Tribune libre de Gérard Françoise

Quand les sujets les plus graves ne trouvent pas l’attention qu’ils méritent

  • Publié le 26 novembre 2025 à 19:52
  • Actualisé le 26 novembre 2025 à 19:54
gérard françoise

Aujourd’hui, lors de la séance plénière du Conseil Départemental du 26 novembre 2025, notre groupe Une Ambition pour le Département a déposé deux motions, dont la Motion relative à la crise du logement. À la suite de ce dépôt, j’ai souhaité alerter l’Assemblée sur plusieurs problématiques urgentes et dramatiques qui relèvent pleinement de la compétence du Département : les violences faites aux femmes, la protection de l’enfance, le harcèlement scolaire, ainsi que les conditions indignes de logement gérées par les bailleurs sociaux, notamment la SIDR (Photo d'illustration Sly/www.imazpress.com)

Mais malgré la gravité des faits, malgré l’urgence sociale que vivent des milliers de familles réunionnaises, je n’ai trouvé ni écoute réelle, ni l’espace nécessaire pour exposer ces situations.

On m’a simplement expliqué que, malgré l’urgence du sujet, il ne serait pas abordé parce qu’il ne figurait pas à l’ordre du jour — comme si l’urgence sociale devait attendre qu’on lui réserve une case dans un planning !

Je ne peux que m’interroger :

Faut-il un drame de plus ? Un féminicide supplémentaire ? Des enfants encore exposés à la violence ? Ou continuer à voir des familles vivre dans l’insalubrité pour que le Département juge enfin que ces sujets méritent du temps ?
 
Nous sommes pourtant dans le mois des grandes luttes sociales
• 25 novembre : Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes,
• 20 novembre : Journée internationale des droits de l’enfant,
• 6 novembre : lutte contre le harcèlement scolaire,
 
Autant de dates qui rappellent l’obligation morale et politique de prendre ces sujets à bras-le-corps.
 
J’ai rappelé des réalités insoutenables

Issues de mon intervention :
• des familles vivant dans des logements SIDR en état d’insalubrité avancée,
• des enfants exposés à des scènes traumatiques non nettoyées après un féminicide,
• des ascenseurs en panne des semaines,
• des épaves de voitures dans les résidences,
• des toitures laissant passer l’eau,
• et un bailleur social affichant 44 % d’excédent brut, soit une rentabilité presque deux fois supérieure à la moyenne nationale.
 
Tout cela alors que le Département détient 43 % du capital de cette SEM. Comment justifier une telle absence de réaction quand il s’agit de logements dits sociaux ?
 
Mon intervention n’a reçu aucune réponse valable. Ni engagement, ni orientation, ni même la reconnaissance de l’urgence. Juste une fin de non-recevoir. C’est une incompréhension totale.

Parce qu’il ne s’agit pas, ici, d’un débat technique.

Il s’agit de femmes en danger, d’enfants dont la santé est compromise, de familles vivant dans la honte et l’indignité, au sein d’un territoire où le Département devrait être le premier rempart social.
 
Je continuerai, malgré tout. Je veux réaffirmer que je poursuivrai mes interpellations, mes alertes, mon travail aux côtés des familles, des associations, des victimes, et de tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’être entendus dans l’enceinte départementale.
 
Nos sujets ne sont pas une option. Ils ne doivent pas dépendre du temps disponible. Ils relèvent d’une responsabilité collective et d’un devoir de dignité humaine.
 
Je ne cesserai pas de porter ces voix.
 
Gérard FRANÇOISE
Conseiller Départemental – Groupe Une Ambition pour le Département
 

guest
0 Commentaires