En cette journée du 25 novembre, l’Union des Femmes Réunionnaises rappelle que la lutte contre les violences faites aux femmes reste un combat quotidien, un combat vital, et un combat politique. À La Réunion comme ailleurs, les violences sexistes et sexuelles continuent d’endeuiller des familles, de briser des trajectoires de vie et de mettre en danger des milliers de femmes et d’enfants (Photo : rb/www.imazpress.com)
Si des avancées importantes ont été obtenues ces dernières décennies — criminalisation du viol en 1980, reconnaissance du harcèlement sexuel en 1992, lois de 2006 et 2010 renforçant la lutte contre les violences conjugales — ces progrès demeurent fragmentés et insuffisants. Les textes relatifs aux violences faites aux femmes sont dispersés entre plusieurs codes juridiques, ce qui empêche une réponse globale, cohérente et efficace.
Pourtant, la réalité est connue depuis longtemps. L’enquête Enveff révélait dès 2002 qu’une femme sur dix était victime de violences conjugales et que 48 000 femmes avaient été violées en une seule année. Ces chiffres, terrifiants, ont provoqué un électrochoc national.
Mais vingt ans plus tard, les réponses institutionnelles restent encore inadaptées à l’ampleur du phénomène.
C’est pourquoi l’UFR continue de réclamer une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, une proposition déposée dès le 20 décembre 2007 par Huguette Bello. Un dispositif-cadre a été adopté en 2010, mais il demeure insuffisant. L’UFR défend une loi-cadre ambitieuse, capable de couvrir l’ensemble des volets : prévention, éducation, accompagnement social, assistance juridique, protection judiciaire, sanctions civiles et pénales, organisation des dispositifs institutionnels. Une loi-cadre, c’est un changement de culture : l’outil politique nécessaire pour prévenir, sanctionner et éradiquer ces violences.
Cette loi répondrait aux recommandations internationales — de la Convention CEDAW aux résolutions des Nations unies et de l’OMS — et offrirait enfin une protection intégrale aux femmes et aux enfants victimes. Car la lutte contre les violences n’est pas seulement une affaire de sécurité ou de justice : c’est un enjeu de société, un enjeu de dignité, un enjeu de civilisation.
Dans tous les pays, sous toutes les latitudes et dans tous les contextes sociaux, les premières victimes de discriminations, d’injustices et de violences restent les femmes. La moitié de l’humanité vit encore sous la domination de l’autre moitié. Cela doit cesser.
En ce 25 novembre, l’UFR appelle les femmes à se mobiliser, à faire entendre leur voix, à investir l’espace public et politique pour exiger des pouvoirs publics des moyens à la hauteur, des engagements fermes et une loi-cadre véritablement protectrice. Nous continuerons, sans relâche, à porter ce combat jusqu’à ce que chaque femme puisse vivre libre, en sécurité, et pleinement maîtresse de son destin.
Fanm dobout.
L’Union des Femmes
Réunionnaises.
