Courrier des lecteurs de Jean-Hugues Savigny

A propos du communiqué de Patrick Corré

  • Publié le 25 avril 2013 à 10:45

Pour avoir porté la parole de l'institution, je voudrais préciser par rapport à ce que j'ai entendu le 24 qu'il a été dit aux représentants syndicaux venus le 17 avril en mairie, que l'affaire des rythmes scolaires ne sera pas à nouveau inscrite à l'ordre du jour du conseil du 24 avril (alors en cours de transmission aux élus) mais que nous disposions de la faculté (ce qui ne signifie ni l'engagement, ni l'obligation) de l'inscrire en question diverse (nonobstant d'ailleurs le risque juridique alors encouru !). Au final, nous (la majorité) avons opté (vendredi 19) pour un communiqué de presse, largement diffusé et réexpliquant notre position ... y compris à nos Oppositions qui auraient dû savoir - nous ne sommes pas en bisounoursie tout de même ! - que nous n'allions pas leur faire l'honneur d'une quelconque courroie de transmission.

Alors, rappelons-le. Cette réforme dépasse le seul cadre scolaire. Nous avons donc certes entendu les parents, les enseignants … et les Possessionnais dont notamment les jeunes demandeurs d’emploi. Les manifestations du mois dernier, dans toute l’île, ont-elles en revanche été entendues par tous ? Deux de nos 40 000 jeunes chômeurs ont récemment été condamnés à de la prison ferme pour débordement en cours de manifestation. Toute personne, physique ou morale, investie d’une mission publique doit le naturellement déplorer.

Nous devons tous prendre conscience de la violence avec laquelle le chômage frappe nos jeunes et non nous lover nous-mêmes dans nos propres " certitudes " catégorielles en ressassant des slogans galvaudés et déplacés, en établissant des comparaisons humiliantes, en donnant toute sorte de leçons et en reniant aux autres le droit citoyen d’exercer un rapport de forces. Ainsi, à en croire l’intersyndicale, le " chantage à l’emploi " vaudrait aussi bien pour la suppression d’emplois que pour … sa création ! "Consulter" voudrait dire "valider". Car soyons clairs, si les enseignants avaient été réellement soucieux des rythmes scolaires, nous ne sommes pas sûrs qu’ils auraient choisi de revenir travailler le mercredi matin (voir à ce sujet la tribune du Dr M. Turquet) au lieu du samedi. Enfin, les comparaisons avec Staline sont une insultante caricature qui n’honorent pas ceux qui les emploient avec autant de légèreté. Tout simplement, parce qu’entre une mauviette et Staline, il y a tout de même de sacrés paliers à franchir … et que nous n’avons pas, loin s’en faut, franchis. En revanche, s’est-on demandé comment le frère de classe accueille le mépris de la formule "donner un p’tit contrat" … tout en faisant miroiter des " contrats pérennes " si la réforme était repoussée en 2014 ?

Oui, nous voulons pour notre part faire le maximum pour répondre à l’urgence sociale. Et, attendre 2014 serait justement " aux antipodes d’une démarche responsable ". Oui, nous voulons saisir les aubaines – n’en déplaisent à nos inconditionnels détracteurs – de la réforme Peillon et de la création des emplois-avenir pour faire mettre, dès que possible, des jeunes le pied à l’étrier. Oui, nous soutenons le choix de ces jeunes du rapport de forces pour la défense de leur propre cause. Car, il ne s’agit pas d’une "contre-manifestation" au sens où rien de ce que les jeunes gagneront, priveront les enseignants de ce qu’ils ont.

Oui, nous voulons améliorer substantiellement la qualité de notre service public communal (surveillance de la restauration, sécurité sur la pause méridienne, TAP destinés à une meilleure préparation physique et mental des élèves aux enseignements de l’après-midi…) si souvent décrié par ailleurs. Et, le "dialogue social" se nomme la " bonne intelligence " puisque, dans le cas d’espèce qui est le nôtre, nous ne sommes pas dans un rapport de subordination employeur/employé. Cette "bonne intelligence" relève de l’adhésion républicaine. Celle justement qui invite à mettre de côté des propres intérêts pour épouser les intérêts de tous. Nous la savons majoritaire à La Possession malgré le climat de chienlit que d’aucuns s’essayent à installer. Nous n’aurons donc pas la faiblesse de croire qu’en août 2013 notre "projet" ne serait pas accompagné par des enseignants vindicatifs.

Jean-Hugues Savigny

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