Nos députés se penchent sur la réforme de la Constitution, voulue et imposée par notre Président MACRON. L'examen du projet a débuté le 26 juin, mais il est déjà sous presse. Cette réforme, n'en doutons pas, sera orchestrée comme un feuilleton de série Américaine par l'Élysée qui nous parle déjà d'une bataille au Parlement...
La réforme devrait se réaliser en plusieurs étapes. Elle doit nous amener de grands changements dans les Institutions. L’opposition, qui est assez démunie et faible politiquement, y voit un moyen supplémentaire déployé par le gouvernement pour affaiblir encore plus le Parlement au bénéfice de l'Exécutif. Bien entendu, la position du gouvernement est diamétralement différente. Il invoque qu’il faut de la visibilité et, surtout, des lois plus efficaces, avec beaucoup moins d’amendements à examiner. Cela, nous pouvons le comprendre. Là où est la vraie difficulté, c’est qu’il apparaît clairement que notre gouvernement actuel a une vision très particulière de la démocratie, vision que nous ne pouvons pas partager.
Et puis, à cela s’ajoute l’annonce récente de Nicolas HULOT qui indique que le gouvernement souhaite inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution. Jolie proposition. Intention admirable. Cependant, rien n’est encore arrêté, donc nous ne savons absolument pas à quoi nous en tenir. Et, avant que d’inscrire un tel projet dans la Constitution, nous, petit peuple, aimerions bien que la Constitution actuelle soit déjà respectée, qu’il y ait une véritable lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants… et tant qu’à faire, aux hommes aussi ! Que, réellement, de ce fait la France " assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction… "
Même si nous ne comprenons pas et ne pouvons pas accepter la politique sociale de notre gouvernement, nous reconnaissons qu’il y a besoin de changements. Nous acceptons, et même nous souhaitons, que nos ex Présidents de la République ne soient plus membres de droit du Conseil Constitutionnel, que nos magistrats soient nommés par le seul Conseil Supérieur de la Magistrature et aussi que la Cour de Justice de la République soit supprimée.
La dernière révision de la Constitution, texte fondamental qui régit la Ve République, remonte à 2008. Malgré les ordres donnés et l'interdiction des chefs, la nouvelle réforme mobilise fortement les députés LRM (La République En Marche) : 300 amendements ont été déposés par eux. Pour l’opposition ce sont plus de 1 000 amendements que devront être examinés.
Cette révision constitutionnelle, qui amorce de vastes réformes des institutions, présente l’avantage de rassurer un bon nombre de citoyens qui ne comprennent pas les prises de position de nos députés et surtout le nombre pléthorique de nos parlementaires par rapport à celui de nos voisins Allemands. Depuis combien de temps débattons-nous de ce mille-feuilles d’élus ? Alors, oui ! Une diminution des parlementaires et des élus s’impose. Mais il s’impose aussi qu’une part de proportionnelle soit prise en compte lors des élections de nos députés. Les 15 % proposés par le gouvernement nous paraissent bien faibles. L’on pourrait faire mieux. Nous appelons cela de la démocratie…
Nous ne doutons pas que le Sénat, bien ancré à droite, mais – nous nous devons de le reconnaître – pas dans une politique ultra libérale comme celle de MACRON, jouera des coudes pour défendre des intérêts, les siens, très probablement… Nous pouvons considérer qu’une diminution de 30% du nombre de parlementaires semble plus que logique. N’oublions pas que, si l'on y ajoute les parlementaires européens, cela fait beaucoup de monde, beaucoup de places à convoiter…
Il ne nous reste, pour le moment, qu'à attendre le 9 juillet, le Congrès de Versailles où députés et sénateurs discuteront de la révision de la Constitution, en séance publique, dans l’hémicycle. Certes, le championnat du monde de foot sera fini, mais hélas, à ce moment, 70% de la population ne pensera plus qu’à ses vacances… Bien joué, Monsieur le Président !
Pour finir, je citerai la phrase d’une députée LREM qui, malgré les consignes données par son camp, avoue regretter " l’imagination féconde de ceux qui pensent qu’ils vont réinventer la République ". Notre pays a évolué grâce à des femmes et des hommes qui aspiraient à un changement de notre société. De nombreuses avancées ont eu lieu grâce à elles/eux. Nous citerons l’exemple admirable de Simone Veil… Aujourd’hui, il ne nous reste plus qu’à espérer que cette imagination féconde des gouvernants actuels ne se retournera pas, une fois de plus, contre nous, petit peuple…
Marc MARIE, Citoyen, pour autant que l’on puisse encore l’être…
