autant de lieux de vie sur le territoire dionysien. Ces habitations ont été effacées par des décideurs politiques qui n’y ont vu que des routes et des habitations à construire. Le paradoxe serait que les héritiers de cette histoire financent, à coups de gros millions, la rénovation des villas majestueux des Maîtres d’esclaves mais organisent l’enfouissement dans l’oubli, la vie des esclaves qui ont assuré la prospérité des propriétaires et la postérité de leurs biens.
C’est dans ce contexte de modernisation de l’espace public qu’il faut situer le besoin de déplacer la statue de Mahé de la Bourdonnais. Il n’y a aucune atteinte à l’intégrité physique de l’ouvrage ni aux symboles qu’il représente. La majorité municipale à laquelle le parti communiste Réunionnais appartient, soutient ardemment ce projet, qui réaménage l’espace pour tous les Réunionnais. La commune doit donc recouvrer le financement prévu pour réaliser l’ensemble du projet : le déplacement de la statue dans les conditions requises et les travaux d’aménagement inédits.
Les 20 000 esclaves rassemblés sur cette place, le 20 décembre 1848, pour entendre l’acte d’abolition de l’Esclavage, un régime politique abominable qui a duré 200 ans, nous remercieront d’avoir eu une pensée pour eux.
Pour le Parti communiste Réunionnais